« Je me sens privilégié d’avoir fait une carrière dans une discipline, le golf, un sport de roi qui m’a permis de vivre des moments magiques.»

Le p’tit gars d’East Angus a en effet foulé les allées de St-Andrews, berceau du golf, et a eu l’occasion de s’arrêter sur des centaines d’autres parcours aussi prestigieux à ses yeux. 

Une légende du golf, André est un membre de la PGA du Québec et de la PGA du Canada depuis 59 ans. Il fait aussi un enseignant du golf exceptionnel. 

« Le Prix Pierre-Nadon, pour être honnête, je dois le partager avec celui qui m’a initié à la pratique du golf, “Putter” Bernier », précise André Maltais.

Un vrai globe-trotter  

Le terme « globe-trotter » utilisé par l’auteur du communiqué rendant la nomination d’André Maltais à titre du 15e récipiendaire du Prix Pierre-Nadon colle à la peau de cet homme natif d’East Angus. L’auteur y ajoute une autre affirmation : « Son CV est aussi long qu’une normale 5 de 600 verges d’un  parcours de golf ». Ça dit pas mal tout! 

Le riche parcours de cette figure aussi sympathique que populaire à la grandeur du Québec et même outre frontière n’a pas encore atteint le fil d’arrivée. Soixante-dix ans après ses débuts à East Angus, André continue de servir son sport. Malgré ses p’tits bobos, il est à étoffer le dossier d’Adrien Bigras qui permettrait à Golf Canada d’introniser ce vétéran au Panthéon du golf canadien… C’est un  beau geste envers son ami Adrien. 

Dès 11 ans l’histoire commence!

La discipline du golf n’a plus de secret pour André Maltais. À 11 ans, il est cadet. Puis, il touche un peu à tout durant son passage à East Angus. Surtout, il croise Gérard « Putter » Bernier, le mentor des Gaudreau, Turcotte, Lessard, Dion, Faucher et autres. Si l’on s’attarde aux succès de ses élèves au fil des années, « Putter » aurait sa place dans l’équipe de Butch Harmon. 

Le club d’East Angus a ainsi vu grandir André, qui fut pour lui un ambassadeur de premier plan. Son dossier amateur a fait de lui une gloire pour les Cantons-de-l’Est. André a gagné plus de 20 tournois en sol estrien sur tous genres de terrains. Il a fait sa marque dans tous les niveaux chez les amateurs : junior, intermédiaire et par équipe, portant fièrement les couleurs d’East Angus.

Si son association avec le club a duré une douzaine d’années, il continue de répondre présent pour les activités majeures du club. 

Puis, en 1965, le logo de sa casquette change pour le Club de Waterville où il devient le pro-enseignant. Un passage éclair dans ce club où il retournera en 1987 à titre de propriétaire.

En 1966, le regretté Jules Huot, professionnel en titre du prestigieux Club Laval-sur-le-Lac, l’embauche au poste d’adjoint. Un moment marquant dans la carrière d’André : il a secondé Jules Huot durant cinq ans, tout en appuyant Luc Brien à son école hivernale, là aussi pour cinq ans. Après avoir fait ses classes, il succède d’ailleurs à M. Huot au poste de professionnel en titre à Laval pour une période fort respectable de 15 ans. Les Millaire, Noël, Thivierge, Richer, Faucher et autres ont travaillé sous ses ordres.

Après Waterville, Laval-sur-le-Lac et un retour à Waterville entre 1987-2000, notre globe-trotter poursuit son remarquable parcours avec des séjours à titre de pro-enseignant et surintendant au club  Sheraton Makaha C.C., puis à Antigua au poste de directeur et surintendant de 2002 à 2006. 

Un membre PGA très actif  

La plus haute marche du podium, André Maltais fut en mesure d’y accéder à quelques reprises durant sa carrière, mais l’important à ses yeux était de voir la PGA du Québec en santé, près de ses membres et en aide à la relève. 

Dans son rôle de professionnel, André a visité le Québec à sa grandeur et la seule prononciation de son nom rappelle des souvenirs à des centaines d’amateurs. 

Ses présences en 1969 et en 1971 sur les allées de Pinegrove et de la Vallée du Richelieu à l’occasion de l’Omnium canadien au circuit de la PGA furent également de beaux moments.

Le trophée Ernie Finlay relié au meilleur adjoint du Québec lui fut remis en 1967. Un joueur actif, il a dominé le système de points plus d’une fois. 

Reconnu comme un leader au sein de la PGA du Québec, André a occupé le siège de capitaine et de président de la PGA du Québec. Alors directeur à la PGA du Québec, il fut aussi très impliqué dans les Boutiques ProGolf en compagnie de Léonard Turgeon et Pierre Lessard. 

CINQ ÉVÉNEMENTS-CLÉS DANS LA CARRIÈRE D’ANDRÉ MALTAIS

1 : Adjoint de Jules Huot au Club Laval-sur-le-Lac (1966-70)

« Je n’hésite pas à qualifier ces années comme les plus marquantes de ma carrière. Seconder ce grand champion a été une expérience enrichissante. Sans lui, je n’aurais jamais pu accéder au poste de professionnel en titre du Club Laval-sur-le-Lac. »

Ce qu’il en retient : « Son grand amour du golf et son incroyable désir de vaincre. Avec lui, c’est bien ou c’est mal. Il n’existe pas de demi-mesure. »

2 : Son travail à l’entretien au Club de golf d’East Angus sous Gérard « Putter » Bernier (1957-1961)

« Quelle chance de commencer  à jouer au golf sous la surveillance de « Putter ». Sa façon de nous enseigner  nous portait à penser comme des golfeurs aguerris. Travailler sous ses ordres à l’entretien du parcours fut pour moi une école nécessaire avant mon arrivée à Laval-sur-le-Lac. Gérard nous dirigeait avec une main de fer dans un gant de velours. Il a su m’inculquer une éthique de travail et son grand amour du golf. »

Ce qu’il en retient : « Un conseiller sage et expérimenté… Rien n’est impossible si c’est bien planifié. »

3 : Finaliste au Championnat junior du Québec en 1959

« Ce tournoi m’a ouvert les yeux sur ce que pourrait être mon choix de carrière. J’ai tellement aimé la compétition et tout ce qui va avec. Toute ma vie, je m’en suis nourri. » 

Ce qu’il en retient : « L’excellence de l’organisation… Les retombées d’une bonne performance... Qu’il est possible de faire sa place avec les meilleurs. »

4 : Propriétaire du Club de golf Waterville (1987-2000)

« Quitter un club renommé comme Laval-sur-le-Lac pour celui de Waterville semblait incompréhensible. J’avais peur de perdre cette belle sensation de jouer au golf sur un parcours attrayant. Ce ne fut pas le cas, le Club de golf Waterville, c’était  mon country club. J’y ai passé 14 belles années, dont sept pendant lesquelles j’ai combiné le poste de professionnel à celui de surintendant de parcours. J’ai pu vivre cette extraordinaire expérience grâce à ma conjointe Claire Turcotte. L’agrément que nous avons eu et les amitiés que nous y avons établies n’ont pas de prix. »

Ce qu’il en retient : « Le bonheur de mener une entreprise dans un secteur qui me tient à cœur et qui me motive. Comme le dit si bien une publicité : ‘’PRICELESS’’ »

5 : Directeur de golf à Antigua (2002-2006)  

« Quelle expérience! À mon arrivée en tant que directeur de golf, j’ai proposé mon aide, car l’entretien du parcours laissait à désirer. Le patron a immédiatement accepté mon offre! Il m’a alors chargé d’annoncer la nouvelle aux neuf employés, tous antiguais. Je prends alors la place du surintendant qui est, entre autres, champion golfeur d’Antigua. Après ma présentation qui m’a semblé la plus longue de ma carrière, l’ex-responsable s’approche de moi et me touche à la poitrine avec son index. Je veux jouer avec vous, me dit-il. Nous planifions une ronde pour le samedi suivant. J’inscris un score de 69 contre 71. On formera par la suite une équipe pour se mesurer aux meilleurs golfeurs du pays, et nous ne subirons jamais la défaite. Il faut dire que mon partenaire s’avère un fier compétiteur. Au fil du temps, les conditions de jeu s’améliorent et les employés deviennent de plus en plus réceptifs à ma façon de composer avec l’entretien du terrain. »

Ce qu’il en retient : « Une expérience unique qui n’aurait pas été possible sans l’expérience acquise au préalable. La possibilité de nouer des liens d’amitié avec des clients provenant de divers pays d’Europe tels l’Irlande, l’Écosse, l’Angleterre, la France, l’Allemagne, et j’en passe. »

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