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L’organisme REVE Nourricier (Réseau d’espaces verts éducatif et nourricier) a aussi été sélectionné pour prendre part à cette initiative pilotée par le Centre d’écologie urbaine de Montréal.

Le projet vise à déminéraliser des espaces vulnérables aux îlots de chaleur, explique Gloria Grenier-Mailhot, chargée de projet au CREE. On pense à des endroits perméables recouverts d’asphalte ou de béton, par exemple.

Le CREE devra donc choisir un espace public mesurant entre 100 et 150 mètres carrés sur le territoire estrien où l’asphalte pourrait être enlevé dans le cadre d’une initiative citoyenne.

« Il y a une activité de dépavage où l’asphalte va être concassé. Les gens sont invités à venir le retirer à la main… Après, il y a une activité de plantation. On vient remplacer le bitume par différents végétaux sélectionnés par les utilisateurs. Ensuite il y a une inauguration… »

L’endroit doit être public et visible afin qu’il puisse bénéficier à l’ensemble de la population. « Ça se veut participatif et festif. »

La présence d’îlots de chaleur a de nombreux impacts, à commencer par les écarts de température. « Ça peut aller à plus de 12 degrés ressentis quand on est près », illustre Mme Grenier-Mailhot, également coordonnatrice du projet Sous les pavés pour l’organisme estrien. Les espaces perméables entraînent aussi d’importants ruissellements de l’eau.

« Ça a de gros impacts en termes de gestion de l’eau. Cela amène un énorme volume d’eau vers les égouts, ce qui peut générer des refoulements ou directement des surverses qui ne sont pas traitées dans les cours d’eau. »

Un arbre, souligne-t-elle, représente l’équivalent de quatre climatiseurs.

« Les îlots de chaleur préoccupent la Santé publique principalement pour les personnes vulnérables », dit-elle en rappelant qu’avec les changements climatiques, les canicules sont appelées à se reproduire de plus en plus.

Le CREE, qui a récemment appris la nouvelle, en est à la recherche de sites potentiels, mais certains ont déjà été identifiés. « On a l’ouverture pour faire un appel de projets. » Le CREE disposera d’un fonds de 20 000 $, mais il entend solliciter d’autres partenaires.

L’initiative s’ajoutera à Vent de fraîcheur sur l’Est, qui permet de verdir différents sites de Sherbrooke. C’est le cas des cours de récréation de l’école des Avenues, mais aussi de Pie-X-de l’Assomption, qui s’est ajoutée au fil du temps. « Ce n’était pas un site prévu, mais ils sont prêts à aller de l’avant. Ils ont déjà fait la phase 1 de l’aménagement de la cour, ils vont s’insérer dans la phase 2. On a des ressources disponibles pour donner un coup de main. »

« Vu qu’on a déjà un gros projet à Sherbrooke avec Vent de fraîcheur, ce serait intéressant de développer dans d’autres municipalités de l’Estrie, étant donné que notre territoire d’action est régional », note-t-elle.

Sous les pavés doit s’étaler sur trois ans et se terminer en décembre 2023.

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Le gouvernement québécois offre donc 999 992 $ au Conseil régional de l’environnement (CRE) de l’Estrie.

C’est ce qu’ont fait savoir ce vendredi les ministres de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, ainsi que le ministre des Transports et ministre responsable de la région de l’Estrie, François Bonnardel.

Le projet Vent de fraîcheur sur l’Est vise la réalisation de six projets de verdissement dans l’est de Sherbrooke, là où vit une population plus défavorisée et vulnérable. Par exemple, la rue King Est sera le lieu d’une place verte éphémère, alors que le CIUSSS de l’Estrie-CHUS participera activement à rendre deux sites plus frais et plus attractifs à l’hôpital Hôtel-Dieu et au Centre d’hébergement Saint-Vincent, au bénéfice des patients, résidents et visiteurs. Plusieurs partenaires se joignent ainsi au projet, notamment la Ville de Sherbrooke, l’école primaire des Avenues, le Cégep de Sherbrooke ainsi que le CIUSSS de l’Estrie-CHUS.

Le CRE de l’Estrie constituera donc, à terme, un réseau de sites de démonstration inspirants pour la conception d’éventuels projets, en plus de créer de véritables milieux de vie axés sur les besoins des communautés, indique un communiqué de presse.

« Nous sommes ravis d’avoir vu notre proposition sélectionnée. Planter des arbres fait partie des solutions d’adaptation et de lutte contre les changements climatiques », commente Jacinthe Caron, directrice du CRE de l’Estrie.

« Cette démarche de verdissement joue un double rôle : on réduit les ilôts de chaleur dans un secteur trop asphalté tout en sensibilisant la communauté aux multiples bienfaits sur la santé de verdir nos milieux de vie. Cet appui arrive à point pour l’Est de Sherbrooke où la mobilisation est palpable et où plusieurs organismes s’activent à donner un souffle nouveau au secteur. »

Rappelons que le projet cible les secteurs plus densément peuplés et en déficit de milieux naturels. Il prévoit l’amélioration de la qualité de vie et de la santé sociale, mentale et physique, grâce à des aménagements favorisant l’activité physique et la détente en toute sécurité. On souhaite aussi une amélioration de la qualité de l’air et une meilleure gestion des eaux pluviales grâce au remplacement des espaces minéralisés ou imperméables.

Vent de fraîcheur sur l’Est constitue l’un des huit projets retenus dans le cadre de ce premier appel de propositions du programme gouvernemental, qui vise globalement à augmenter la résilience des collectivités face aux des îlots et archipels de chaleur urbains, et à réduire les risques liés à la chaleur extrême.

Le projet Vent de fraîcheur sur l’Est bénéficiera d’ailleurs d’un accompagnement de Nature Québec. Ainsi, l’expertise acquise depuis cinq ans par cet organisme sera mise à profit.

« La lutte menée contre les îlots de chaleur apporte des bienfaits à tous les niveaux. Nous en avons fait l’expérience récemment, en convertissant une rue en parc de voisinage verdoyant », soutient Steve Lussier, maire de Sherbrooke.

« De tels projets doivent être vus comme des investissements, tant les bénéfices sont palpables et immédiats. En 2020, les services environnementaux rendus par la nature doivent désormais compter comme des gains sur nos feuilles de calcul. »

L’automne dernier, le CRE de l’Estrie avait obtenu le feu vert pour réaliser son projet conjoint visant à lutter contre les îlots de chaleur. L’est de Sherbrooke sera donc un peu plus vert d’ici 2022.

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Celle-ci, appelée « Vent de fraîcheur sur l’Est », se déclinera de différentes façons.

Les mesures doivent permettre une « hausse significative du taux de végétalisation d’un espace urbain ».

Elles doivent aussi prévoir une déminéralisation partielle ou totale, grâce à la plantation d’arbres, la végétalisation des bâtiments comme des toits verts et l’aménagement de plates-bandes. Le programme de l’INSPQ vise à « augmenter la résilience des collectivités » face aux impacts des changements climatiques et à réduire les risques liés aux extrêmes météorologiques. On peut penser par exemple aux chaleurs extrêmes. Sherbrooke figurait parmi les 12 villes admissibles.

« On a commencé à mettre en place certaines actions », note Alexandre Demers, adjoint à la transition écologique au CREE.

Au Cégep de Sherbrooke, un projet-pilote est en cours afin de reconfigurer une partie des espaces de stationnement et de la voie de circulation entre les pavillons 2 et 5.

« On veut voir si on peut éventuellement végétaliser ces zones-là, faire des trottoirs pour les piétons et offrir une expérience plus agréable, moins stressante et plus verte à nos piétons, qui viennent principalement des autobus de la Société de transport de Sherbrooke (STS). Pour trois semaines, on a fermé certains accès pour voir les impacts auprès de nos automobilistes et des piétons et on en profite pour les consulter », explique Michel Bélanger, conseiller en développement durable au Cégep de Sherbrooke.

Le parc-école de l’école des Avenues, qui compte deux pavillons, doit prendre une teinte plus verte. Celui-ci se situe à proximité du parc Cambron.

« Du côté de l’école primaire, c’est un réaménagement complet de la cour d’école. Il y a vraiment toute une réflexion sur la place de l’arbre et du contact avec la nature qui vient s’insérer, de faire en sorte que les élèves puissent avoir un contact privilégié, développer certaines aptitudes, certaines connaissances par rapport aux arbres, aux plantations », indique Alexandre Demers.

Dans le cadre de sa stratégie de développement durable, l’institution a aussi développé, cet été, un jardin de pollinisateurs. Celui-ci reprendra vie au printemps prochain. « L’idée, c’était de choisir des plantes indigènes, qui vont servir de nourriture pour les abeilles, les colibris et les papillons. Ça a été fait en partenariat avec le CRIFA à Coaticook (le DEP en horticulture et la Ville de Shebrooke.) Ça s’inscrit dans nos démarches de développement durable du campus. »

Avec la Ville, un projet de verdissement est caressé aux abords et à proximité de l’artère principale King Est, et dans des secteurs comme la rue Murray.

« Généralement, il y a beaucoup de commerces avec des devantures qui sont bétonnées et asphaltées. C’est un îlot de chaleur. Ce qu’on veut apporter dans cet espace, c’est de la verdure, de la canopée, et un aspect qui touche plus la gestion de l’eau en surface, là où ce sera possible de le faire. Plutôt que de voir juste l’eau de pluie ruisseler vers la rue, à ce moment, ce qui peut être retenu en surface, ce sera fait », décrit Alexandre Demers. « On veut se servir de ce qui sera réalisé de ce côté-là comme modèle pour voir ce type d’aménagements être reproduits ailleurs dans la ville. »

Tous les détails de Vent de fraîcheur sur l’Est ne sont pas encore divulgués puisqu’une annonce officielle doit avoir lieu dans les prochaines semaines.

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