Sherbrooke abandonne l’idée d’un gymnase double pour les Jeux du Québec

La Ville de Sherbrooke va retourner en appel d’offres, l’automne prochain, afin de réaliser son projet de Centre gymnique, soit une mise à niveau de l’ancien édifice d’Expo-Sherbrooke.

Devant l’explosion des coûts liés à la construction d’un gymnase double et la construction d’un Centre gymnique dans l’ancien édifice d’Expo-Sherbrooke, la Ville de Sherbrooke a décidé de laisser tomber le projet de gymnase double, et de retourner en appel d’offres pour le Centre gymnique, l’automne prochain. Le gymnase double devait servir à accueillir deux compétitions dans le cadre de la finale des Jeux du Québec d’hiver de 2024.


C’est donc dire que les compétitions de boxe et de judo, qui devaient se dérouler dans ce gymnase double, seront déplacées à l’école du Phare, à l’Université de Sherbrooke ou à l’Université Bishop’s.

Le projet double — gymnase double et Centre gymnique — devait au départ coûter environ 18 millions de dollars. Un seul promoteur a répondu à l’appel d’offres, et son projet avoisinait les 33 millions de dollars.

« Lors de la séance du comité exécutif du 30 mars dernier, il a été recommandé d’annuler l’appel d’offres et de relancer un nouvel appel d’offres, cet automne, mais uniquement pour le Centre gymnique et de cheerleading. La subvention de 5 millions de dollars octroyée par le programme de soutien aux infrastructures pour les Jeux du Québec du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur s’appliquait pour la construction du gymnase double. Pour le Centre gymnique, on reçoit une aide gouvernementale dans le cadre du PAFIRS (Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives et sportives). Les élus nous ont demandé de retourner à la table à dessin pour voir ce qu’on pouvait faire pour matérialiser le legs infrastructurel prévu à la fin des Jeux », a indiqué Nicolas Vanasse, chef de la Division des sports à la Ville de Sherbrooke.

Le projet de Centre gymnique était estimé à 12,4 millions de dollars, en 2019, lorsqu’il a été présenté au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Plusieurs facteurs vont certainement faire monter la facture, par contre.

« En relançant l’appel d’offres uniquement pour ce projet, on est confiant que les prix seront un peu plus digestes (que les 33 millions nécessaires pour le projet double). Avec le contexte qui est changeant, à l’heure actuelle, on n’est pas en mesure de fournir un prix exact. Il y a beaucoup d’incertitudes, notamment pour l’approvisionnement des matériaux, qui semble un grand défi pour les constructeurs. Il a aussi le délai de construction; en relançant seulement cette portion du Centre gymnique, on se donne une plus grande marge de manœuvre. Le Centre gymnique n’était pas utilisé pour les Jeux du Québec », a poursuivi Nicolas Vanasse.

« Une livraison en 2023, avec les réalités du marché, ce n’est pas réaliste. Ça prend généralement entre 18 et 24 mois pour réaliser un projet comme le gymnase double. Au départ, c’était un projet osé de construire un gymnase double dans le temps qui nous était imparti, même avec en repoussant les finales d’une année à cause de la pandémie. Il y avait donc des plans de contingence prévus. »

Aucun impact

Un scénario qui n’impacte pas la présentation des deux disciplines sportives pour les Jeux du Québec, rassure Jocelyn Proulx, directeur général des Jeux du Québec 2024.

« Pour nous, ça ne change rien. On va tenir ces deux sports-là ailleurs. Différents plateaux sont disponibles pour nous, comme l’Université de Sherbrooke, l’Université Bishop’s ou l’école internationale du Phare. L’important, maintenant, c’est de pouvoir garder la subvention de 5 millions de dollars de Sports Québec et je sais que la Ville de Sherbrooke travaille fort en ce sens. »

Dès qu’elle a annoncé son intérêt pour l’obtention de la finale des Jeux du Québec d’hiver, prévue au départ en 2023, la Ville de Sherbrooke a insisté sur le legs qu’apporterait la présentation de cet événement multisports.

« On ne fait pas des Jeux, pour faire des Jeux », insistait alors l’ancien conseiller municipal et ancien président du comité du sport et du plein air à la Ville de Sherbrooke, Vincent Boutin.

« Les Jeux du Québec ne seront pas impactés par cette nouvelle-là. On avait un plan B. Le comité organisateur des Jeux vient tout juste d’embaucher ses premiers employés, alors on est au début du processus. Alors le scénario actuel va devenir leur plan A. Les deux compétitions qui sont touchées ne seront pas moins bien desservies. Le gymnase double devait être une infrastructure municipale qui répondrait à un besoin souhaité depuis 2009, dans le plan directeur des infrastructures sportives. Ça reste un besoin. On va devoir trouver une façon de faire pour atteindre cet objectif-là », a poursuivi Nicolas Vanasse.

« La subvention de cinq millions est encore disponible, la Ville de Sherbrooke a un maintien d’actifs en sport qui est important, il y a d’autres besoins qui peuvent être comblés avec cette subvention. On évalue plusieurs scénarios pour revenir au conseil municipal avec des suggestions, afin d’avoir un legs en infrastructures sportives. »

Des discussions sont à venir entre la Ville, le gouvernement du Québec et SPORTSQUÉBEC concernant le maintien de la subvention de cinq millions de dollars.