Rodriguez-Flores  : les ministres de l’Immigration interpellés

L’avocat Stewart Istvanffy estime que la mobilisation de la communauté sherbrookoise fera toute la différence vers un dénouement heureux pour la famille Rodriguez-Flores.

Le sort de la famille Rodriguez-Flores dépend désormais de la solidarité de la communauté sherbrookoise, de l’opinion publique québécoise et de la volonté politique du gouvernement canadien.


C’est l’analyse qu’en dresse l’avocat de la famille, Stewart Istvanffy, qui doit déposer incessamment une demande de permis de séjour temporaire et de permis de travail pour permettre à Georgina Flores, Manuel Rodriguez et leur fils Manolo de sortir de l’église Plymouth-Trinity à Sherbrooke et de reprendre une vie un peu plus normale en attendant que leur statut soit régularisé.

« Il faut comprendre que s’ils sont ici, à l’église, c’est parce qu’ils n’ont jamais eu accès à une audience juste et entière sur leur demande de statut de réfugié au Canada », a expliqué Me Istvanffy. 

« Personne n’a vraiment regardé les preuves et le niveau de danger qu’ils courent. » 

Or Me Istvanffy qualifie de tragédie la situation actuelle au Mexique et constate que la famille est encore traumatisée par ce qu’elle y a vécu.

Le pasteur de l’Église unie Plymouth-Trinity Samuel Vauvert Dansokho envisage plusieurs actions dans les prochaines semaines pour soutenir la famille Rodriguez-Flores.

« Il y a une violation systématique des droits humains là-bas. Les cartels font peser une violence extrême et beaucoup de gens sont en danger immédiat. C’est pratiquement l’époque la plus dangereuse de l’histoire du Mexique. »

Les Rodriguez-Flores avaient tenté une première fois d’immigrer au Canada en 2009, en provenance des États-Unis, mais à cause de l’Entente sur les tiers pays sûrs, pointe Me Istvanffy, ils ont été refoulés à la frontière sans être entendus.

« On leur a alors fait un ordre d’exclusion et à cause de cet ordre d’exclusion, ici au Canada ils ne peuvent plus jamais demander le statut de réfugié. »

L’avocat Stewart Istvanffy doit déposer incessamment une demande de permis de séjour temporaire pour les trois membres de la famille Rodriguez-Flores.

Me Istvanffy prévoit éventuellement déposer une demande pour raisons humanitaires, mais devant les longs délais associés à cette procédure (entre 24 et 30 mois, dit-il), il juge préférable de faire d’abord une demande de permis de séjour temporaire qui pourrait être rapidement accordé avec une intervention du pouvoir politique fédéral.

Il interpelle aussi le ministre de l’Immigration du Québec qui pourrait accorder un certificat de sélection du Québec aux Rodriguez-Flores, « à n’importe quel moment pour qu’ils puissent rester ici ».

« On est au début du processus, convient Me Istvanffy, et tout est à faire. Mais nous espérons que les politiciens vont nous écouter et qu’ils vont voir qu’une erreur a été faite pour cette famille, qui n’a jamais été entendue et qui n’a jamais pu présenter son dossier nulle part. S’ils rentrent au Mexique, c’est la mort qui les attend là-bas. »