Les pompiers de Windsor et Sherbrooke ainsi que les ambulanciers de la région ont précisé le déroulement des évènements ainsi que les actions posées depuis l’accident survenu mardi à 1 h 30.
L’effondrement de l’échafaudage érigé dans la lessiveuse a transformé cet équipement en un réel casse-tête géant de plus de 200 pieds de haut et d’environ 30 pieds de diamètre où chaque mouvement pouvait être déterminant pour le sort des deux travailleurs piégés sous les décombres.
« Devant l’expertise requise et la complexité de l’intervention, nous avons demandé l’aide de la régie intermunicipale de Windsor qui a demandé à son tour des ressources supplémentaires », explique Sylvain Bricault, directeur général de l’usine Domtar à Windsor.
L’usine Domtar possède une équipe d’intervention spécialisée en espaces clos. C’est cette équipe qui est d’abord intervenue auprès de la dizaine d’employés qui se trouvait dans le silo du secteur de la papeterie.
« Une partie de l’échafaudage s’est effondré sur les travailleurs. Plusieurs ont été secourus par l’équipe d’intervention en espaces clos de la compagnie Domtar », souligne Stéphane Simoneau, directeur du Service de protection contre les incendies de Sherbrooke (SPCIS) tout en félicitant ces premiers répondants d’avoir sauvé la vie de plusieurs travailleurs, dont un dans un état critique.
Suivant la première vague de sauvetages, l’équipe spécialisée de l’entreprise a demandé l’assistance des pompiers de Windsor. Comme il s’agissait d’un sauvetage qualifié de technique, la régie intermunicipale est arrivée sur les lieux de la tragédie en milieu d’après-midi mardi à titre de support externe.
Rapidement, les pompiers de Sherbrooke ont été déployés et leurs équipes d’intervention en espace clos et en sauvetage en hauteur mobilisées. Les premiers répondants devaient entrer à l’intérieur du silo par la partie la plus haute et descendent une étape à la fois en sécurisant ou en retirant chacun des débris qui étaient pour la plupart encore accrochés partiellement à la structure.
Le directeur du SPCIS a, à plusieurs reprises, souligné que les premiers répondants devaient agir méthodiquement et que c’est ce qu’ils faisaient tout en précisant qu’au moment de la conférence de presse, c’est avec succès qu’ils procédaient.
« C’est extrêmement long »
Stéphane Simoneau a affirmé qu’une telle opération de sauvetage technique pouvait en effet être extrêmement longue. Plus les heures s’écoulent, plus la tension et l’incompréhension face aux délais se font sentir, explique M. Simoneau.
« Oui ça paraît long quand on n’a pas tous les détails. Ça paraît long pour les victimes, pour leurs collègues de travail et pour la population, mais on vous assure qu’on a une trentaine de personnes qualifiées qui sont sur les lieux 24 heures sur 24 », rassure le directeur du SPCIS en réitérant l’acharnement et le dévouement des intervenants présents.
Les équipes d’interventions ont rapidement établi un plan stratégique d’intervention puisque le mouvement de chacun des débris pouvait avoir des conséquences fatales en produisant un effet de levier ou encore en déstabilisant le reste de l’échafaudage.
C’est l’équivalent de cent pieds de haut d’échafaudage qui se serait effondré sur les travailleurs. La structure temporaire à même la lessiveuse se serait écroulée du haut de la structure jusqu’au cinquième étage selon M. Simoneau.
« En plus des échafaudages, il y a des morceaux de planches, des poteaux de soutien et d’autres matériaux de tout genre », résume Stéphane Simoneau.
L’accès aux plans de l’équipement ainsi que les évaluations des professionnels ont permis de déterminer que les travailleurs étaient situés à la moitié du silo. Au moment de la conférence de presse, le directeur du SPCIS affirmait connaître la position plus qu’approximative des deux travailleurs sans toutefois avoir eu de contact visuel ou sonore avec eux.
Possédant toutes ces informations, les premiers répondants continuaient en après-midi le travail rigoureux d’extraction des débris dans le silo dans le but d’accéder aux travailleurs. « Notre préoccupation est de ne pas provoquer un autre effondrement sur les victimes », ajoute-t-il.
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Soins aux victimes
Pour ce qui est des soins aux victimes, le personnel paramédical de la région a joué un rôle crucial selon Alexandre Allard, superviseur régional chez Dessercom, puisque toute blessure traitée sur place a été prise en charge par un professionnel de la région.
Vers 1 h 45 dans la nuit de lundi à mardi, les ambulanciers de Windsor ont été appelés à intervenir à la suite de multiples chutes graves à l’usine Domtar de Windsor.
À leur arrivée, les ambulanciers se sont retrouvés devant une dizaine de blessés, dont trois personnes blessées gravement qui ont toutes été transportées à un centre hospitalier de la région. « En aucun cas, nous n’avons craint pour leur vie », précise toutefois M. Allard.
Au moment des faits, c’est une ambulance de Windsor fonctionnant par faction qui a été envoyée à l’usine de Domtar. Ambulance de l’Estrie a collaboré à l’intervention en mobilisant trois ambulances supplémentaires sur les lieux.
« Nous sommes forcés de constater que la couverture ambulancière à Windsor avec les quarts de faction pourrait être améliorée. Une chance que nos collègues de l’Estrie étaient là pour nous prêter main-forte », mentionne Alexandre Allard.
Pour le reste de l’opération de sauvetage, les ambulanciers sont restés présents sur les lieux de l’accident en soutien aux équipes de sauvetage afin d’assurer la sécurité de tous les intervenants ainsi que d’offrir une présence rassurante pour tous.
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