Bourses Perspective Québec: Appel à la mobilisation pour les techniciennes en travail social

Avec l’appui de la députée de Sherbrooke Christine Labrie, le Regroupement des enseignantes et enseignants en Techniques de travail social lance une pétition pour que le programme de Techniques de travail social soit ajouté à la liste des programmes reconnus pour l’obtention des bourses Perspective Québec.

Avec l’appui de la députée de Sherbrooke Christine Labrie, le Regroupement des enseignantes et enseignants des collèges en travail social du Québec (REECETSQ) lance une pétition pour que ce programme soit ajouté à la liste des formations reconnues pour l’obtention des bourses Perspective Québec. « C’est une erreur de ne pas avoir inclus ce programme-là dans la liste admissible à la bourse. Il y a des besoins de main-d’œuvre très, très importants dans le domaine de la technique de travail social! » lance la députée Labrie.


Une trentaine de personnes étaient rassemblées devant le Cégep de Sherbrooke vendredi avant-midi afin de lancer cette pétition, car si le baccalauréat en travail social figure parmi la liste des programmes admissibles dans la majorité des universités du Québec, le programme collégial y est absent. 

C’est pourquoi le REECETSQ a tenu à rappeler une fois de plus au Ministère la pénurie de main-d’œuvre qui touche le milieu de l’intervention et de la relation d’aide, tant sur le plan communautaire qu’au sein du réseau de la santé et des services sociaux.

« Nous constatons chaque jour combien les différents milieux d’intervention sont à la recherche de personnel. Les CISSS et CIUSSS développent des partenariats pour fidéliser les étudiants et étudiantes, les offres d’emploi sont omniprésentes, les listes de rappel sont épuisées et, de plus en plus, les embauches se réalisent même avant la fin de leur formation. Il suffit de consulter les offres d’emploi pour constater à quel point les besoins non comblés sont grands en ce qui concerne les postes de travailleurs sociaux », explique Jean-François Matton, enseignant au département de Techniques de travail social (TTS) du Cégep de Sherbrooke.

Claudelle Cyr dénonce la vision « hospitalo-centriste » du gouvernement où les services sociaux « n’ont pas leur place dans ce qu’on qualifie d’essentiel ».

Moyens de pression

Pour le président du REECETSQ, Sylvain Montmarquette, « le choix de Mme McCann d’exclure TTS des bourses Perspective risque de créer un élément structurant qui à terme va limiter ou fragiliser l’accès au programme, fragiliser le nombre d’admissions, le nombre de diplômés et inévitablement contribué à une augmentation de la pénurie de main-d’œuvre ». C’est pourquoi il croit que la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, doit refaire ses devoirs et retourner à la table de travail pour inclure TTS à la liste des programmes admissibles.

Christine Labrie réclame également un changement de cap rapide du gouvernement.

« La ministre doit corriger cet oubli aussi rapidement que possible, parce que c’est en ce moment que les étudiants et étudiantes font leurs demandes d’admission, et ça peut clairement influencer leur choix de programme », exprime-t-elle.



Pour la députée Christine Labrie, il importe que le gouvernement rende admissible le programme de TTS au plus vite étant donné la période d’inscription en cours.

Elle mentionne avoir communiqué dès le mois de décembre avec la ministre McCann afin de comprendre pourquoi le programme de techniques de travail social a été ignoré.

« On nous a répondu que c’est parce que le programme ne donnait pas accès à l’ordre professionnel. Pourtant, ce n’est pas une réponse satisfaisante parce que les techniciens et les techniciennes, on en a besoin partout, on n’a pas seulement besoin de travailleurs sociaux qui sont membres de l’ordre professionnel, on a besoin aussi des techniciens et techniciennes! » s’exclame-t-elle.

Pour le président du REECETSQ, Sylvain Montmarquette, « le choix de Mme McCann d’exclure TTS des bourses Perspective risque de créer un élément structurant qui à terme va limiter ou fragiliser l’accès au programme ».

Cri du cœur d’une étudiante

Étudiante en deuxième année en technique de travail social et intervenante sur appel au Partage Saint-François, Janis Leclerc-Dinelle lance quant à elle un cri du cœur afin que son programme soit reconnu dans le programme de bourses.

« Aujourd’hui, vous avez la chance de restructurer le système, vous voulez améliorer les choses. C’est vraiment génial, mais on oublie un peu l’essentiel ici. Je sais que les pénuries de main-d’œuvre, ça touche beaucoup de secteurs, mais les services de proximité, les services de premières lignes, où la majorité des techniciens en travail social se retrouvent, ont été oubliés », exprime-t-elle à l’adresse de la ministre McCann.

L’étudiante souligne également « l’énorme charge de travail » dans le domaine du travail social dans des conditions qui sont « plutôt moyennes » selon elle.

« Ce n’est pas très alléchant pour nous de se retrouver en travail social », avoue celle qui aurait peut-être fait un choix de programme différent si la bourse avait été offerte lors de son entrée au cégep.

L’étudiante en deuxième année en technique de travail social, Janis Leclerc-Dinelle, lance un cri du cœur afin que son programme soit reconnu dans le programme de bourses.

La pétition est en ligne jusqu’au 21 février sur le site de l’Assemblée nationale. Au moment d’écrire ces lignes, plus de 300 personnes l’avaient déjà signée.

Dès la session d’automne 2022, un nouveau programme de bourses incitatives sera rendu disponible pour les étudiants québécois inscrits à temps plein dans certains programmes d’études dans les cégeps, collèges privés et universités du Québec.

Les futurs étudiants en techniques de soins infirmiers, en éducation à l’enfance et en éducation spécialisée, par exemple, obtiendront 1500 $ pour chaque session réussie pour un total de 9000 $ dans ces programmes d’une durée de trois ans. À l’ordre universitaire, ce montant pourra s’élever jusqu’à 20 000 $ pour un programme de quatre ans.

Si le baccalauréat en travail social figure parmi la liste des programmes admissibles dans la majorité des université du Québec, « pourquoi le programme collégial de Techniques en Travail social ne s’y retrouve pas? », demande Jean-François Matton, enseignant au Cégep de Sherbrooke en travail social depuis plus de 15 ans.

Pénurie de main-d’œuvre

Dans une lettre remise à la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, le Regroupement des enseignants des collèges en travail social du Québec (REECETSQ) souhaite rappeler au ministère la pénurie de main-d’œuvre qui touche actuellement le milieu de l’intervention et de la relation d’aide, tant sur le plan communautaire qu’au sein du réseau de la santé et des services sociaux.

« Nous constatons chaque jour combien les différents milieux d’intervention sont à la recherche de personnel. Les CISSS et CIUSSS développent des partenariats pour fidéliser les étudiants, les offres d’emploi sont omniprésentes, les listes de rappel sont vides tant pour les installations publiques que les organismes communautaires et, de plus en plus, les embauches se réalisent avant la fin de leur formation. Il suffit de consulter les différentes offres d’emploi disponibles pour constater à quel point les besoins non comblés sont grands en ce qui concerne les postes de technicien en travail social (TTS) », mentionne-t-on.

« Faut-il rappeler que les TTS contribuent à soutenir les plus vulnérables de notre société particulièrement dans le contexte social actuel. Leur présence et leurs compétences sont essentielles pour assurer les services à la population. Il faut freiner la pénurie et non l’aggraver », ajoute Jean-François Matton qui craint que le programme de Techniques en Travail social devienne moins attractif.

Alors que la pénurie de main-d’œuvre se fait de plus en plus ressentir sur le terrain, le REECETSQ implore ainsi Québec d’ajouter le programme en Techniques de Travail social à la liste des programmes admissibles aux bourses Perspective Québec.

« Il faut aussi prendre en compte que le temps nécessaire à la formation du travailleur social professionnel est de minimalement cinq années, soit deux années de cégep et trois années universitaires », ajoute Jean-François Matton. 

« La formation de TTS ne requiert pour sa part que trois ans de formation et la pénurie de main-d’œuvre, c’est maintenant! », conclut-il.