Comment continuer à prendre soin de notre santé mentale?

C’est normal de ressentir de l’anxiété, de l’impuissance, de la déception, de la tristesse, de la colère et de la peur actuellement.

CHRONIQUE/ Je pense que nous avons tous et toutes l’impression d’un déjà-vu concernant la situation actuelle. Comme vous, cela m’arrive d’être découragée de la montée fulgurante de cas, de la pénurie des tests rapides et d’avoir l’impression d’être toujours en attente de conférences de presse et de nouvelles mesures sanitaires.


Non, nous ne sommes pas retournés dans le passé, je vous assure. La situation est différente, mais on peut s’inspirer de ce qui nous a été utile l’an dernier pour prendre soin de notre santé mentale aujourd’hui. Le but de ce texte est de nous aider à composer avec cette nouvelle situation. Ce n’est pas facile, j’en conviens. Cependant, il y a des choses que nous pouvons faire pour mieux traverser cette épreuve.

Le lâcher-prise

Premièrement, il est important de pratiquer le lâcher-prise sur ce dont on n’a pas le contrôle, c’est-à-dire : les décisions du gouvernement, la disponibilité des tests rapides, l’évolution du virus, entre autres. Ces choses sont hors de notre contrôle et si on passe notre temps à y penser, nous nous trouverons à anticiper les pires scénarios, car nous serons en mode attente de ce qui risque (peut-être, ou pas!) d’arriver. 

Or, pour notre santé mentale, il faudrait plutôt se concentrer sur ce que nous pouvons contrôler (du moins en partie), comme des décisions qui affectent notre quotidien et celui de notre famille. Par exemple, en ce qui concerne les soupers des Fêtes avec nos proches, nous pouvons réfléchir sur comment nous nous sentons face à l’idée de voir plusieurs personnes en même temps et prendre nos décisions en conséquence. 

Axer sur le moment présent

Deuxièmement, on peut axer sur le moment présent. Oui, je sais que ce concept est beaucoup utilisé ces temps-ci et que souvent on ne sait pas comment ni quoi faire pour y arriver. En bref, ceci veut simplement dire qu’il faut porter notre attention à ce que l’on fait présentement, à être avec soi et avec l’autre, dans le moment. Par exemple, si je suis avec ma famille, je profite de ce temps avec elle plutôt que de penser à ce qui va se passer demain ou après-demain. C’est d’être là, complètement. Pour nous aider à vivre le moment présent, il y a des applications et des sites web sur la méditation pleine conscience. Plusieurs recherches ont démontré les bienfaits de celle-ci sur notre santé mentale; je vous partage donc des ressources à ce sujet dans la liste que j’ai incluse à la fin de cet article.

On s’en est sortis une première fois

Troisièmement, on est déjà passé par une situation similaire l’an passé et on s’en est sortis. Il est important de se souvenir de cette dernière partie : on s’en est sortis. Oui, cela a été difficile — voire même très difficile pour certain.e.s —, mais on a réussi dans une certaine mesure à surmonter les difficultés qu’on a vécues. Comment a-t-on fait? La réponse est différente pour chacun et chacune entre nous. Pour certain.e.s, c’était de cuisiner et de prendre des marches pour d’autres, faire du yoga, peindre, parler avec des ami.e.s, faire du théâtre en ligne, tricoter, voir un.e psychologue et j’en passe.  Si ce que vous avez fait l’année dernière vous a été aidant, cela pourrait fonctionner pour vous en actuellement. Il est important de reprendre ou de continuer à faire les activités qui nous ont aidés, que nous aimons et qui nous font du bien.

Finalement, je sais qu’il y a des gens qui vivront davantage de détresse que d’autres et auront besoin d’aide professionnelle. Je vous encourage fortement à chercher de l’aide si vous sentez que vous en avez besoin (voir la liste de ressources à la fin du texte). De plus, j’encourage ceux et celles qui remarquent que quelqu’un de leur entourage ne va pas bien, à leur tendre la main si possible, et d’être à leur écoute. N’oublions pas que les contacts sociaux sont essentiels, même s’ils ne sont pas toujours possibles en présentiel.

Pour terminer, je sais qu’il y a une fatigue collective face à la pandémie, face aux mesures, face à l’inconnu qui nous attend. Et c’est parfaitement normal. C’est normal de ressentir de l’anxiété, de l’impuissance, de la déception, de la tristesse, de la colère et de la peur actuellement. Nous sommes dans une situation inconnue qui ne semble plus finir. Il est d’autant plus important d’investir notre énergie sur ce que nous pouvons contrôler et sur les choses qui nous font du bien pour prendre soin de nous et de nos proches. C’est ainsi qu’on pourra collectivement traverser cette épreuve, un petit pas à la fois.

Si vous êtes suicidaire ou l’un de vos proches l’est : 1-866-APPELLE

Service numérique en prévention du suicide

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