Duhaime veut faire entrer les idées du Convoi au Salon bleu

Éric Duhaime appuie les manifestants de l’autoproclamé Convoi pour la liberté mené par des camionneurs, qui occupent les environs du Parlement d’Ottawa depuis vendredi.

«Mon but n’est pas d’être à la tête des manifestations. Mon but, c’est de faire entrer ces idées-là au Salon bleu, à l’Assemblée nationale.»


Éric Duhaime appuie les manifestants de l’autoproclamé Convoi pour la liberté mené par des camionneurs, qui occupent les environs du Parlement d’Ottawa depuis vendredi.

Il juge néanmoins «tout à fait inacceptables» les «quelques cas isolés» de dérapage, comme le piétinement de la Tombe du Soldat inconnu ou le port d’un drapeau nazi, attestés par plusieurs médias durant les manifestations de la fin de semaine.

Le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) ne va pas jusqu’à encourager publiquement qu’une telle manifestation vienne s’installer devant le parlement de Québec dans les prochains jours. Mais si cela survenait, il ne se coucherait pas sur l’asphalte autour de la fontaine de Tourny pour l’empêcher.

«Depuis le début, vous le savez, ce n’est pas la première manifestation qu’on a. Il y a eu des manifestations relativement importantes depuis deux ans, j’en ai organisé quelques-unes et c’est un droit fondamental dans notre démocratie», a rappelé M. Duhaime, qui avait lui-même initié des manifestations anti-masque à la fin de l’été 2020, avant d’être porté à la tête du PCQ. Il était alors animateur de radio polémiste.

«Je ne connais pas les dirigeants de ces manifestations [des camionneurs] et je ne leur ai pas parlé. Ils font ce qu’ils veulent, je n’ai pas d’ordre à leur donner», a-t-il poursuivi, lundi après-midi, lors d’un point de presse tenu dans le hall du parlement de Québec.

«Mon but n’est pas d’être à la tête des manifestations. Mon but, c’est de faire entrer ces idées-là au Salon bleu, à l’Assemblée nationale. Moi, c’est pour ça que je suis revenu en politique. Parce que ces idées-là, ce n’est pas normal qu’il y ait juste Claire Samson, sur 125 [députés], qui défende ce que de plus en plus de Québécois réclament. [...] Il y a un déficit démocratique présentement à l’Assemblée nationale du Québec et nous, en tant que conservateurs, on est ici pour combler ce déficit.»

Mme Samson est la seule des 125 élus de l’Assemblée nationale qui se revendique du PCQ. Elle s’est jointe au parti dirigé par M. Duhaime après avoir été expulsée du parti au pouvoir, la Coalition avenir Québec, en juin dernier. Elle a déjà dit qu’elle ne se représenterait pas aux prochaines élections générales du 3 octobre.

Barreau et autres «ont échoué»

«Il y a plusieurs revendications que j’appuie», confirme le chef conservateur québécois, à propos du Convoi pour la liberté.

«Si les camionneurs sont rendus dans la rue à faire un convoi, c’est parce qu’on a des remparts dans notre démocratie qui devaient défendre le système démocratique, qui devaient défendre nos droits civiques, qui ont lamentablement échoué.

«Je pense notamment aux associations de gens d’affaires, le Barreau, les tribunaux, les défenseurs des droits civiques. Il y a très peu de gens qui se sont levés par rapport à la dérive que le Québec a subie depuis deux ans. Il a fallu que les camionneurs se lèvent et ça, je suis obligé de dire que les camionneurs ont fait ce que d’autres auraient dû faire bien avant», a-t-il accusé.

Quant à l’idée de polariser davantage le débat, il s’en défend bien. «La polarisation actuelle est causée et crée par un gouvernement qui nous impose des mesures toujours plus liberticides sans fondements scientifiques et c’est là qu’on assiste à un nouveau clivage au Québec. C’est là, selon moi, les responsables de ce qui se passe en ce moment au Québec, nos dirigeants qui ont poussé le bouchon un petit peu trop. [...] Les Québécois sont écœurés, il n’y a pas juste les camionneurs qui en ont soupé!» a résumé M. Duhaime.

Alors que la nouvelle session parlementaire s’amorce mardi à Québec, dernière session avant les élections, le chef du PCQ, qui n’est pas encore élu par la population, et sa députée font de l’abolition pure et simple du passeport vaccinal une priorité des prochaines semaines.

Ils insistent aussi sur l’importance de dissiper au plus vite la confusion entourant le moment de recevoir une troisième dose de vaccin pour ceux qui ont eu la COVID dans le dernier mois et demi. Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, le directeur national de santé publique par intérim, Luc Boileau, et le Comité sur l’immunisation du Québec semblent avoir envoyé des messages contradictoires à ce sujet.