Ce titre que le cinéaste canadien Jeremiah Hayes a donné à son documentaire, il ne l’avait pas du tout en tête lorsqu’il a présenté son projet à Martin Duckworth en 2016. Les deux hommes se connaissaient depuis 25 ans, ils étaient devenus amis avec le temps, et Hayes voulait immortaliser le travail de Duckworth avec qui il avait travaillé au début des années 1990.
«Ma première job d’assistant après l’école de cinéma, ç’a été avec Martin sur Peacekeeper at War, une incroyable expérience», raconte Jeremiah Hayes sur le train qui les mène vers Toronto pour une conférence, Duckworth et lui, avant qu’ils ne prennent la route vers Sherbrooke où ils présentent samedi et dimanche Chère Audrey dans le cadre du Festival cinéma du monde.
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«Lorsque j’ai approché Martin en 2016 pour faire un film sur sa vie, la maladie d’Audrey était commencée et Martin n’était pas très sûr du projet et de vouloir y inclure Audrey, poursuit Hayes. Finalement, je lui ai demandé pour filmer la scène où il joue du piano pour elle, ça s’est bien passé, et j’ai finalement tourné avec eux pendant quatre ans, une ou deux fois par mois, avec une seule caméra, en laissant la grosse technique de côté pour rester dans l’intimité du moment.»
Tourné sur une aussi longue période, le documentaire Chère Audrey permet au spectateur de rencontrer la famille, dont leur fille Jacqueline, personnage important du documentaire, et de suivre le couple dans le quotidien de sa vie à Montréal, mais aussi en Estrie, aux abords du lac Memphrémagog. Sur une parcelle de la terre familiale de ses ancêtres, les Austin, Duckworth revisite avec Audrey des souvenirs familiaux souvent heureux, parfois moins.
Car la vie de Duckworth est digne d’un scénario de film, et on comprend aisément que Hayes ait voulu l’immortaliser. Le directeur photo, réalisateur et monteur a amorcé sa carrière à l’Office national du film au début des années 1960, voyagé de par le monde, tourné sa caméra vers des moments clés de l’Histoire, de la guerre du Vietnam aux nombreux événements entourant les droits humains.
Hayes a d’ailleurs eu la main heureuse et pris la décision d’inclure dans son documentaire des images d’époque qui permettent de prendre la mesure de la carrière de Martin Duckworth et des événements qui ont marqué sa vie.
Réalisateur d’une trentaine de films, collaborateur comme caméraman, monteur ou directeur photo sur une centaine d’autres, il a reçu en 2015 le prix Albert-Tessier pour son apport exceptionnel au cinéma.
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Au fil du temps, il a aussi rencontré l’amour, fondé une famille aux branches multiples, dont une partie importante avec Audrey, avec qui il aura eu trois enfants.
«Je l’ai rencontrée pendant le travail sur un tournage, elle prenait des photos, elle était engagée et magnifique. C’était une extraordinaire photographe, qui a choisi de mettre son travail de côté pour s’occuper de la famille», confie Martin Duckworth, aujourd’hui âgé de 89 ans.
«Quand nous nous sommes mariés, elle savait que je serais souvent parti pour le travail, que ça faisait partie de qui j’étais. C’était important pour nous deux, mais elle avait un talent de photographe qui aurait mérité d’être vu davantage», note encore Duckworth, qui n’a plus retouché la caméra depuis le départ d’Audrey en 2020.
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Vous voulez voir?
- Chère Audrey, documentaire de Jeremiah Hayes
- À la Maison du cinéma
- Dans le cadre du Festival cinéma du monde de Sherbrooke
- Samedi 20h30 en présence de Jeremiah Hayes et Martin Duckworth
- Lundi 12h30 en présence du réalisateur Jeremiah Hayes
- Billets au fcms.ca