Une centaine de personnes se sont réunies dès 10 h 30 pour manifester au son des klaxons de soutien devant le bureau de la députée caquiste de Saint-François, Geneviève Hébert.
Cette manifestation s’inscrit dans une vague massive d’actions, de fermetures et de grèves rotatives qui se tiennent du 21 au 24 février afin de demander au gouvernement de François Legault de soutenir davantage le secteur communautaire dans son prochain budget, appelé « le budget de la dernière chance » par le mouvement, nommé Engagez-vous pour le communautaire !
Problèmes d’attractivité
Claudelle Cyr estime que la crise de sous-financement du communautaire a atteint son apogée, alors que les organismes n’arrivent pas à attirer des employés. La problématique s’ajoute à la pénurie de main-d’œuvre, à une augmentation de la détresse dans la communauté depuis l’arrivée de la pandémie et à une adaptation hors du commun des services en contexte de crise sanitaire.
« Cette campagne est là depuis 2016, rappelle-t-elle. Ça fait vraiment longtemps qu’on réclame un meilleur financement. Il faut que les promesses soient au rendez-vous. Après ça, le milieu ne sera plus pareil. Il va y avoir encore des groupes, mais ça n’aura plus rien à voir. »
« On est écœurés de mourir », scandait-elle d’ailleurs devant la foule mercredi matin.
Josée Fontaine, directrice d’Handi Apte, qui travaille au maintien à domicile des personnes handicapées physiques de Sherbrooke et à la favorisation de leur participation sociale, partage qu’un poste d’adjointe administrative est affiché depuis maintenant un an à l’organisme. Non seulement son équipe de six employés n’est pas complète, mais elle nécessiterait aussi la création de deux autres postes pour éviter la surcharge de travail.
« C’est difficile de recruter avec les salaires qu’on offre, dit-elle. Dans plusieurs organisations, les gens viennent et après s’en vont dans le réseau de la santé pour avoir de meilleures conditions de travail. »
Le constat est le même du côté de la Maison des Grands-Parents de Sherbrooke, qui mise notamment sur les contacts intergénérationnels afin de participer à l’épanouissement des aînés et contrer l’âgisme.
« Travailler à 18 $ de l’heure quand tu couvres une population dans le besoin et en crise, ça n’a pas de sens, mentionne sa directrice, Maya Colle-Plamondon. Ça ne couvre même pas l’inflation. Le panier d’épicerie augmente de 8 % et on est payé juste un peu au-dessus du salaire minimum. Un non-sens complet. Avec les coupures en santé et services sociaux en plus, la population est plus que jamais dans le besoin et c’est nous qu’ils viennent voir. »
Tous les intervenants consultés témoignent également d’une diminution des bénévoles, notamment en raison de la pandémie et d’un essoufflement des équipes.
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Le mouvement prend de l'ampleur
Deux autobus partiront également de l’Estrie en direction de Québec, jeudi, afin de s’adresser de plus près au gouvernement pour demander un meilleur financement.
D’autres rassemblements se tenaient aussi en Estrie, mercredi, notamment devant les bureaux d’André Bachand et de François Bonnardel, respectivement dans les MRC des Sources et de la Haute-Yamaska.
Une soupe populaire a également été organisée à la maison des jeunes l’Initative de Valcourt pour l’occasion, tandis que des organismes de la région de Magog ont rendu visite au député caquiste Gilles Bélanger.
Environ 150 organismes se mobilisaient de différentes façons dans la région en cette journée.
Une manifestation avait été tenue dans ce même esprit en octobre dernier à Sherbrooke. Depuis, rien n’a changé du côté du gouvernement, déplore Claudelle Cyr, qui est impatiente de voir le budget qui sera présenté le 22 mars.
La cause a également fait l’objet d’une sortie politique, mardi, alors que les mairesses de Sherbrooke, de Granby et de Drummondville ont uni leur voix pour réclamer de Québec un financement « accru, récurrent et prévisible » du milieu communautaire.
Leur point de presse tenu devant le Partage Saint-François a notamment permis de rappeler l’ampleur de la problématique de l’itinérance à Sherbrooke et le besoin d’agir en amont.
La candidate à l’investiture de Québec Solidaire dans la circonscription de Saint-François, la Dre Mélissa Généreux, était présente à la manifestation de mercredi.
Geneviève Hébert assure être à l’écoute
Contactée par La Tribune, Geneviève Hébert assure être en contact constant avec les organismes, connaître très bien leurs préoccupations et avoir entendu le message du milieu mercredi. Elle promet qu’elle sera « toujours à leur écoute ».
« Je peux vous assurer que notre gouvernement est sensible aux revendications du milieu communautaire. [...] C’est d’ailleurs tout un changement de ton par rapport aux précédents gouvernements qui ont choisi d’ignorer le milieu communautaire. Seulement pour l’année