Johanne Bilodeau: Femme tisseuse d’imaginaire

L’artiste sherbrookoise Johanne Bilodeau dépose ce printemps une double proposition de sa création avec un lancement de livre jumelé à une installation au Musée des beaux-arts de Sherbrooke lors de la prochaine Biennale des artistes des Cantons-de-l’Est.

Johanne Bilodeau est une femme tisseuse d’imaginaire, brodant les arts visuels de mille façons depuis les études qui devaient lui ouvrir, ici et ailleurs, les portes de résidences artistiques et d’une carrière dont elle rêvait intensément. La vie en a un peu décidé autrement, mais un quart de siècle plus tard, la créativité ne l’a jamais quittée et elle lui redonne ce printemps un double élan.


Avant de se retrouver parmi les artistes invités au Musée des beaux-arts de Sherbrooke pour la biennale printanière des Cantons-de-l’Est, Johanne Bilodeau lancera dans quelques jours un premier livre, récit d’autofiction poétique qui arrive en librairie ces jours-ci sous le titre La constellation des origines. Parce que, oui, Johanne Bilodeau brode aussi ses rêveries par les mots, dans ce qu’elle qualifie elle-même de réalisme magique.

« Dans ma pratique artistique, j’ai toujours écrit des textes en amont sur ce que ça allait être comme projet, comme œuvre. Je restais la plupart du temps collée à mon texte en créant l’œuvre. Ça fait partie de moi », raconte la quadragénaire attablée dans la cuisine de sa maison-atelier, là où toutes les pièces de l’installation à venir sont dispersées en attente de s’assembler au musée.

« Il m’est arrivé une fois de présenter ces textes aux murs d’exposition avec les œuvres qui en avaient émergé, puis une autre fois encore de les imprimer pour les présenter au centre de l’expo, un peu comme un livre d’artiste, explique l’artiste sherbrookoise. Mais j’ai vite réalisé que les gens n’étaient pas tellement réceptifs aux textes dans ce genre de contexte. Je me suis dit que ça prenait un livre, une rencontre plus intime. »

Rencontre que la pandémie et ses réflexions ont précipitée un peu, peut-être. Parce que la vie, parce que la mort aussi, et toutes les questions qu’elle soulève. La constellation des origines permet de plonger en partie dans la vie de son autrice, en partie dans son imagination.

« C’est intime, un livre. Tu entres dans l’intimité des lecteurs, mais ils entrent aussi dans la tienne. »

La couverture de <em>La constellation des origines</em> est une aquarelle avec crayon de bois blanc sur papier réalisée par Johanne Bilodeau elle-même et intitulée <em>Désir et regret</em>.

Retour au plan d’il y a 20 ans

Publié aux éditions Le bout du mille, La constellation des origines explore avec poésie la création, certes, mais aussi les liens familiaux et ceux qui nous unissent à la nature.

Le livre et l’exposition en préparation, eux, sont intimement liés et ont permis à Johanne Bilodeau d’obtenir une bourse importante du Conseil des arts du Canada. Celle qui peint, dessine, brode, tisse et réinvente a mené de front écriture et préparation de cette installation au cours des derniers mois.

« C’est vraiment un travail parallèle, l’installation et le livre se répondent », remarque la Montréalaise installée avec sa famille et œuvrant en Estrie depuis des années.

« Les filles ont commencé à partir de la maison, je me retrouve donc à un point de ma vie différent. J’imagine que je pourrais retourner à mon plan de carrière initial, mais sans la santé et l’invincibilité que j’avais à 20 ans. Je n’ai plus tout à fait la même énergie, il y a des limitations qui sont apparues. »

Mais elles ne sont certes pas de l’ordre de la créativité. Ni du talent.  



Vous voulez voir?

  • Le temps à l’œuvre
  • Biennale des artistes des Cantons-de-l’Est
  • Musée des beaux-arts de Sherbrooke
  • Du 28 avril au 26 juin

Vous voulez lire?

  • La constellation des origines
  • Johanne Bilodeau
  • RÉCIT
  • Éditions Le bout du mille
  • En librairie le 28 mars
  • Lancement le 8 avril à la librairie Appalaches