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« Actuellement, on dénombre 508 entreprises agricoles, qui sont possédées par 870 propriétaires et dont plusieurs sont sous régie biologique », précise Bernard Lapointe qui vient d’être réélu pour un second mandat au poste de président du Syndicat local de l’Union des producteurs agricoles du Haut-Saint-François.

On sait que les entreprises agricoles achètent localement, donc réinvestissent dans l’économie de leur région. Lorsqu’on calcule les sommes des taxes perçues par les municipalités et que l’on considère que les importants prêts agricoles dans les caisses contribuent aux ristournes que tous les membres reçoivent, on réalise à quel point cette industrie joue un rôle important dans l’essor de la MRC du Haut-Saint-François.

« Chaque fois qu’une ferme disparaît, c’est une entreprise de moins provoquant ainsi la perte de sa contribution économique et sociale sur le territoire de la MRC », rappelle M. Lapointe.

Une vingtaine de nouvelles entreprises agricoles

Dans la MRC du Haut-Saint-François, les productions laitières, bovines, acéricoles et forestières (les forêts couvrent près de 80 % du territoire) sont les principaux secteurs d’activité. La moitié sont des entreprises de petite taille (revenus bruts de 50 000 $ ou moins). « En 2020-2021, 26 nouvelles entreprises agricoles se sont jointes au Syndicat local de l’UPA du Haut-Saint-François. Comme producteurs et productrices agricoles, il est de notre devoir de veiller à leur intégration harmonieuse dans leur secteur de production respectif et de faire reconnaître leur contribution au dynamisme de la communauté. Le Syndicat local mise aussi sur la pérennité des entreprises agricoles et la diversité des types de productions pour dynamiser le territoire », souligne M. Lapointe.

Les défis sont nombreux pour toutes les entreprises agricoles, mais dans le cas des petites entreprises dont le chiffre d’affaires annuel agricole est inférieur à 25 000 $, certaines mesures peuvent vraiment faire la différence. « À l’UPA, les règles ont été assouplies, notamment pour éviter que des copropriétaires paient deux cotisations. Même la plus petite des entreprises agricoles a des retombées pour sa région, et si elle est bien accompagnée, elle peut grandir, nourrir plus de gens et contribuer toujours plus à l’essor économique local et régional. »

Comme tout syndicat, l’UPA du Haut-Saint-François a pour rôle de défendre les intérêts de ses membres. Son conseil d’administration est composé de 18 représentants de divers secteurs de productions dont 33 % des élus sont des productrices agricoles se rapprochant ainsi de la parité. Pour y arriver, ces derniers se sont donné des outils comme un siège « observatrice » réservé pour les agricultrices du territoire ainsi que le remboursement des frais de garde lors des réunions.

L’Union des producteurs agricoles, un acteur important dans son milieu

L’UPA du Haut-Saint-François collabore étroitement avec le milieu afin que les producteurs et les productrices agricoles et leurs concitoyens cohabitent harmonieusement.

« Nous faisons notamment la promotion du rôle de l’agriculture et de la foresterie auprès du monde municipal. C’est important de faire valoir nos besoins et nos visions », mentionne Bernard Lapointe, président de l’UPA du Haut-Saint-François. La campagne attire en effet des gens à la recherche d’espace et de tranquillité. « Les avantages à vivre en milieu rural sont nombreux, mais cela vient aussi avec des inconvénients comme le bruit, la poussière et certaines odeurs à des moments de l’année. Il faut en être conscient. » L’UPA surveille aussi attentivement la mise en place de règlements qui pourraient avoir des impacts négatifs pour leurs membres. « Par exemple, la Ville de Montréal vient d’interdire l’utilisation de glyphosate. Sur notre territoire, un tel règlement brimerait le travail de certaines entreprises agricoles. Certes, il faut réduire l’utilisation des pesticides et surtout le faire avec discernement. Nous sommes toujours à l’affût des recherches en ce sens. Il faut aussi savoir que nous sommes déjà bien encadrés par la réglementation environnementale des deux paliers gouvernementaux. »

L’UPA est aussi interpellée pour des dossiers comme le plan de développement de la zone agricole (PDZA) et l’élaboration des plans régionaux des milieux humides et hydriques (PRMHH). En collaboration avec la Fédération de l’UPA-Estrie, le Syndicat local a présenté un mémoire au BAPE au sujet de l’agrandissement du site d’enfouissement de Valoris, situé à Bury.

QUELQUES DOSSIERS MAJEURS

Récupération des plastiques agricoles

Actuellement, un projet-pilote permet de récupérer chaque mois – et de valoriser – les plastiques agricoles pour la ville de Cookshire-Eaton. « Les cueillettes étant sous juridiction municipale, nous espérons que les autres municipalités de la MRC adhéreront à ce projet. Nous croyons que tout le monde en sortira gagnant. »

Concertation en sécurité alimentaire

Pour la première fois dans le Haut-Saint-François, tous les groupes associés à la vie communautaire se sont réunis pour discuter de cet enjeu, qui va de la disponibilité des aliments aux distances qu’ils parcourent jusqu’à nos assiettes. Cela a donné naissance à de belles collaborations. « En début de pandémie, face à la demande très forte chez Moisson Haut-Saint-François, le syndicat local de l’UPA du Haut-Saint-François a donné pour 1000 $ en nourriture (poulet, bœuf et œufs). Ça fait partie de notre rôle de citoyen. »

Accaparement des terres

De plus en plus de gens investissent dans le capital foncier pensant qu’une terre n’a pas besoin d’entretien et continue de prendre de la valeur. « Sauf que les entreprises agricoles se retrouvent alors en compétition pour l’achat de terres, et les prix ont tellement augmenté que ceux qui en vivent n’ont plus les moyens de l’acquérir. Il faut éviter que l’essor de nos entreprises agricoles soit bloqué par des fonds spéculatifs. Si on veut continuer à nourrir la population, il nous faut des terres, préservées et abordables. »

Pour consulter le cahier préparé par La Tribune, cliquez ici.

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