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« On espère qu’on trouvera rapidement une solution, mais on se prépare pour un long parcours », confie le pasteur Samuel Vauvert Dansokho.

« Pour nous ça pourrait prendre plusieurs semaines et même plusieurs mois, ajoute-t-il. Aussi longtemps que ça prendra pour arriver à un règlement heureux, celui que le Canada accorde le statut que la famille demande. »

De leur côté, Georgina Flores, Manuel Rodriguez et leur fils de 18 ans Manolo gardent le moral, sont très reconnaissants de ce que l’Église et leurs proches font pour eux, mais vivent encore beaucoup d’anxiété, rapporte le pasteur.

« Ils vont aussi bien que possible », lance-t-il, en entrevue avec La Tribune.

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Sous le coup d’un avis d’expulsion vers le Mexique, le 8 novembre dernier, la famille Rodriguez-Flores a refusé de se présenter à l’Agence des services frontaliers du Canada et s’est plutôt tournée vers l’Église unie en invoquant la « loi du sanctuaire ».

La famille a immigré à Sherbrooke en 2018 après que Georgina ait été menacée par les cartels de la drogue dans son pays. Elle a aussi vu l’aînée de ses enfants être victime d’une tentative de meurtre au Mexique l’année suivante.

« Lorsqu’ils ont été informés que l’ordre de déportation ne serait pas reporté ce lundi-là, ils étaient vraiment atterrés, relate Samuel Dansokho. Le choc est un peu moins violent [aujourd’hui], mais on sent encore que l’inquiétude est très grande et qu’ils sont dans un état de fragilité qu’on peut comprendre. On espère que les choses iront de mieux en mieux. »

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Au quotidien

À l’intérieur du temple de la rue Dufferin, la vie quotidienne s’organise.

« On n’était pas du tout préparé à ça. Juste à l’intérieur de l’église, nous sommes en train de faire en sorte qu’ils soient à l’aise, qu’ils puissent prendre une douche, se faire à manger, ce qui n’était pas vraiment le cas ici. On travaille avec leur coopération. Ils se rendent compte qu’on fait tout ce qui est en notre pouvoir et ils sont reconnaissants. »

Outre leur réseau d’amis et proches de la famille qui veillent sur leur bien-être et sur leur santé physique et psychologique, plusieurs personnes et organismes de la communauté sherbrookoise ont approché l’Église unie pour offrir de l’aide ou des services au cours des derniers jours, rapporte le pasteur.

Même Manolo, qui termine son secondaire à l’école du Goéland, aurait eu la permission de ses enseignants pour poursuivre ses cours à distance.

« La vie continue, pas aussi pleinement qu’on pourrait le souhaiter, mais elle continue », témoigne le pasteur, en se faisant le porte-parole de la famille qui ne souhaite pas pour l’instant s’adresser ni aux médias, ni aux gens de l’extérieur.

Sur le plan légal, l’Église unie s’en remet entièrement à l’avocat de la famille.

« Après une semaine, rien n’a vraiment bougé par rapport à leur cas. L’avocat nous demande de lui donner un peu de temps. C’est un deuxième avocat, tellement ils étaient désespérés, et il a pas mal de choses à regarder. Il pense que le dossier est solide, mais il a besoin d’un peu plus de temps pour préparer les requêtes. »

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Action non violente

Comme pasteur de l’église Plymouth-Trinity, Samuel Dansokho s’avoue quand même soulagé de voir que les autorités ne sont pas intervenues depuis une semaine.

« On s’est renseigné et on nous a dit que même s’il y a eu plusieurs cas de sanctuaire dans l’histoire, les forces de l’ordre ne sont intervenues que deux fois. Et on m’a donné des raisons assez précises pour lesquelles elles sont intervenues, dit-il. Sinon elles ont tendance à ne pas intervenir. J’espère que ce sera le cas ici, parce que ce n’est pas une action qu’on entame contre les autorités ou pour défier la loi. C’est une action non violente. »

« On ne s’opposera jamais à une intervention des forces de l’ordre de manière violente si jamais cela devait arriver », ajoute-t-il du même souffle.

Samuel Dansokho est convaincu que son Église pose le bon geste en gardant la famille Rodriguez-Flores à l’abri le temps que son dossier d’immigration chemine, et exprime sa reconnaissance de voir le Canada permettre à son institution d’agir de la sorte.

« J’ai entendu des gens dire que la situation au Mexique était dangereuse, mais pas mortelle, termine-t-il. Nous on a la certitude que cette famille, si elle retourne là-bas, on va la tuer. C’est aussi simple et aussi grave que cela. Et je suis sûr que lorsque nous réussirons à faire entendre cela et à donner les raisons pour lesquelles nous le pensons, le Canada ne pourra pas ne pas accepter que cette famille reste au pays. »

« Cette famille court un danger mortel réel si elle retourne au Mexique. »

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