« Je n’ai pas les détails de ce qu’ils vont faire avec l’argent, indique le Pr Landry. Mais le plus important sera de régler les problèmes endémiques au sein de la défense. Les programmes d’acquisition prennent un temps fou. C’est tellement politisé, ça devient ridicule. En fin de compte, les contribuables paient pour cette perte de temps. Ça entraîne des pertes d’argent. »
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Le Pr Landry ajoute que les soldats devront ensuite être bien formés pour apprendre à bien utiliser les équipements. Et les Forces armées doivent avoir assez d’effectifs pour remplir ces équipements.
Mais dans le meilleur des mondes, le Canada n’aurait pas à utiliser ces équipements en contexte de guerre, par exemple. « Il faut préparer la guerre pour faire la paix », mentionne-t-il, ajoutant qu’il est important que le Canada montre qu’il a des « capacités dissuasives » tant que le monde « ne sera pas rempli de démocraties ».
Vieil équipement
Selon le Pr Landry, des équipements des Forces armées sont désuets. Et cela n’est pas nécessairement moins onéreux. « Le vieil équipement qu’on devait changer il y a dix ans, il a fallu le maintenir. Ça coûte extrêmement cher », explique M. Landry, ajoutant que ces vieux équipements doivent être modernisés au cours des années.
« On a acheté des CF-18 pour répondre aux demandes de l’OTAN, cite-t-il en exemple. On les a achetés aux Australiens. Ils étaient en train de vieillir dans des garages. Le fait de les acheter pour 300 millions de dollars, c’est peut-être un bon deal, mais il faut les moderniser et les équiper avec des équipements canadiens. Les coûts s’ajoutent. »
« On est toujours en retard et on fait comme si c’était banal », déplore-t-il.
Le Pr Landry ajoute que les stations radars doivent également être changées. « Ils datent des années 1980. Je ne pense pas que beaucoup de gens pourraient se servir efficacement des ordinateurs de cette époque. Je sais qu’il y a eu des modernisations. Mais de mettre la mémoire vive d’un ordinateur d’aujourd’hui dans un Commodore 64, ça ne fonctionnera pas ! » résume-t-il.
Aux yeux des autres membres de l’OTAN, «le Canada fait partie d’une équipe, mais n’est pas à la hauteur des autres joueurs», s’attriste l’ancien militaire, toujours fier, cependant, d’avoir porté l’uniforme.