Bien que plusieurs sources d’informations soient facilement identifiables, d’autres peuvent porter à confusion tout en semant l’émoi. Sensibilisée au phénomène de désinformation, Alexanne Pelletier admet qu’il y a toujours à apprendre.
« Après avoir suivi la formation sur les fausses nouvelles et la désinformation, j’ai réalisé que des posts de ce type ont circulé bien plus souvent que je le pensais sur mon fil d’actualité », raconte l’élève de quatrième secondaire.
« Parfois, c’est très discret. C’est un détail qui fait la différence. Une date qui ne concorde pas avec celle de la photo, l’absence d’un logo connu, ou des photos bien truquées. [...] Il peut être facile d’y adhérer réellement sans se poser trop de questions lorsque cela nous arrange. Le questionnement est vraiment la clé », observe-t-elle.
Sa collègue Marianne Beauchemin abonde dans le même sens. Surtout en pleine pandémie mondiale où les opinions divergent.
« Avec toutes les informations qui circulent en tout temps, il me semble évident qu’un grand nombre ont été faussées d’une manière ou d’une autre. [...] Je pense qu’un événement d’ampleur comme une pandémie facilite la transformation de l’information en vue de faire dire aux chiffres ou aux sources ce que l’on veut transmettre », dit-elle.
C’est aussi l’avis de sa collègue Charlie Leblanc. « J’ai l’impression que le climat de peur durant la pandémie a contribué à exacerber ce phénomène, renchérit-elle. De nombreuses exagérations ont été faites à propos des vaccins COVID-19 [...]. Il est clair que ce sujet a piqué la curiosité des gens. »
Selon les trois élèves, la formation #30 secondes avant d’y croire, offerte pour l’occasion par le journaliste d’expériences René-Charles Quirion, devrait être obligatoire en milieu scolaire.
« C’est une période bien investie, qui est donnée pour les bonnes raisons. Les jeunes sont souvent plus influençables, alors le simple fait de leur apprendre à distinguer le vrai du faux contribue à diminuer le phénomène de désinformation », croit Alexanne Pelletier qui souligne la créativité et la qualité des exemples fournis par le formateur.
Pour les jeunes... et les moins jeunes
L’enseignante de français au Mont-Notre-Dame, Julie Pouliot, admet avoir elle aussi apprécié cette formation tant pour son volet personnel que scolaire.
« On le sait, les recherches se font beaucoup en ligne maintenant, alors il importe de se questionner sur le contenu, sur les sources et de bien faire la différence entre un fait et une opinion », mentionne-t-elle.
Et bien qu’elle contribue quotidiennement au développement de l’esprit d’analyse de ses élèves, l’enseignante est d’avis qu’on ne rappelle jamais assez l’importance de prendre le temps de lire l’information avant de la relayer.
« Nous voyons passer tellement d’informations sur les réseaux sociaux et dans les médias en général. Faire preuve de jugement et surtout, prendre le temps de réfléchir à tout ce contenu devient primordial. »
« Je veux que mes élèves soient des citoyennes engagées, qui ont un esprit critique et qui sont capables de faire preuve de jugement, poursuit-elle. Cette courte formation cadrait tout à fait avec cela. »