La bonne idée pour ne pas trop alléger le portefeuille, à Dubaï, c’est le transport en commun. Le métro et le tramway relient plusieurs des points d’intérêt, qui sont souvent regroupés. La carte Nol, un laissez-passer rechargeable, permet d’économiser quelques dirhams par trajet par rapport au paiement en argent. On exige toutefois qu’il reste toujours une dizaine de dirhams sur la carte au début de chaque trajet. Si, comme moi, vous l’ignoriez, il faudra la recharger avant de pouvoir sortir de la station de métro. Ce n’est pas très embêtant, sauf quand on essaie de liquider les fonds restants avant de quitter le pays.
Un arrêt digne de mention qui figurait tout en haut de ma liste était le quartier historique d’Al-Fahidi.
On s’y rend en descendant à la station du même nom. En posant le pied dehors, déjà, on arrive dans une ville complètement différente. C’est comme une banlieue d’Europe de l’Est, un quartier résidentiel du Maghreb ou de Turquie. D’un coup, on n’aperçoit plus vraiment les grandes tours. On navigue à pied le long de boulevards tranquilles aux bâtiments de quatre ou cinq étages. Là, on sent qu’une vie de quartier est encore possible.
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Si le quartier historique était une priorité, s’y rendre en matinée n’est pas forcément le meilleur choix, à moins de vouloir un silence presque complet pour explorer ses rues. Le vieux Dubaï, construit au début des années 1900, s’anime vraisemblablement davantage quand le soleil décline. À l’exception de quelques cafés, dont un Starbucks bien dissimulé dans une maison historique en terre, la plupart des boutiques et des restaurants étaient déserts. Le Centre culturel Cheikh Mohammed offre des visites guidées et des repas, à l’occasion, et il se trouve quelques musées de petite taille, comme le musée de la monnaie.
Il y a de quoi marcher longtemps vers l’est, le long du canal Khor Dubaï, mais l’ombre s’y fait rare. La chaleur frappe. Et quand vient le temps de choisir à boire, on s’étonne que le menu des bars à jus répertorie des mojitos... jusqu’à ce qu’on réalise qu’en terre musulmane, l’alcool n’est pas offert partout. Mojito signifie donc parfois un jus agrémenté de menthe sans le rhum habituellement ajouté aux cocktails.
Plus à l’ouest, le Musée de Dubaï raconte habituellement l’évolution de la ville, passée de village de pêcheur à centre international du commerce, de l’innovation et du tourisme. Il s’agirait du plus vieil édifice de Dubaï encore debout. Il était toutefois fermé, lors de mon passage, en raison de la pandémie.
Des souks et un cadre géant
Je me suis donc rabattu sur le souk de Bur Dubaï, où l’on ne déambule pas sans se faire interpeller au moins 400 fois. Les vendeurs sont insistants, c’est le moins qu’on puisse dire. L’encens est partout, comme les tissus, les pantalons et les t-shirts, à travers d’autres babioles. Le plus vieux souk de la ville constitue un passage d’intérêt si on aime faire les emplettes et qu’on sait négocier. Des étals semblables auront peut-être un intérêt plus grand pour les simples badauds de l’autre côté du canal, au souk aux épices ou au souk de l’or.
Dans le premier, on trouvera du safran. Beaucoup de safran. C’est l’épice qu’on tentera le plus souvent de nous refiler. La cardamome, les noix, les fruits séchés et les brûleurs d’encens y sont aussi légion. Dans le second, c’est le paradis du bling-bling. De la plus grosse bague en or aux colliers, on trouvera aussi des boucles d’oreille, des plastrons et d’autres bizarreries.
Pour atteindre ces deux marchés, on ose s’offrir une courte promenade en boutre, ces bateaux de bois rudimentaires qui font la navette entre les deux rives de Khor Dubaï. Il n’en coûte qu’un dirham pour une traversée de moins de cinq minutes.
Du quartier historique, que j’aurais sans doute préféré en soirée, il suffit de quelques stations de métro pour atteindre le Dubaï Frame, un cadre géant inauguré en 2018 dans le parc Zabeel. Haut de 150 mètres, il offre une vue sur toute la ville, étant construit stratégiquement entre la vieille ville et la modernité. Il est toutefois plus intéressant vu de loin que de l’intérieur.
C’est qu’il faut une bonne marche pour contourner presque tout le parc avant de pouvoir acheter son billet pour un peu moins de 20 $. Une galerie y présente l’histoire de Dubaï succinctement au premier étage avant d’arriver aux ascenseurs qui nous entraînent dans les hauteurs en 47 secondes. Sur la passerelle, on trouve le désormais traditionnel plancher de verre, sur lequel on peut marcher, et une vue à 360 degrés. Le smog peut toutefois jouer les trouble-fête. On aime la vue, mais on se dirige néanmoins rapidement vers la sortie. Il semble par ailleurs que les architectes concepteurs aient choisi un rectangle avec des proportions dites idéales pour déterminer la taille du bâtiment.
Conclusion : mieux vaut s’offrir une photo de l’extérieur du cadre géant que de dépenser temps et argent pour grimper sur sa passerelle. Après tout, c’est bien ce qu’on souhaite : un portrait devant l’impressionnant bâtiment.
Incontournable Burj Khalifa
Enfin, mon choix d’économiser m’a convaincu d’appliquer mon propre conseil au fameux Burj Khalifa, le gratte-ciel le plus haut du monde qui culmine à 828 mètres. La merveille architecturale peut toutefois coûter les deux bras et la peau des dents, selon l’heure à laquelle on souhaite s’y rendre. Le droit d’accès peut varier de 70 à plus de 160 $. Non merci!
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J’ai préféré traverser l’énorme centre commercial qu’est le Dubaï Mall pour aller admirer la fontaine au pied de l’immense tour. Un spectacle de jets d’eau y est présenté toutes les 30 minutes. On peut y passer la soirée et ne pas voir le même spectacle deux fois. Impressionnant. Une fois la nuit tombée, on ajoute au plaisir avec des projections sur la tour du Burj Khalifa.
S’il se trouve autour de la fontaine des tonnes de restaurants, du fast-food au plus dispendieux, j’ai craqué pour le Time Out Market, avec sa grande galerie de tables partagées, avec vue sur la fontaine, et ses concessions alimentaires d’une douzaine de pays. L’endroit est idéal pour rencontrer des gens de partout et goûter des plats du monde sans trop se ruiner. De la galerie, on peut admirer les différents spectacles à condition de se lever de table pour s’installer en façade.
Mine de rien, il faut étirer la journée pour arriver à faire tout ça dans les mêmes 24 h. Si on a mal aux pieds, que le soleil nous a épuisés et qu’on combat le sommeil alors que le métro dodeline des wagons sans arrêt, la Ville, elle, donne l’impression de ne jamais dormir.
Le journaliste était l’invité de Turkish Airlines.