Deux projets internationaux pour Oneka Technologies

Le marché du nord du Chili, de la Californie et celui des Caraïbes sont également très prometteurs pour la jeune entreprise installée sur la rue Roy. Sur la photo, le PDG et cofondateur Dragan Tutic.

Après avoir levé 5,5 millions de dollars en début d’année, la Sherbrookoise Oneka Technologies entamera bientôt deux projets commerciaux d’envergure en Floride et au Chili. L’entreprise de la rue Roy s’affaire également à perfectionner sa technologie de bouée de dessalement de l’eau de mer.


Fonctionnant uniquement avec l’énergie des vagues à l’aide d’un principe de bouées et de pompes, une unité d’Oneka produit de l’eau potable à partir d’eau de mer. Il n’y a qu’à la poser sur l’eau et à la brancher sur un tuyau d’acheminement pour récolter l’eau qu’elle a pressurisée puis purifiée par osmose inverse. En Floride, Oneka déploiera ce type de système pour fournir de l’eau à une communauté insulaire.

« Ils ne peuvent pas faire de puits, car l’eau est salée à seulement quelques pieds, explique Dragan Tutic, PDG et cofondateur d’Oneka. On va installer des bouées en mer qui vont fournir de l’eau en continu. Ils vont acheter jusqu’à 300 000 litres par jour au lieu d’utiliser l’eau de nappe phréatique du continent. On va remplir leurs étangs et ils vont prendre l’eau directement là. »

Le modèle « Iceberg » sera rendu public dans les prochains mois. Ce sera ce type de bouées qui sera installé en Floride.

La « Snowflake » est quant à elle spécialisée dans les urgences après les catastrophes.

« Elle est gonflable et se transporte sur une palette de transport, lance le PDG. On envoie la palette après un ouragan ou un tremblement de terre qui a endommagé les infrastructures d’eau potable. La bouée va faire entre 500 et 1500 litres d’eau potable par jour et elle s’installe près de la plage. Ce n’est pas un truc permanent, mais ça fournit de l’eau pendant qu’on répare l’infrastructure. »

Oneka, avec la « Snowflake », est d’ailleurs l’une des cinq finalistes pour le grand prix du Waves to Water Prize aux États-Unis. Les finales auront lieu en avril et il y a plusieurs millions de dollars en prix.

Ces projets sont tous développés et assemblés sur la rue Roy à Sherbrooke.

Immigration

Ayant une réserve d’eau potable presque inépuisable, le Québec ne développe pas beaucoup d’experts en dessalement d’eau de mer. Oneka doit donc plus souvent qu’à son tour se tourner vers l’immigration pour pourvoir des postes clés, mais le processus est ardu.

« On a engagé un employé du Pakistan qui est spécialisé en modélisation informatique de nos systèmes, mais ça fait un an que sa demande est en attente. Ça ne nous aide pas et ça nous complique la vie surtout dans une entreprise comme la nôtre où ça bouge vite. »

Dragan Tutic appelle donc à une simplification et une accélération du processus. Sur les 21 employés d’Oneka, on compte 9 nationalités.