Ensemble, on sème 175 000 $ et on récolte des éloges de la ministre

Des centaines de travailleurs étrangers viennent prêter main-forte sur près d’une soixantaine de fermes en Estrie chaque année. Le projet <em>Ensemble, on sème</em> permet de faciliter une plus agréable intégration.

Actions interculturelles avait semé du vivre-ensemble en 2021. Voilà que l’organisme a récolté vendredi un soutien financier du gouvernement fédéral afin de poursuivre ses initiatives d’inclusion des nombreux travailleurs qui viennent chaque année soutenir les producteurs de la région.


La ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau, a en effet ajouté un chèque de 175 000 $ aux bons mots adressés en point de presse envers l’organisme Actions interculturelles et le projet Ensemble, on sème lancé l’an dernier afin de mieux intégrer les travailleurs agricoles étrangers.

Au cours de la saison 2021, l’équipe a accompagné 350 travailleurs qui œuvrent dans 52 fermes de l’Estrie. 

« Je suis particulièrement fière de constater que les productrices et les producteurs agricoles de ma région ont été nombreux à faire profiter leurs travailleurs étrangers de séances d’information et d’activités sociales qui leur ont été proposées. [Avec la pénurie de main-d’œuvre], ces travailleurs sont essentiels à notre sécurité alimentaire et au bon fonctionnement de nos entreprises agricoles. Ils méritent tout notre respect », a déclaré la ministre Bibeau.

17 projets

L’initiative mise sur pied par l’organisme Actions interculturelles de Sherbrooke faisait suite à l’engagement du gouvernement canadien d’accroître le soutien direct aux travailleurs étrangers afin d’assurer leur sécurité et leur bien-être. En 2020, Carla Qualtrough, la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et de l’inclusion des personnes en situation de handicap, avait annoncé un investissement de 6 millions de dollars. Or, au Québec, l’organisme Immigrant Québec a été mandaté pour déployer le programme.

Dans cette optique, au Québec, 17 projets ont été réalisés dans le but d’appuyer les milliers de travailleurs agricoles. Ces projets visaient à s’assurer que les travailleurs étaient bien traités, en plus de les informer en ce qui concerne leurs droits et leurs responsabilités. Ces projets visaient aussi à voir à l’intégration sociale des travailleurs étrangers. 

Lorsqu’ils arrivent au Québec, les travailleurs étrangers sont parfois en proie à la solitude. Ensemble on sème a su apporter beaucoup de bien à ses usagers, que ce soient les employeurs ou les travailleurs, selon Jasmin Chabot, l’agent du projet. 

« En ce moment, ça serait difficile de s’imaginer de ne plus offrir ce service-là. Je crois que les employeurs commencent à compter dessus », soutient-il. 

Dans la région, 39 séances d’information ont été menées au cours des huit derniers mois, en plus de 29 activités communautaires et récréatives. 

« Ces séances d’information étaient presque toujours à la ferme. Il fallait établir un contact humain et chaleureux, gagner la confiance de ces gens. Ces séances d’information ont permis également de leur montrer qu’on les voyait. On était là pour les soutenir, parce que le grand problème, c’est l’accès à de l’information fiable. Dans cette période de COVID, il fallait voir comment améliorer leur bien-être, leur santé et leur sécurité », poursuit Jacqueline Belleau, directrice régionale d’Actions interculturelles en Estrie.