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L’hiver à skis

Le ski de fond est devenu, pour plusieurs, un antidote à la pandémie. Ce fut, sans l’ombre d’un doute, mon fait saillant sportif de la dernière année. Glisser sur les pistes s’est avéré une façon de redécouvrir ma région, ses parcs… et ses produits régionaux. Parce que les sorties en ski se marient aussi très bien aux escales gourmandes. Je salue au passage ces inspirants bénévoles qui ont fait en sorte que tant de gens comme moi ont pu en profiter.

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Puis, lorsque j’ai eu soif de découvrir le monde, l’appétit pour les découvertes culinaires m’a évidemment suivie. Quinze ans après avoir mis les pieds en Corse, j’ai encore en mémoire la splendeur des paysages de l’île de Beauté, mais aussi le fromage brocciu et les gâteaux à la farine de châtaigne. De mon trek en Grèce, tout autant que la beauté du pays, ce sont les échanges et les repas avec les camarades de randonnée qui m’habitent encore. J’avais pigé le billet gagnant pour les partenaires de randonnée... et je n’ai jamais aussi bien mangé à l’étranger.

Et c’est comme ça, chez nous aussi. La randonnée ne mène pas qu’aux plus hauts sommets, elle devient prétexte aux escales gourmandes. Même le ski de fond mène aux plaisirs de la table.

Je vous ai tracé un itinéraire de mes bonnes adresses… qui pourrait vous donner envie d’être actif.

De Racine à Magog

La fromagerie Nouvelle France, à Racine, n’a plus besoin de présentation, avec sa quarantaine de prix remportés dans les 10 dernières années.

Son Grillou, vous connaissez? Je me suis arrêtée à la Maison du marché, en février, au retour d’un avant-midi de ski de fond à Valcourt. La fromagerie aura sa propre boutique le printemps prochain, mais sachez aussi que ses produits se retrouvent dans plus de 300 points de vente au Québec.

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J’ai eu un coup de cœur pour le Grillou aux fines herbes, un fromage de type Halloumi. Il a dicté mon menu de la soirée : une raclette. Mais il aurait très bien pu composer une salade, rehausser un burger ou se manger en collation.

J’ai fermé les yeux devant les charcuteries et les fondues au fromage. Ne jamais faire de courses le ventre vide, je sais.

Juste avant, j’ai fait un saut aux Douceurs de Lory, une boulangerie-chocolaterie située en face de la fromagerie (à deux pas du marché Locavore pendant la belle saison). Je savais que je pourrais y dénicher une tropézienne, cette tarte originaire de la Côte d’Azur composée d’une sorte de crème pâtissière au centre. On est loin de la retrouver partout, alors tant qu’à être dans le coin… Je ne peux pas vous parler du chocolat, même si je suis repartie les bras pleins... pour quelques êtres chers à la Saint-Valentin.

Parlant de chocolat, la chocolaterie Vanden Eynden se trouve juste après la sortie du parc national du Mont-Orford, à Magog. J’y suis arrêtée après un avant-midi de ski de fond en février. Sympathiques personnages, biscuits sablés, gaufres à emporter... j’ai déniché de petits cadeaux pour les miens... et certains de moi à moi. J’ai laissé une petite boîte à ma tante et mon oncle au passage. À défaut de pouvoir les embrasser, il y avait pour eux tout l’amour du monde dans ces douceurs chocolatées.

Compton

Lorsqu’on revient de Plein air Coaticook en passant par le village de Compton, un arrêt à la fromagerie La Station ne commande qu’un tout petit détour. À ma dernière visite, j’y suis allée avec les classiques Alfred le fermier et Chemin Hatley, mais je me suis promis de faire d’autres découvertes la prochaine fois. Je me laisserai peut-être tenter par les produits de l’érable, un autre produit phare de l’établissement.

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Les Sources et ailleurs

Vous prévoyez une sortie au Club de ski de fond de Val-des-Sources ou au Centre de ski de fond de Richmond-Melbourne? Ou vous irez marcher à l’étang Burbank de Danville? Vous n’êtes pas loin du marché public la Mante du carré, un lieu chaleureux où vous pourrez hésiter entre la truite fumée de la ferme piscicole des Bobines ou des saucisses de la ferme Manasan. Mon amie et collègue ne cessait de me casser les oreilles avec la guédille au homard, et j’ai un jour compris pourquoi.

Quand j’y pense, mon carnet d’adresses s’est bien garni avec le temps, au fil de découvertes glanées à travers les années.

Comme les Pêcheries Ouellet, à Kamouraska, en voie de devenir un passage obligé après une randonnée dans les sentiers de la SEBKA... ou en passant par là tout simplement. L’occasion est belle d’essayer la salicorne, excellente en salade, l’anguille fumée ou la bisque de fruits de mer, tout simplement à se jeter par terre.

Ce qui est devenu un pèlerinage au parc national du Bic m’a permis de manger, il y a trois ans, l’un de mes meilleurs repas : j’avais réservé des semaines à l’avance pour m’attabler Chez Saint-Pierre, dans le village du Bic. L’été dernier, quand j’ai vu en repartant qu’une formule de cantine côtière avait fait son apparition devant la célèbre adresse de Colombe St-Pierre, je me suis mordu les doigts de ne pas m’être informée avant. Mais j’avais très bien mangé aux Affamés du Bic, qui fait la part belle aux produits régionaux.

Une activité au mont Gleason à Tingwick peut devenir un beau prétexte pour s’arrêter à la fromagerie du Presbytère de Sainte-Élizabeth-de-Warwick. Leur boutique, petite mine de trésors régionaux, permet non seulement de se laisser tenter par leur fromage (le Bleu d’Élizabeth ou la Religieuse, par exemple), mais aussi, je l’avoue, de se créer des besoins... vitaux.

J’aurais également pu vous parler de mes marches urbaines au centre-ville de Sherbrooke, de mes hésitations devant le comptoir des Vraies richesses ou encore de cet arrêt à la Fromagerie Le Détour à Témiscouata-sur-le-Lac l’été dernier, qui pourraient très bien meubler vos itinéraires... Je songe déjà à la suite de cette chronique.

Et maintenant, bonnes escapades!

Suggestions, questions, commentaires? Vous pouvez m’écrire à isabelle.pion@latribune.qc.ca

Suivez-moi sur Instagram à isabelle.pion

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Le mont Bélanger

C’était un vendredi de juin. Après avoir passé Saint-Robert-Bellarmin, aux confins de l’Estrie, à un pas de la Beauce, je me suis enfoncée sur une route de terre sur une distance d’environ 15 km pour me rendre au mont Bélanger… un secret de moins en moins bien gardé.

Peu connu il y a trois ans à peine, le mont Bélanger s’est depuis mis à circuler en photo sur les réseaux sociaux. Mais le vendredi où j’y suis allée, j’étais seule, complètement. Au sommet culminant à 960 mètres d’altitude, les bourrasques avaient quelque chose d’impressionnant, en faisant résonner l’immense tour d’observation. La vue, elle, me laissait découvrir les montagnes de nos voisins du sud, celles que je n’ai pas vues depuis une éternité. Si vous souhaitez découvrir la Route des Sommets qui traverse le Granit, les Sources et le Haut-Saint-François, ça vous donne déjà une excellente raison de vous y lancer.

À noter que les sentiers pédestres sont ouverts de la mi-mai à la mi-septembre. On trouve aussi un camping rustique sur place. Pour vous assurer que les sentiers sont ouverts ou planifier une visite, mieux vaut jeter un œil à la page Facebook des sentiers ou encore visiter le site https://www.montbelanger.qc.ca.

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Anticosti, l’unique

Elle m’aura donné l’impression de « partir en voyage » pour la première fois depuis 2019… tout en restant chez nous.

Un bref séjour m’a permis de découvrir, en juin dernier, ce tout autre univers en plein Saint-Laurent : une terre insulaire où le regard s’accroche au large, où le temps file au ralenti, où tout le monde se connaît… ou presque.

Il faut dire que j’étais conquise à l’avance : les îles ont une âme.

Avec ses naufrages peuplant contes et légendes – on y dénombrerait plus de 400 naufrages survenus entre 1690 et 1982 – l’île m’a vaguement rappelé Terre-Neuve, où là aussi, les épaves se dressent parfois devant nous en marchant sur une plage. Ici s’arrête la comparaison.

J’étais à peine partie d’Anticosti que j’avais déjà hâte d’y retourner pour explorer ses sentiers, ses grottes et ses canyons. La création d’un GR au cours des prochaines années, soit environ 475 km de sentiers sur les côtes anticostiennes, pourrait être l’une des excellentes raisons pour y retourner.

On a paré Anticosti de bien des qualificatifs, et pour moi elle est devenue l’inoubliable. Mais ça, je vous l’ai déjà dit.

L’aéroport derrière nous, on aperçoit les maisons de Port-Menier, seul village de l’île.

Avec l’air salin qui nous enveloppe et ce renard déambulant dans le petit hameau, on se sent déjà ailleurs. Chez nous, en pleine Côte-Nord. La plus grande île du Québec offre sa part de dépaysement, à deux heures d’avion de Québec ou trois de Montréal.

Ici, pas de réseau cellulaire. En grimpant un sentier, loin du wi-fi de l’auberge de Port-Menier où nous logeons, je m’étonne d’entendre un texto rentrer. Une tour cellulaire doit cependant être construite en 2022. Hélas, soupire le maire, John Pinault, en soulignant néanmoins que ce service est réclamé par sa population, soit quelque 175 habitants.

Le village abrite un dispensaire, un magasin général, une caisse populaire et l’écomusée d’Anticosti, un véritable coffre aux trésors racontant l’histoire peu banale de l’île, narrée par Sonia, l’employée passionnée du musée.

En déambulant dans les salles, on en apprend sur l’intérêt des Allemands envers ce lieu pendant la Seconde Guerre mondiale, sur le rôle qu’ont joué les Sœurs de la charité en éducation et, évidemment, sur le célèbre Henri Menier, l’industriel français qui a acquis l’île en 1895 et dont le nom est partout.

Son influence se ressent encore de nombreuses façons, notamment par la manière dont il a modelé la faune insulaire en introduisant les chevreuils (les lièvres également), ou en donnant vie au village qui porte son nom. On retrouve encore aujourd’hui les traces de son manoir, un « pavillon de chasse », sur le site du château Menier.

L’île est unique à bien des égards.

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Sa plateforme littorale, « pire qu’un haut-fond », communément appelée reef, a causé bien des surprises aux marins.

À marée basse, en apercevant les vagues qui se cassent au loin, on peut imaginer comment ce reef a pu jouer de mauvais tours aux navigateurs, avec les vents et les marées. Avec plus de 400 naufrages survenus entre 1690 et 1982, Anticosti « l’inaccostable » est décrite comme le cimetière du golfe. Ces naufrages peuplent aujourd’hui d’innombrables contes et légendes.

Parmi les nombreuses épaves qui ceinturent l’île, à deux pas de sites de camping, le Wilcox est un ancien dragueur de mines de la Seconde Guerre mondiale qui a servi dans les environs de la Colombie-Britannique.

Amené au Québec en passant par le canal de Panama, le navire a été utilisé par l’entreprise Consolidated Bathurst afin de ravitailler l’île. Il s’est échoué en 1954 lors d’une tempête. Les tentatives de le remettre à l’eau sont restées vaines.

Anticosti, c’est aussi un univers faunique bien particulier. Évidemment, le cerf de Virginie est roi. On en apercevra à plusieurs reprises en vélo électrique, au fil des 12 km entre Baie-Sainte-Claire et Port-Menier. Certains détaleront à notre vue, mais d’autres se laisseront photographier.

Un curieux viendra d’ailleurs interrompre les joyeuses discussions à l’heure de l’apéro, en nous observant à travers la porte vitrée de l’auberge de Port-Menier.

L’ours est disparu, et vous ne risquez pas de tomber face à face avec une moufette ou un porc-épic, ni même un raton laveur. Pas d’écureuil non plus. Par contre, on dénombre entre autres des castors, des loutres, des rats musqués et des orignaux, et l’île est prisée pour taquiner le saumon.

Si vous êtes attentifs, vous pourrez observer des phoques ou des pygargues à tête blanche. On retrouve la plus grande population de cette espèce ailée à l’est du Canada.

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Invitation à la contemplation

Les amoureux de randonnée seront servis. Le parc national d’Anticosti compte 125 km de sentiers. Difficile de passer à côté de certains attraits : parmi eux, la chute Vauréal, qui atteint 76 mètres, et qui est plus haute que les chutes Niagara.

Les falaises de Baie-de-la-Tour, découpées par le bleu du ciel et de la mer, me rappellent un peu celles du parc national Forillon, en Gaspésie. Le sentier des Télégraphes (une boucle de 5 km), après une courte montée, permet d’avoir une vue d’ensemble sur ce chef-d’œuvre naturel.

Tout, ici, invite à la douceur et à la lenteur.

Le regard sur le golfe du Saint-Laurent donne envie de laisser le temps filer tranquillement. Les sentiers appellent également à la contemplation. On est à mille lieues des grands sommets, mais on peut plutôt s’aventurer aux abords de canyons, de grottes et aux pieds des falaises, des particularités de la formation géologique de l’île.

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On tombe amoureux d’Anticosti pour toutes ces raisons, mais aussi pour sa gastronomie et ses résidents.

Le gigantesque homard qui se retrouve dans nos assiettes (le plus gros jamais mangé, je le jure) a été pêché ici, quelque part en face de l’auberge Port-Menier. L’établissement fait la part belle aux produits locaux, des pétoncles de Havre-Saint-Pierre aux crevettes nordiques de la Gaspésie.

Dans un avenir pas si lointain, on pourra découvrir les huîtres du maire d’Anticosti, John Pinault, qui planche sur une culture ostréicole.

Les Anticostiens mis sur notre route sont clairement des passionnés et des amoureux de leur territoire. Peut-il en être autrement dans ce monde rythmé par le travail saisonnier, où les visites sur le continent varient au gré des avions et des bateaux? Je ne crois pas, non.

On a paré Anticosti de bien des qualificatifs : l’île sauvage, l’inaccostable… Pour moi, elle sera l’inoubliable.

La chroniqueuse était l’invitée de la Sépaq.

Suggestions, questions, commentaires?

Écrivez-moi à isabelle.pion@latribune.qc.ca

Suivez-moi sur instagram : isabelle.pion

"},"type":"paragraph"}],"creationDate":"2021-06-24T21:13:47.883Z","externalIds":{},"firstPublicationDate":"2021-06-26T07:00:00.000Z","free":false,"id":"5ba3eb742154854f178144fc25ee10ce","lead":"Port-Menier - Nous ne sommes pas encore parvenus à Port-Menier que déjà, les cerfs de Virginie nous distraient. Ici, pas de feu de signalisation, mais les cerfs ou les bernaches peuvent parfois venir perturber la circulation. Avec cette faune omniprésente, il faut toujours se rappeler qu’il faut partager la route. « On est en minorité ici », nous rappelle Vicky Bélanger, coordonnatrice au service à la clientèle chez Sépaq Anticosti.","locales":["fr"],"metadata":{},"modificationDate":"2021-06-26T02:17:32.387Z","publications":[{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"latribune","sectionKey":"le-mag"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"latribune","sectionKey":"le-mag/sortie-prendre-lair"},{"canonical":false,"organizationKey":"ledroit","sectionKey":"le-mag"},{"canonical":false,"organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"le-mag"},{"canonical":false,"organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"le-mag"},{"canonical":false,"organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"le-mag"},{"canonical":false,"organizationKey":"latribune","sectionKey":"le-mag"},{"canonical":false,"organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"le-mag"},{"canonical":true,"organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"le-mag"}],"slug":"2021/06/26/inoubliable-anticosti-5ba3eb742154854f178144fc25ee10ce","tags":[],"templateName":"article_columnist","title":"Inoubliable Anticosti","type":"article","url":"global/contents/5ba3eb742154854f178144fc25ee10ce.json","visual":{"caption":{"fr":"Les falaises de Baie-de-la-Tour peuvent évoquer celles du parc national Forillon. Le sentier les Télégraphes permet d’avoir une tout autre perspective de ce chef-d’œuvre naturel."},"contentType":"image","credits":{"fr":"La Tribune, Isabelle Pion"},"position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Ffb166746-3080-443d-9591-1cd01fbc1dad.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},"color":null,"mainVisual":{"caption":"Les falaises de Baie-de-la-Tour peuvent évoquer celles du parc national Forillon. Le sentier les Télégraphes permet d’avoir une tout autre perspective de ce chef-d’œuvre naturel.","contentType":"image","credits":"La Tribune, Isabelle Pion","position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Ffb166746-3080-443d-9591-1cd01fbc1dad.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},"thumbnailVisual":{"url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Ffb166746-3080-443d-9591-1cd01fbc1dad.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}}],"position":5,"type":"content_block","photos":[]},{"caption":"Parmi les beautés de l’île d’Anticosti : ses falaises.","contentType":"image","credits":"Archives La Tribune, Isabelle Pion","position":6,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Ff086ee1f-9c2c-46bd-937b-86f5400a044f.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":7,"text":"

Le Saguenay, entre fjord et montagnes

Le parc national du Fjord-du-Saguenay aura été, à l’été 2021, la meilleure façon de redécouvrir « mon Saguenay », qui m’a servi de terre d’adoption pendant trois ans. Le décor grandiose de la montagne Blanche, le paysage de l’Anse-de-la-Tabatière à L’Anse Saint-Jean ou encore le sentier des Caps m’ont fait promettre que je ne serais pas, cette fois, autant d’années avant d’y retourner. Entre quelques journées sur la véloroute des Bleuets, un arrêt au sentier Eucher de La Baie, une randonnée au parc national des Monts-Valin, les raisons sont nombreuses de franchir les portes du Royaume.

Mais c’est surtout là que sont nées mes plus grandes amitiés, celles qu’on se fait un devoir d’entretenir, même lorsque les « vieilles amies » se retrouvent dispersées aux quatre coins du Québec.

Alors, lorsque j’en ai la chance, je retourne dans notre royaume, là où tout a commencé. Ça tombe bien, la région est une destination incroyable pour le plein air. Je refais le plein d’amitié, je repars avec des idées de sorties et surtout, le goût d’y revenir, encore et encore.

Parc national du Fjord-du-Saguenay

La dernière fois que j’avais mis les pieds au parc national du Fjord-du-Saguenay, c’était il y a près de 20 ans. Je garde l’image d’une statue de la Vierge dominant le fjord, un tableau qui m’imprègne encore même si les contours sont aujourd’hui un peu flous. J’ai bien eu envie, cet été, d’y retourner, question de rafraîchir mes souvenirs, mais la popularité du sentier de la Statue (7,6 km aller-retour) m’a cependant fait hésiter et changer d’idée.

Je me suis plutôt rabattue sur le sentier Les Caps, jusqu’au point de vue du Géant. Le sentier de 10,2 km kilomètres offre une montée graduelle avec différents coups d’œil et, à l’arrivée, la vue surplombe le fjord. Les nuages se sont dissipés quelques instants, le temps d’apprécier mon pique-nique tout en hauteur. Ma recommandation a aussi fait le bonheur d’une amie et de toute sa famille, y compris ses deux petits randonneurs d’expérience de 11 et 7 ans.

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Ce fut la grande découverte de mon périple au parc national du Fjord-du-Saguenay : la montagne blanche. En 13,8 km, le sentier des Chutes, une randonnée plus sportive d’environ cinq à six heures, nous amène à un sommet rocheux, offrant une vue de 360 degrés sur la région. Ceux et celles qui ont des ambitions moins grandes peuvent se rabattre au premier belvédère, qui permet de jeter un coup d’œil sur L’Anse-St-Jean.

Bon à savoir : le sentier de 14 km aller-retour ne compte pas de toilette sèche, mieux vaut s’équiper en conséquence. Il est aussi fermé pendant la période de la chasse, il faut donc s’informer avant de partir.

Envie d’être relax? Ne boudez surtout pas le point de vue de l’Anse-de-Tabatière à L’Anse-St-Jean. C’est ce que j’avais fait lors de ma dernière visite dans ce hameau pittoresque, quel sacrilège! Le belvédère fait partie du parc et on peut y accéder en voiture à partir du village. La balade pour s’y rendre offre du même coup un autre point de vue sur L’Anse-Saint-Jean, sur les fermes environnantes, la petite plage et le pont couvert… Dire que j’avais manqué ça.

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Parc national des Monts-Valin

On a randonné dans les environs de Sainte-Rose-du-Nord à la montagne du Chapeau, nagé dans les eaux tranquilles du lac Bouchard. « Tu voulais aller au parc national des Monts-Valin? » m’a rappelé ma « vieille » amie, qui m’offrait de finir notre chaude journée dans ce parc situé à Saint-Fulgence. Je l’avoue, j’aurais fini la journée à ne rien faire sans trop de regrets. Elle a insisté un peu, et elle a bien fait. On a fait presque toute la route en voiture (une fois n’est pas coutume!) et on s’est rendu au sentier du Pic-de-la-Hutte. Les trois (petits) kilomètres en valaient la peine. À cette heure, les randonneurs avaient déserté et on a pu grignoter notre souper devant le spectacle grandiose. J’aurais manqué ce moment parfait, tout comme l’orignal et la perdrix sur le chemin du retour.

Et ailleurs dans la région

On a souvent tendance à se ruer dans les parcs nationaux lorsqu’on visite une région. Mais on serait fou de lever le nez sur une multitude de parcs régionaux ou municipaux qui n’ont pas la même renommée… ou qui sont encore des secrets bien gardés.

À La Baie, j’ai fait un arrêt au sentier Eucher, un sentier d’environ 5 km qui part de la marina et borde le fjord. Il offre de magnifiques points de vue pour peu d’efforts.

Si on a peu de temps ou qu’on veut ménager les enfants, on peut toujours se rendre à la croix, admirer la vue et ensuite rebrousser chemin pour aller marcher tranquillement sur la promenade de La Baie longeant le Saguenay. Avec un peu de chance, vous pourrez contempler les amateurs de kite tournoyer dans le vent ou lever les yeux vers un des jets de la base des Forces canadiennes de Bagotville.

Lorsque je suis passée sur la promenade, on pouvait y voir une exposition de photos sur le 25e anniversaire du déluge. Le temps a passé, mais les images sont encore aussi bouleversantes.

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Pédaler au fil de l’eau en Ontario

Je ne connaissais que très peu de choses de l’Ontario, à part Toronto et le secteur de Niagara-on-the-Lake, qui m’avaient beaucoup plu il y a quelques années.

En débarquant à Cornwall pour y faire du vélo, j’ai toutefois découvert un endroit parfait pour les cyclistes. Non seulement la Waterfront Trail sillonne les abords du fleuve Saint-Laurent, nous permettant d’admirer ses beautés panoramiques et ailées, mais les environs de Cornwall sont très bien adaptés pour les cyclistes de passage.

Et puis, il y a aussi plusieurs attraits à voir si on décide de rayonner dans le secteur, dont Brockville – où on peut prendre le bateau pour aller voir les Mille-Îles – et le parc national des Mille-Îles. Mon bref passage a suffi pour me donner envie d’y retourner… à kayak ou à vélo. Brockville donne aussi envie de s’initier à la plongée : le parc Centeen est bien connu pour ses œuvres cachées sous l’eau, et les plongeurs peuvent aussi partir à la découverte d’épaves du secteur, comme le Robert Gaskin.

Cette courte visite – effectuée dans un contexte covidien tout autre! - m’a ouvert de nouvelles possibilités pour aller jouer dehors.

Et après tout, l’Ontario, c’est la porte d’à côté.

Si vous aimez rouler à vélo, l’occasion est belle de s’arrêter à Cornwall, en Ontario. Après tout, c’est la porte d’à côté. De Sherbrooke, trois heures et nous voilà chez nos voisins ontariens, où on se sent déjà ailleurs. En prime, l’autoroute 30 nous facilite la vie : suffit de monter le son et de rouler.

Ici, le fleuve n’est jamais bien loin. Et les États-Unis non plus en fait, puisqu’ils sont juste de l’autre côté. Premier avant-midi : j’explore le secteur urbain de Cornwall, Gray’s Creek et ses habitations construites en bordure de la rive, la marina, les environs de la centrale hydroélectrique… L’accent québécois résonne aussi, les cyclistes québécois étant nombreux sur ma route. Cornwall abrite l’un des tronçons de la Waterfront Trail, qui s’étend sur plus de 3000 km à l’échelle de la province ontarienne.

Le lendemain, j’entame une deuxième portion vers le chemin du Long-Sault, un chapelet de 11 îles. Celles-ci ont été créées à partir de terrains élevés à la suite de la construction de la voie maritime dans les années 1950. Je suis charmée.

Le fleuve, ici, se fait un peu plus sauvage, parsemé d’îles ou de presqu’îles. Les plages et les campings invitent à la contemplation, mais je poursuis ma route. Les arrêts seront toutefois nombreux : ici, une loutre qui se dirige vers le cours d’eau, là, des grands hérons à la chasse. La matinée est parfaite pour observer un éventail d’oiseaux. Pas besoin d’être ornithologue pour s’émerveiller devant un tel spectacle. Résultat : les arrêts se multiplient. En vélo ou en kayak, les amoureux de la faune ailée ont ici beaucoup d’occasions de l’observer.

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On peut aussi faire un détour par le Refuge d’oiseaux migrateurs du Haut-Canada, à une trentaine de kilomètres de Cornwall, pour se contenter. Des trottoirs de bois sillonnent un marécage et un boisé, peuplés d’hirondelles, de sittelles, de cardinaux et de mésanges, pour ne citer que les espèces que j’ai observées sans jumelles.

J’y fais un saut parce que l’occasion est trop belle de ne pas s’y arrêter, mais comme le soleil plombe et que ma journée est déjà bien entamée, je ne parcours qu’une petite parcelle des 8 km de sentiers proposés. Le sanctuaire couvre 9000 hectares d’habitats fauniques variés et on peut y observer jusqu’à 200 espèces d’oiseaux aquatiques et de rapaces, entre autres.

Les cyclistes qui sillonnent la Waterfront Trail peuvent aussi en profiter pour faire un arrêt.

Comme à bien des endroits, la popularité du plein air a grimpé en flèche au pays de Doug Ford. Déjà prisée des adeptes de vélo et de pêche notamment, Cornwall souhaite se positionner auprès des pleinairistes comme moi, à la recherche de nouveaux lieux à explorer.

Mention spéciale à l’accueil des cyclistes. On peut partir à la découverte de la piste cyclable en se stationnant gratuitement au Complexe civique de Cornwall, aux abords du parc Lamoureux, et aussi avoir accès à la salle de bain… ce qui n’est pas toujours une garantie en fonction des destinations (!). On retrouve aussi différents stationnements, des salles de bain publiques et des parcs le long de la Waterfront Trail, de sorte que cela facilite le parcours, y compris si on circule avec les enfants. À mon arrivée (au début du mois d’août), il y a un kiosque d’information touristique à l’extérieur où je peux prendre une carte avant de partir à vélo.

En cet été encore covidien, certaines attractions n’ont pas ouvert leurs portes pour de multiples raisons : consignes incertaines en début de saison, pénurie de main-d’œuvre, etc. Les possibilités de se divertir sont néanmoins nombreuses. Parmi elles, la visite d’Upper Village Canada, à environ 30 minutes de route de Cornwall, l’équivalent de notre Village québécois d’antan. Le site, situé en bordure du fleuve, est fort joli et nous propose une incursion dans la vie des années 1860 à travers ses bâtiments et ses interprètes costumés.

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Après deux nuits confortables passées à l’Auberge Chesley’s Inn, je poursuis ma route vers Brockville.

La ville située à environ trente minutes de route de Cornwall permet de partir à la découverte des Mille-Îles, en kayak ou en bateau. Les îles qui constellent le fleuve Saint-Laurent à cet endroit ne sont pas que belles : elles ont aussi un passé bien intéressant. Sur le bateau qui nous y amène, on apprend qu’elles ont joué un rôle pendant la prohibition, les contrebandiers venant y cacher leur précieux butin.

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Brockville, c’est aussi le paradis des amateurs de plongée. Au parc Centeen, les adeptes peuvent contempler des œuvres cachées sous l’eau. D’autres choisiront plutôt de partir à la découverte d’épaves, comme le Robert Gaskin à proximité du parc et de Blockhouse Island.

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Les cyclistes peuvent aussi découvrir le décor de la Brock Trail, que j’ai sillonnée sur quelques kilomètres lors de mon séjour. On traverse quelques-uns des parcs de la ville avant de s’enfoncer dans le secteur plus urbain.

Tout est à proximité au centre-ville de Brockville, de sorte qu’il est facile de jumeler des sorties touristiques à travers ses activités de plein air, comme l’Aquatarium ou le tunnel ferroviaire de Brockville. Je n’ai pas souvenir d’avoir visité quelque chose qui s’apparentait au Railway Train Tunnel, un tronçon de tunnel bâti entre 1854 et 1860 où passaient les trains. Cette promenade, mise en valeur avec un arrangement de lumières et différents panneaux d’interprétation, nous permet aujourd’hui de marcher en quelque sorte sous le centre-ville.

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Une autre façon de découvrir les îles, c’est en se rendant au parc national des Mille-Îles, où on peut camper sur certaines d’entre elles, en tente ou encore en louant l’une des tentes oTENTik du parc fédéral. On en retrouve aussi sur la rive du parc à Mallorytown, à un peu plus de 200 km de Montréal. L’arche de Frontenac dont fait partie le parc a été désignée officiellement Réserve mondiale de biosphère par l’UNESCO en 2002. Le parc ne loue pas de kayak ou d’embarcation du genre, mais il est possible d’en louer dans le secteur, entre autres à Brockville.

C’est au cours d’un séjour à Niagara-on-the-Lake il y a quelques années que j’avais fait ce constat : pourquoi n’avais-je pas lorgné plus tôt du côté de l’Ontario, avec tout ce que la province avait à offrir? Mon exploration ne fait que commencer.

Bon à savoir :

À chacun son parcours

Cornwall propose différents itinéraires pour différents profils de cyclistes : un itinéraire familial avec une piscine à proximité, des arrêts dégustation de vins et fromages pour les gourmands. SDG Cornwall Aventure Club propose près de 700 km d’aventures à vélo. Pour en savoir plus :

www.CycleSDGCornwall.ca

Ceux et celles qui n’ont pas la forme (ou l’envie!) de découvrir le secteur riverain de Cornwall en marchant ou en roulant peuvent emprunter les Pedicab, un service de vélo-taxi qui nous emmène à la découverte de la ville.

Hébergements

Le propriétaire de l’Auberge Chesley’s Inn, Robert Prowse, n’est pas qu’un bon cuisinier : c’est un amoureux des arts et sa passion transparaît sur les murs de son charmant Bed & Breakfast. L’établissement, doté d’une jolie cour, a aussi l’avantage d’être situé tout près de la Waterfront Trail. On peut aussi remiser son vélo.

1000 Islands B & B, à Brockville, est situé tout près du centre-ville, de sorte qu’on peut même faire le parcours à pied. Et sauter dans la piscine au retour d’une chaude journée sous le soleil.

La journaliste était l’invitée de RT0 9 – South Eastern Ontario, Tourisme Cornwall et Tourisme Brockville.

Suggestions, questions, commentaires?

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Une suggestion, en terminant : Le Domaine Floravie

Je songeais à mes vacances printanières sans trop savoir où j’aboutirais. C’est en lisant les Fragments d’ici de Gary Lawrence que je me suis rappelé l’existence du Domaine Floravie.

C’est comme ça que je me suis retrouvée au Bic pour un énième séjour. Les petits chalets sur roue sont postés tout près de la rive, avec vue sur le fleuve. Notre première journée a été maussade, mais la dernière image que j’en garde est ce ciel rosé qui semblait s’embraser. Un gros coup de cœur pour ce charmant site et les petites habitations écologiques. L’hébergement, en prime, est situé tout près du parc national du Bic.

Passez de belles Fêtes, on se retrouve en janvier.

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