C’est que leur fils Maxence venait de remporter l’or en slopestyle aux Jeux de Pékin. Non, les appels des médias, les appels de félicitations des amis, les textos et les courriels n’ont jamais arrêté au bureau du Dr Parrot et de son adjointe. Mais voilà, c’est la vie de parents d’un champion olympique.
«On est très fiers de Max, a lancé Mme Noël, qui s’est faite la porte-parole du couple. Par contre, on aurait été fiers de lui même s’il avait terminé 10e. Mais Max, lui, il ne l’aurait pas été. Il est parti pour Pékin avec l’or en tête et il a gagné son pari!»
Mme Noël et son conjoint ont vu Maxence effectué des centaines de descentes, sinon des milliers. Et même eux ont été impressionnés.
«C’était une descente avec un haut taux de difficulté. Mais il a tellement bien fait ça. Il était confiant, il était en plein contrôle. Il était beau à voir.»
On va se le dire, plusieurs étaient inquiets à la suite des qualifications, au cours desquelles le Bromontois n’a pas offert sa plus belle performance.
«Ça, c’était une stratégie. Tout ce que Max voulait, c’était se qualifier pour la finale. Il gardait le meilleur pour la fin, pour le moment important!»
Il a dit à la télé que tout ça était irréel. Croyez-moi, ce l’est pour nous aussi!
De se battre pour sa vie à la médaille d’or
Lorsqu’on a vu Maxence Parrot remporter l’or dans la nuit de dimanche à lundi, on a tous pensé la même chose : il y a moins de trois ans, l’athlète se battait avec la maladie de Hodgkin, il se battait pour sa vie.
«Max, sincèrement, il nous surprend nous-mêmes, a repris sa mère. Mais il n’a rien eu gratuitement. Il a tellement travaillé fort pour reprendre ses forces et arriver là où il est aujourd’hui. On aurait pu le perdre. Et là, il vient de gagner l’or aux Olympiques. Il a dit à la télé que tout ça était irréel. Croyez-moi, ce l’est pour nous aussi!»
Maxence est proche de ses parents. Et une des façons qu’ils ont trouvées pour l’appuyer, c’est de parler de sport le moins possible.
«Qu’on le veuille ou non, il a beaucoup de pression sur les épaules. Il s’en met beaucoup et il en a beaucoup parce qu’il a gagné souvent. Alors nous, quand on lui parle, quand on le voit, on parle d‘autres choses, on essaie de lui changer les idées. Et je pense qu’il apprécie.»
En 2019, lorsqu’on a appris que Parrot entreprenait le plus grand combat de sa vie, sa mère avait confié à l’auteur de ces lignes que son fils allait servir d’exemple, «qu’il va donner du courage à ceux qui en ont besoin». D’ailleurs, on n’a jamais senti personne, au sein du clan Parrot, s’apitoyer.
Et plus que jamais, aujourd'hui, la résilience du champion va inspirer jeunes et moins jeunes.
La chimiothérapie, c’est la chose la plus difficile que j’aie vécue. Comme plusieurs, je prenais la vie pour acquise
«Maintenant, je souris beaucoup plus, je suis toujours plus positif, je me mets moins de stress sur le dos. Il y a encore de la pression, mais beaucoup moins qu’avant. J’avais commencé le snowboard à neuf ans pour m’amuser et là, je me suis enlevé une pression, je m’amuse à nouveau et ça fait de moi un meilleur planchiste», poursuit-il.
L’athlète de Bromont a ajouté que lors de sa seconde descente, qui lui a rapporté le meilleur pointage de la journée avec 90.96, il avait fait exactement le même trajet que lors de la première, avec laquelle il avait marqué 79,86 points.
«C’est la même descente du début à la fin, j’ai seulement essayé de la faire plus proprement la deuxième fois», a expliqué celui qui était rentré de PyeongChang en 2018 avec une médaille d’argent en descente acrobatique derrière l’Américain Redmond Gerard.
«J’ai toujours voulu l’or mais, aujourd’hui, je suis fier de chaque élément de ma descente. Ce parcours était un grand défi et je n’ai pas fait une descente “prudente”, alors je suis vraiment content d’y être arrivé.»
Il a ajouté qu’il était un peu nerveux quand il a réalisé sa meilleure descente à sa deuxième tentative alors que chacun de ses onze adversaires avaient encore au moins une chance de faire mieux. «Je savais que c’était assurément bon pour un podium, mais je me demandais si mon pointage allait tenir en haut tout le long.», conclut-il.