Honoré dans la catégorie Unifamiliale lors des prix Habitat Design, l’aménagement de Stéphanie Desmeules est situé autour d’une maison d’Orford. Pour être admissible, son aménagement devait se retrouver autour d’une maison haut de gamme et comporter des principes écologiques. Tout en sobriété, celui-ci comprend une centaine de plantes indigènes dont le lys du Canada, des asclépiades, des violettes, des bleuetiers sauvages, de l’agastache et de la fougère à l’autruche. Il comprend aussi des plantes médicinales, des arbres et des sentiers de pierre ainsi qu’un petit potager. L’aménagement d’environ un acre a été réalisé en 2021. Situé au cœur d’une pinède, il offre une vue sur la forêt et les marais environnants.
« On met l’accent sur la maison, sur la vue. C’est très humble et relaxant. Les sentiers sont en trèfle, les surfaces dures sont en ardoise locale. Le mobilier est très passe-partout. On vient presque se camoufler dans la nature », souligne Stéphanie Desmeules.
Plus qu’esthétique, l’aménagement se fond dans les valeurs des propriétaires, ajoute Mme Desmeules : « Ce sont des gens qui ont à cœur de se construire de la façon la plus respectueuse possible pour l’environnement. Ils avaient le souhait de régénérer la biodiversité. Ils voulaient aussi parfaire leurs connaissances sur la façon de produire leur nourriture et avaient le souci de partager avec leur communauté. »
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Faire du bien par le paysage
Pour Stéphanie Desmeules, à la tête de Paysages spirituels et thérapeutiques, son travail devient naturel quand il peut faire du bien. Après le décès de son amoureux suite à un cancer en 2013, Mme Desmeules a entamé une recherche de sens. « Je n’avais plus aucun intérêt à faire des projets esthétiques. Il fallait que ça passe par le mieux-être des gens. J’avais été un an proche andante. […] Je ne me voyais même plus architecte paysagiste. Je suis allée voir une coach qui m’a permis de réaliser que je pouvais combiner ma facilité artistique avec cette motivation-là d’aider l’humain. »
Détentrice d’un DEC en arts, d’un bac en architecture de paysage et d’une maîtrise en études urbaines, Stéphanie Desmeules est allée puiser de l’inspiration bien avant son parcours académique. « J’ai toujours été une petite fille très artistique. On m’envoyait au camp tout l’été. Pour moi, passer deux mois dans la nature c’était essentiel », dit-elle. Elle a vu l’intérêt de la nature aussi auprès de son conjoint malade : « Je voyais que c’était [la nature] qui l’aidait le plus au niveau psychologique. »
Elle pousse la réflexion plus loin : « À partir du moment où tu mets les mains dans la terre, où tu sens le vent passer dans tes cheveux, où tu sens les odeurs des feuilles mouillées, ça participe à ta santé physique et mentale. […] On sait qu’être en présence de la nature diminue la violence, l’agressivité, ça améliore les relations sociales, diminue le stress, ça a des effets positifs sur l’humeur, stimule la concentration, permet une meilleure santé des os. Plein de recherches vont dans ce sens. Certaines d’entre elles démontrent que si le patient a une vue sur la nature de sa chambre d’hôpital, il va demander moins d’antidouleurs et va sortir plus vite. »
Réaliser des aménagements thérapeutiques s’est donc imposé naturellement pour Stéphanie Desmeules. Que ce soit par l’incorporation de plantes médicinales, comestibles ou tout simplement par l’aménagement d’un environnement qui inspire le bien-être, c’est là que Mme Desmeules s’accomplit. Elle a réalisé, entre autres, l’aménagement de la cour de l’école Larocque et d’un jardin thérapeutique sur un toit du CIUSSS en plus de nombreux projets privés. Son entreprise roule à plein régime depuis plusieurs années, et elle affirme que son créneau se passe de publicité tant la demande est forte.