MCI veut un contrôle plus serré pour protéger le lac Memphrémagog

Robert Benoît est l’un des signataires du mémoire de Memphrémagog Conservation inc. à propos d’un projet-pilote pour le traitement de l’eau de lixiviation provenant du site d’enfouissement de Coventry au Vermont.

À l’instar de la Table de concertation des élus du lac Memphrémagog, le regroupement Memphrémagog Conservation inc. (MCI) s’inquiète toujours du traitement de l’eau provenant du site d’enfouissement de Coventry au Vermont. Si une entente est intervenue pour que ce lixiviat soit traité à l’usine de Montpellier, l’accord établit une quantité maximum de 60 000 gallons à traiter quotidiennement.


Dans un mémoire déposé à la Vermont Agency of Natural Resources le 24 novembre, MCI mentionne qu’après la sixième phase d’expansion approuvée en 2018, le site d’enfouissement pourrait produire jusqu’à 100 000 gallons de lixiviat par jour. « Où ces eaux seront-elles déversées une fois que les 60 000 gallons seront atteints (traduction libre) », s’interroge MCI par l’entremise de son président, Robert Benoît, et de la biologiste Ariane Orjikh.

« Nous sommes inquiets que le lixiviat soit traité ailleurs dans le bassin versant du lac Memphrémagog. Il serait donc important dans le permis accordé de déterminer les scénarios advenant que la limite de 60 000 gallons soit atteinte. »

Un projet-pilote doit par ailleurs voir le jour au site d’enfouissement lui-même pour permettre de traiter les eaux de lixiviation pour en retirer les produits chimiques, dont les PFAS.

MCI craint une reprise des déversements vers le lac Memphrémagog pour démontrer que les eaux traitées ne sont pas dommageables pour la santé du lac. L’organisme cite 86 000 produits chimiques et toxiques utilisés dans les industries, commerces et maisons privées qui risquent de se retrouver dans les sites d’enfouissement. Il plaide que les effets de tous ces produits ne pourront être établis d’ici la fin du projet-pilote et que la prudence commande de ne plus rejeter d’eau provenant de sites d’enfouissement dans le lac Memphrémagog. 

MCI aimerait que le Vermont étudie un site plus éloigné du plan d’eau pour enfouir ses déchets, plaidant qu’aucune technologie de traitement ne peut être considérée 100 % sûre. Il rappelle que la MRC de Memphrémagog et la Ville de Magog avaient rejeté un projet d’agrandissement d’un site d’enfouissement d’Intersan en 2007, même si toutes les règles en vigueur étaient respectées. Les élus et les citoyens craignaient alors pour la santé des lacs Lovering et Memphrémagog. 

Memphrémagog Conservation inc. termine son mémoire en rappelant que tant les élus de l’Assemblée nationale que ceux des MRC de Memphrémagog et de Sherbrooke appuient l’idée d’un moratoire permanent sur le rejet d’eau de lixiviation dans le lac Memphrémagog.