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Le port du masque n’est plus obligatoire depuis le 21 mars en sol ontarien, mais je continue à le porter. Rien n’a changé pour moi au cours des deux dernières semaines. Que ce soit à l’épicerie, au resto, au dépanneur ou ailleurs, je me masque. Mieux vaut prévenir que guérir. Ou «better safe than sorry», comme on dit ici dans la province de Doug Ford.

Et j’ai remarqué que je ne suis pas le seul à le garder. J’étais dans un marché Farm Boy l’autre jour - ma douce moitié ne jure que par les légumes et les fruits du Farm Boy - et j’ai constaté qu’à peu près 90% des clients et des employés portaient le masque. Comme si nous étions toujours au printemps 2020. Et c’était sensiblement la même chose au magasin d’alimentation Loblaws où trois clients sur quatre étaient masqués.

C’est ce que j’ai observé au cours des deux dernières semaines. Je ne vous parle pas d’un sondage ou d’une étude scientifique, mais d’une simple observation.

C’est pourquoi un récent (et vrai) sondage Angus Reid réalisé au Québec m’a un peu surpris. Ce sondage révèle que seulement 38% des Québécois porteront le masque à l’intérieur lorsque l’obligation sera levée.

À peine quatre personnes sur 10 choisiront de se couvrir le visage dans la Belle Province lorsque les masques tomberont. Ce n’est pas beaucoup, surtout en pleine sixième vague. Ça me semble très loin du nombre d’Ontariens qui ont choisi de continuer à le porter.

J’en conclus que les Québécois sont plus «tannés» que les Ontariens de devoir cacher leur sourire. Ou qu’ils craignent moins le sous-variant BA.2 d’Omicron.

Ou peut-être changeront-ils d’idée à la porte de l’épicerie lorsque viendra le temps de choisir «pour de vrai» ? On le saura à la mi-avril…

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Dans un récent éditorial intitulé «Le masque et le yoyo», Alexandre Sirois de La Presse + posait la question suivante: «Lorsque le masque ne sera plus obligatoire, a-t-on pensé à des façons d’éviter que ceux qui le portent ne soient pas stigmatisés par les autres ?».

Bonne question. Surtout quand on sait que ce n’est qu’une minorité de la population qui a l’intention de porter le masque à l’intérieur. Les gens masqués seront-ils montrés du doigt ?

Je ne crois pas. Je n’ai rien vu ou entendu de semblable à Ottawa au cours des deux dernières semaines. Masqués et non-masqués se croisent et se côtoient sans incident. C’est le «vivre et laisser vivre» ici.

J’avais un rendez-vous médical dans l’Ouest d’Ottawa la semaine dernière. J’ai mal calculé mon trajet et je me suis pointé à la clinique avec 30 minutes d’avance. Merci Google. J’ai donc décidé de tuer le temps en allant prendre un café dans un resto du coin. Je ne connaissais pas le quartier et, après avoir tourné en rond pendant quelques minutes, je me suis résigné à m’arrêter dans un McDo de la rue Carling.

Il y avait sûrement une école secondaire dans le coin parce que l’endroit était bondé d’adolescents… non masqués.

Je me suis trouvé une table tout au fond, à l’écart des jeunes. Un quotidien anglophone avait été laissé sur la table. J’y ai jeté un coup d’oeil mais, au bout d’une minute ou deux, je me suis levé et j’ai quitté. Non pas parce que les jeunes me pointaient du doigt ou qu’ils riaient de moi parce que je portais le masque. Bien au contraire, ils m’ont complètement ignoré.

J’ai quitté après avoir fait le calcul suivant dans ma tête: sixième vague + sous-variant hyper contagieux + 50 ados sans masque + portes et fenêtres fermées + mon âge + le nombre de fois que je devrai baisser mon masque pour prendre une gorgée de café = SORS DE LÀ AU PLUS CRISSE.

J’ai été prendre mon café dans ma voiture. Dans le stationnement de béton d’un McDo avec vue imprenable sur la bruyante et achalandée rue Carling. Déprimant, dite-vous ? En effet.

Aussi déprimant que lorsque nous étions en plein confinement.

Comment va la vie sans masque ici en Ontario ? Bof. Je dirais que… plus ça change, plus c’est pareil.

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