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À sa troisième participation au concours, Désherbex a remporté le Grand prix Recherche, d’un montant de 20 000 $. L’entreprise en démarrage a développé un outil autonome de désherbage pour le milieu agricole. Cette solution robotique dotée d’une intelligence artificielle distingue les mauvaises d’herbes des légumes et peut ainsi procéder au désherbage des champs.

« Ce prix va nous servir à déposer notre premier brevet, mentionne Simon Michaud, président de Désherbex. Ça fait deux ans qu’on travaille sur la technologie. On a une bonne idée de ce qu’on veut breveter, mais on hésite à cause des fonds disponibles. Le 20 000 $ va nous aider pour ça. »

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La pêche au crabe a lieu dans des profondeurs variant entre 50 mètres et 150 mètres dans le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent, explique Jérôme Laurent, chercheur industriel chez Merinov, qui travaille en collaboration avec Devocean.

La technique qui consiste à relier un casier et une bouée par une corde, afin de pouvoir le récupérer, existe depuis des siècles et des siècles, image M. Laurent.

« On la retrouve partout dans le monde. C’est vieux, mais on n’a pas trouvé plus simple pour pêcher (…) Le cordage est nécessaire pour la pêche, mais il pose un problème énorme pour les espèces aquatiques en péril. » On pense d’abord à la baleine noire de l’Atlantique Nord, qui ne compte maintenant que 367 individus, mais le problème touche aussi des espèces comme le rorqual commun.

Quand les baleines entrent en contact avec un cordage vertical, explique le chercheur, elles ont le réflexe de s’échapper et souvent vont s’accrocher.

« Elles peuvent se blesser et possiblement en mourir. Ça peut les garder au fond de l’eau… » note M. Laurent en rappelant qu’elles doivent remonter à la surface pour respirer. On identifie deux causes de mortalité accidentelle connue chez les baleines noires : les empêtrements et les collisions avec les navires.

Selon M. Laurent, plus de 80 % des baleines noires se sont empêtrées une fois dans leur vie. « La plupart vont arriver à se dépêtrer par elles-mêmes. On le sait parce qu’elles ont des marques, on voit leurs cicatrices. »

Faire une différence

C’est en assistant à une conférence de Merinov à l’Université de Sherbrooke que le noyau d’étudiants a eu envie de s’intéresser à cette problématique, et de faire une différence tant pour les espèces menacées que pour les pêcheurs, qui voient des zones de pêche fermer en raison du passage des baleines noires dans le secteur, racontent Simon Therrien et Renaud Dupont, deux membres de Devocean.

« Les zones des baleines noires de l’Atlantique Nord sont localisées à certaines zones de pêche. Elles sont poissonneuses, elles le sont pour tout le monde », précise M. Laurent, en entrevue par Zoom.

« Si on arrive à développer un système de casier sans cordage, ça permettrait de continuer à pêcher dans des zones fréquentées par les baleines. On améliore la cohabitation entre les activités humaines d’une importance économique vitale et les espèces en péril. »

Merinov est un centre d’innovation et gère un centre collégial de transfert de technologie au Québec (CCTT).

« On est là pour répondre aux problèmes de l’industrie. »

Le prototype développé par Devocean vise à « éliminer les kilomètres de cordages reliant chaque cage au fond de l’eau à une bouée à la surface ».

Le système permet d’embarquer le cordage avec la cage dans le fond de l’eau et de ne relâcher la bouée que lorsque le pêcheur est prêt. La bouée nouvelle génération vient s’attacher directement sur la cage à crabes et va descendre avec elle dans le fond de l’eau, peut-on lire sur le site de Devocean.

C’est un signal acoustique déclenché par le propriétaire qui permettra de faire remonter la bouée à la surface le temps voulu.

Récupération de casiers

Chaque année, des milliers de casiers sont perdus au Québec et dans les Maritimes, indique M. Laurent. Ce dernier gère le projet Pêche fantôme dont l’objectif est de détecter et récupérer les casiers perdus pour différentes raisons, puisque les risques d’empêtrement demeurent. Des partenaires de Mérinov travaillent d’ailleurs sur un système de récupération des casiers.

« Les casiers sont coupés; on ne les retrouve jamais. Il y a des projets de recherche qui s’intéressent à ça. On a bifurqué vers les casiers toujours en utilisation », note Carl-Philippe Cyr Mercier, étudiant en génie, en soulignant que le groupe veut ainsi réduire le problème à la source.

Pour développer son produit, Devocean travaille en étroite collaboration avec plusieurs partenaires, dont Merinov et l’Association des crabiers gaspésiens. Des étudiants du groupe se sont rendus en stage en Gaspésie pour parfaire leurs connaissances et y retournent très bientôt.

« On met le pêcheur au centre de notre produit, c’est lui qui va l’utiliser », note Simon Therrien. Les entrepreneurs estiment d’ailleurs que diminuer l’utilisation du cordage pourrait aussi réduire les risques d’accident sur les bateaux, en diminuant les chutes possibles.

« On s’est fait dire par certains pêcheurs que ça va permettre d’empêcher le vol des casiers ou le déplacement avec les courants marins », évalue François Gauthier.

La valeur des débarquements du crabe des neiges au Québec représentait 127 millions de dollars en 2020, pour la Côte-Nord, la Gaspésie, le Bas-Saint-Laurent et les Îles-de-la-Madeleine, selon des données de Pêches et Océans Canada.

Devocean compte au total 15 étudiants de l’Université de Sherbrooke. « Tout le développement technologique, c’est grâce à toute l’équipe », précise le quatuor.

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Désherbex proposera un prototype fonctionnel dès ce printemps et procédera au désherbage de deux fermes de la région cet été.

« C’est tellement difficile de trouver de la main-d’œuvre qui veut faire le désherbage, souligne Nadia Proteau, spécialiste marketing pour Désherbex. Notre impact c’est l’économie d’argent, l’économie de main-d’œuvre et l’augmentation des récoltes. »

Chemia Discovery qui a présenté un synthétiseur et analyseur d’échantillons de matériaux quantique et Naturapeace avec son système de traitement de l’air en produisant des ions négatifs étaient aussi en lice dans cette catégorie.

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Des champs au fond de l’océan

L’autre grand gagnant de la finale du concours est l’entreprise Devocean qui a remporté le Grand prix Invention, lui aussi d’un montant de 20 000 $. Devocean a présenté aux juges sa solution de pêche sans cordage qui propose une alternative écoresponsable à l’équipement de pêche traditionnel. Ce système permet notamment la réhabilitation de certaines zones de pêche lucratives du Golf du Saint-Laurent, incluant celles où circulent les mammifères marins et en particulier les baleines noires, en danger critique d’extinction.

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« On a fait beaucoup de demandes de subvention aux gouvernements, mais elles ne vont arriver qu’en février ou mars, explique François Gauthier, directeur des ressources humaines. On a besoin d’un investissement externe pour nous supporter dans les mois de transition en attendant qu’on soit accepté dans ces demandes ou nous donner le temps de nous revirer de bord si on n’est pas accepté. Ce prix permet de sécuriser nos premiers mois. »

Chronomed avec son robot qui distribue des médicaments en pilulier et Smart Strategic Solutions avec un projet de salle de réception automatisé pour colis ont également présenté des projets.

Le Grand prix Relève, d’un montant de 5 000 $, a été remis à SRE qui a créé un robot autonome modulable pour décharger les conteneurs. Calepro, qui propose des cale-pieds faciles à utiliser pour les avirons et Curus qui a présenté un système d’irrigation automatisé pour optimiser la cure des dalles de béton ont également tenté de convaincre les juges. Curus s’est toutefois fait offrir de l’aide dans leur projet par deux des juges.

Finalement, le Coup de cœur du jury, d’un montant de 1 000 $ a été remis à Chemia Discovery.

Axcell Labs, Cigogne, Hoola One, SB Quantum, DeLeaves, Ozero Solutions, Foxtrot Industriel font partie des entreprises qui ont déjà participé au concours.

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