Piopolis
Toponyme composé du latin Pie et du grec Polis, Piopolis est la « ville de Pie ». Non pas parce qu’un des papes portant ce nom y a vécu, mais parce que ce territoire a été marqué par l’arrivée de zouaves pontificaux, un corps d’infanterie français auquel Pie IX a fait appel pour protéger son territoire des visées unificatrices des Garibaldiens en 1867. L’année suivante, de nombreux Canadiens français volontaires sont partis le défendre en Italie pour ensuite revenir en 1871. À la Halte des zouaves, au village, on raconte que ce sont 14 zouaves qui se sont alors entassés dans un camp à Piopolis, qui n’a officialisé son nom que bien plus tard, en 1958.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/ZRPI6KMQPRECNAC5TRDZS2RMZY.jpg)
Nantes et Milan
La MRC du Granit compte sa propre version de grandes villes européennes. Lors de la francisation de la toponymie en Estrie, la municipalité de Whitton a été rebaptisée Nantes en 1957, afin de rappeler que des Français recrutés par la Société nantaise d’exploitation forestière en 1879 comptaient parmi les premiers colons de l’endroit. Tout juste à l’ouest de Nantes, la municipalité de Milan aurait pour sa part été baptisée par des Italiens qui auraient travaillé à la construction du chemin de fer dans les environs. Fait intéressant, les habitants de ce Milan, les Milanois, prononcent le nom de leur municipalité à l’anglaise, comme c’est le cas de plusieurs localités en Estrie.
Le Mena’sen (île et parc)
S’il y a un héritage autochtone bien connu à Sherbrooke, c’est l’histoire du Mena’sen, ce rocher qui émerge de la rivière Saint-François au milieu de la ville. Si son nom provient des mots abénaquis menahan et sen, qui se traduisent respectivement par île et rocher, le lieu a aussi été connu pour le « Pin solitaire » qui s’y est dressé pendant deux cents ans. Les dires ne s’entendent pas pour établir si le pin est disparu, en 1913, en raison d’une bourrasque ou bien d’une opération d’abatage par deux soûlons en quête d’argent.
Selon la légende abénaquise, cette petite île a été le théâtre, en 1692 d’un combat entre un Abénaquis et un Iroquois, qui avaient été délégués par chacune de leur nation. L’Abénaquis en serait sorti vainqueur.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/RB46HC6VEREYDIRDWY6B2G6INM.jpg)
La Patrie
On s’en doutait, le nom qui a été donné à La Patrie visait bel et bien à transmettre un fort sentiment d’identité. Cette municipalité au paysage bucolique, sise non loin du mont Mégantic, a déjà porté la dénomination de « Colonie de Rapatriement », puisqu’elle a servi de terre d’accueil à des Québécois de retour au pays. Nombreux étaient ceux qui, au milieu du XIXe siècle, avaient traversé la frontière américaine pour troquer les champs contre la manufacture. Le nom de La Patrie a fait sa première apparition dans les pages du journal qui avait été baptisé ainsi à des fins de patriotisme par Jérôme-Adolphe Chicoyne, responsable de l’installation et du recrutement des rapatriés.
Memphrémagog
Le lac Memphrémagog, grand lac estrien de 95 km², avait à l’origine été baptisé par les Abénaquis mamhlawbagak, un mot signifiant « à la grande étendue d’eau » ou « au lac vaste ». C’est par une déformation de ce terme à travers les nombreuses variations recensées par les historiens qu’on en serait arrivé au toponyme d’aujourd’hui. On connaît également le lac pour son légendaire monstre, Memphré. On raconte que ce serpent de mer à cornes, qui vivrait dans une grotte sous le mont Owl’s Head, effrayait les Autochtones à un tel point qu’ils refusaient de s’y baigner.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/3MUBJ23A25GSVM5MHEP4YFT2FI.jpg)
Magog
Tous ne s’entendent pas pour identifier l’origine exacte du nom de Magog, dont le territoire a déjà porté le nom de Outlet [décharge en anglais], en référence à l’eau du lac Memphrémagog qui se déverse en direction des rivières Magog et Saint-François.
L’explication la plus populaire serait celle d’une simple troncation de Memphrémagog. Cependant, certains croient que cette ville fondée par des Loyalistes fait référence aux géants mythiques Gog et Magog, gardiens des portes de la ville de Nouvelle-Troye, et que la ressemblance phonique avec Memphrémagog aurait pu motiver ce choix.
Du côté des Abénaquis, on suppose que le toponyme puisse être inspiré des mots namagok ou namagwôttik, qui signifient « lac où il y a de la truite saumonée ». Le Canton de Magog est né en 1849, tandis que la municipalité de village est apparue en 1888.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/IJRRQK675RGGNFOKT4ETAWL4LI.jpg)
Tomifobia
Nom donné à une rivière se déversant dans le lac Massawippi, mais aussi à un hameau et à certains axes, Tomifobia serait un mot abénaquis signifiant « la rivière croche » ou « la rivière sinueuse ». Le Répertoire du patrimoine culturel du Québec explique que cette rivière, qui est à la base de la colonisation des Cantons-de-l’Est, portait le nom de rivière de Barlow avant le 20e siècle. On rapporte aussi que le hameau de Tomifobia a aussi fait l’objet de surnoms comme Skunk-Hollow ou Skunk-Valley [vallée de la Moufette] en raison des mauvaises odeurs qui émanent des marais avoisinants.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/UD3JJD252RHFLPXIOS6L4NPSDQ.jpg)
Massawippi
Deux hypothèses circulent sur la provenance du toponyme Massawippi, donné à la fois à un lac estrien ainsi qu’à un hameau fondé entre Ayer’s Cliff et Hatley par les Loyalistes vers 1800. La version jugée la plus plausible par la Commission de toponymie est celle qui le désigne comme un mot abénaquis signifiant « beaucoup d’eau claire ». Certains plaident cependant pour l’implication de l’algonquin nasawipi, qui signifie « entre les eaux », pour désigner ce grand lac estrien à la forme rappelant un hyppocampe.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/MP7YCH3VENCJTOGYTM5PAN2J5I.jpg)
Rock Forest
Non, ce secteur de Sherbrooke, qui était sa propre municipalité avant la fusion de 2002, n’est pas la capitale des rockeurs. Contrairement à la croyance populaire, le lieu n’a pas non plus été nommé en raison d’une abondance rocheuse. En fait, le territoire de Rock Forest a d’abord été peuplé au XIXe siècle par des Anglais, des Irlandais et des Écossais, et s’appelait à l’époque Drop Off. Ce nom faisait référence à la chute que formait la rivière Magog à cette hauteur. C’est l’Irlandais Parker Nagle qui a changé son nom pour Rock Forest en 1870, soit le nom d’un château qu’il avait possédé dans son pays natal.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/WYX2E3PLXZBV7MVP7J7JUHIX6I.jpg)
Dixville
Municipalité bordée par la frontière américaine, Dixville n’a rien à voir avec le nombre contenu en son préfixe. Si on a déjà cru que des Américains s’y étant installés avaient simplement emporté avec eux le toponyme d’un township américain du même nom, la Commission de toponymie a pu écarter cette hypothèse grâce à une lettre manuscrite du début du 20e siècle. Dixville serait plutôt un hommage au pionnier, propriétaire de moulin et maître poste Richard Baldwin, dont le surnom était Dick. Dick’s ville [la ville de Dick] s’est ainsi transformée en Dixville.
![Dixville serait un hommage au pionnier, propriétaire de moulin et maître poste Richard Baldwin, dont le surnom était Dick. Dick’s ville [la ville de Dick] s’est ainsi transformée en Dixville.](https://lescoopsdelinformation-latribune-prod.web.arc-cdn.net/resizer/x9muMhlDrWhylt0DB2qtrpdtR10=/1440x0/filters:format(jpg):quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/HFNKF2IXVVBGTOFIRPRYNKH6IY.jpg)
Note : Ce texte a été rédigé grâce aux informations disponibles sur la Banque de noms de lieux du Québec de la Commission de la toponymie du Québec.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/3KJY5W574NGLZINWFLJGDVF5KI.jpg)
Chicoutimi
Le toponyme Chicoutimi s’est écrit de plus de 100 manières différentes au cours des siècles dont Chegoutimis, Chagoutimi, Chekoutimi, Chicoutimy, Shikutimitsh, et Shecutimish. Mais peu importe comment on l’écrit, le terme viendrait de l’expression innue eshko-timiou, qui signifie « jusqu'où c'est profond » (isko, « jusqu'ici » et timiw, «profond »). D’autres explications similaires existent, mais elles font toutes références à la profondeur de la rivière Saguenay.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/5X2G3JDWSZCIBFZ7LIQCUBMFEU.jpg)
Mashteuiatsh
Mashteuiatsh dérive de l’expression Ka Mesta8iats, qui signifie « là où il y a une pointe » ou encore « on se revoit à la pointe ». En regardant sur une carte, on voit très bien la pointe de terre qui s’avance dans le lac Saint-Jean, appelé Piekouagami (le lac au fond plat) en nehlueun. Le nom Mashteuiatsh a été officiliasé en 1985, mais le site a longtemps porté le nom de Pointe-Bleue. Les Innus ont revendiqué de s’établir à Mashteuiatsh en 1856, car des terres riveraines de la Péribonka et de la Métabetchouan leur avaient d’abord été octroyées. Lors de sa création, la réserve avait une superficie de 9324 hectares, alors qu’elle n’en fait que 1524 hectares aujourd’hui.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/MFK4CXO2XFH6FNYHLPWZ7FYKSM.jpg)
Ashuapmushuan
En nehlueun, la langue innue, le terme Ashuapmushuan signifie « là où l’on guette l’orignal » (mush = orignal). Au fil du temps, le terme a été écrit d’une dizaine de manières différentes, don Chomonchouan(e) » puis « Chamouchouane ». Même si c’est un mot difficile à prononcer pour les néophytes, c’est un toponyme innu parmi les plus connus dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/AWQQYGRV4FBXTFYAAKVKZVRGHU.jpg)
Kénogami
« Lac long », telle est la signification du terme Kénogami. Le terme « gami » est très présent dans la toponymie des plans d’eau autochtones, car il signifie « lac ». Le nom du lac Saint-Jean, en nehlueun, Piekouagami, porte le même suffixe, et signifie « lac au fond plat »
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/IDITDNPR2RA6ZDELHYGOHAJJOY.jpg)
Métabetchouan
Innus, cris et Algonquins ont utilisé le terme Métabetchouan pour désigner différents cours d’eau. Selon les différentes interprétations, le toponyme voudrait dire « rivière qui se jette dans un lac », car matabi se traduit par « gagner l'eau », « aller vers l'eau » et djiwan fait référence au « courant » ou à l’eau rapide. Certaines sources précises que matabi voudrait dire : « qui vient de terre, des bois, avant de gagner l'eau ».
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/V3CD4SMQVVG2DHZ6EUW4WJFZNI.jpg)
Péribonka
La rivière Péribonka est reconnue comme étant le plus gros affluent du lac Saint-Jean. Le nom est tiré du terme periwanga ou pelipaukau, selon les sources, qui signifie, en nehlueun, « rivière creusant dans le sable, où le sable se déplace » (per, pen = « descendre », « ôter », anga = « sable ». Le nom semble for bien choisi, car encore aujourd’hui la rivière qui creuse dans le sable cause de sérieux maux de tête, notamment sur la Pointe-Langevin.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/5O3YSGNJKVDO3DYHKGHUOSLJNM.jpg)
Saguenay
Le terme Saguenay est tiré du mot amérindien saki-nip qui signifie « eau qui sort » ou « source de l'eau ». Il fait ainsi référence au territoire d'où l'eau sort et non pas la rivière, selon les sources. Selon les époques et les sources, le toponyme a été écrit de manière très différente, notamment Sagnay, Saguene, Sagenay, Sacqué et Sacquenay. Samuel de Champlain a repris la dernière graphie utilisée par Jacques Cartier, Saguenay, qui a persisté jusqu’à nos jours.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/D4L4KESPXRHGDHJ545UU6CRRTA.jpg)
Jonquière
Le toponyme Jonquière prend origine d’un ancien gouverneur général de la Nouvelle-France, Jacques-Pierre de Taffanel, marquis de La Jonquière (1685-1752). Officier de la marine, il a réalisé plusieurs missions en Méditerranée, sur les côtes du Brésil et aux Antilles. En 1747, il est fait prisonnier par les Anglais au large de l’Espagne et il arrive à Québec en 1749 pour occuper son poste pendant trois ans avant son décès en 1752.
Saint-Félicien et Saint-Prime
Prime et Félicien sont deux frères qui ont été torturés et décapités en l’an 303. Ils sont considérés comme des martyrs chrétiens, car ils se sont fait persécuter par les empereurs Dioclétien et Maximien.
Albanel
Grand explorateur et missionnaire jésuite, Charles Albanel a atteint la baie James en 1671 et 1672 par la voie de la rivière Saguenay, du lac Saint-Jean et du lac Mistassini.
Normandin
C’est l’arpenteur Joseph-Laurent Normandin qui a été le premier à dresser une carte détaillée de la région du Lac-Saint-Jean en 1732. Il a notamment localisé les lacs grands et petits, afin de fixer avec précision les limites du Domaine du Roi, un vaste territoire où il y avait un monopole économique et un interdit de colonisation.
Roberval
Toponyme tiré du nom de Jean-François de La Rocque de Roberval, premier lieutenant général du roi en Nouvelle-France (1541).
Dolbeau-Mistassini
Cette ville est née de la fusion de deux municipalités. La première tire son nom du père Récollet, Jean Dolbeau (1586-1652). Mistassini est un terme innu, qui veut dire « grosse roche », en raison d'un bloc erratique d'origine glaciaire, d'environ 3 mètres de hauteur, situé près de la décharge du lac Mistassini.
Ce texte a été rédigé grâce aux informations disponibles sur la Banque de noms de lieux du Québec de la Commission de la toponymie du Québec.