Une passion pour les entreprises locales

Mathieu Caron aime bien déstabiliser les gens qu’il rencontre avec des questions un peu loufoques.

Si un loup-garou rode dans l’entreprise, est-ce que tu te sacrifies pour tes employés ? Quel super héros t’inspire ? Vivre ou laisser vivre, que veut dire cette phrase selon vous ? Écouter à répétition Taki-Taki ou Despacito pendant 2 h ? Quel est le meilleur shooter pour souler quelqu’un ?


C’est le genre de questions que Mathieu Caron pose à des dirigeants d’entreprises sherbrookoises. Le jeune homme de 22 ans qui vit avec le syndrome d’Asperger est devenu en quelque sorte une figure connue dans l’est de la ville en raison des entrevues qu’il mène pour sa page Facebook dédiée aux entreprises locales qui compte près de 700 abonnés.

L’entreprise dont le quartier général est sur la rue King Est et qui possède déjà un autre point de vente sur la Galt Ouest a tout d’abord acheté le fonds de commerce du Mano Café du Vieux Nord sur la rue Prospect.

« Cet emplacement-là je le reluque depuis 15 ans, souligne Samuel Lessard-Beaupré, l’un des propriétaires de Géogène. On va l’opérer comme un café-buvette. De soir, on va faire un espèce de bar à vin. Il va y avoir une offre à manger vraiment top aussi. »

Cet emplacement ouvrira ses portes dès le 1er décembre.

L’entreprise s’installera aussi en 2022 dans les anciens locaux du Cartier sur le boulevard Jacques-Cartier en face du parc. 

« On n’est pas présent dans ce coin-là et c’est un spot mythique à Sherbrooke, indique M. Lessard-Baupré qui a été propriétaire du Tassé pendant 10 ans. Ils nous construisent une annexe toute neuve en plus. Ce sera un café plus classique. On va tout déplacer notre pâtisserie là-bas. »

Finalement, Géogène ouvrira aussi une succursale à Orford en 2022.

« Il n’y a rien de finalisé, mais on est motivé à aller à Orford. Ce sera plus une formule à emporter. »

Pour l’instant, la torréfaction restera sur la rue King Est.

« Tant qu’on est capable dans l’espace qu’on a de fournir nos succursales et nos clients, on va rester là, mais il n’est pas exclu qu’à moyen terme on déménage la partie torréfaction pour avoir plus d’espace », admet Samuel Lessard-Beaupré. 

Grâce au personnel

Cette expansion rapide demande des investissements de quelque 300 000 $. Elle est surtout possible grâce aux employés de l’entreprise selon M. Lessard-Beaupré.

« On a eu des candidatures spontanées d’exception donc, c’est con, mais c’est beaucoup grâce à ça qu’on ose faire plein de projets en même temps, résume-t-il. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre c’est dur à croire, mais ça adonne que ça commence à se savoir que travailler chez nous c’est cool. Les salaires sont mieux que la moyenne et l’ambiance est le fun. Il y a de la camaraderie et une hiérarchie assez horizontale. On est chanceux, mais je pense qu’on a fait notre chance. »