« C’est une méthode de construction qui va révolutionner l’industrie du bâtiment. […] On utilise le même béton, les mêmes matériaux, sauf que l’engineering du matériau a été modifiée. […] On achemine le béton avec une pompe, donc dans un conduit. Il faut que le béton soit fluide pour s’écouler facilement et une fois à la fin de la tête d’impression, il faut qu’il se fige rapidement pour garder sa forme et supporter le poids des couches successives qui vont s’ajouter », vulgarise le Pr Yahia.
L’imprimante présentée à l’UdeS est 100 % sherbrookoise. Bien qu’il s’agisse d’une première au Canada, d’autres modèles ont déjà fait leurs preuves ailleurs dans le monde. Selon le Ammar Yahia, une version plus grosse d’une imprimante comme la sienne a déjà bâti une « petite maison » en moins de 24 h et pour moins de 5000 $ en Chine.
« Pour le moment, nous sommes à l’étape de développement et validation des matériaux avec une imprimante à petite échelle. D’ici l’année prochaine, on travaille sur un projet de grande envergure, où on veut avoir une imprimante grande échelle », explique le professeur.
Il précise que la machine dans sa forme la plus grosse sera installée dans le laboratoire la faculté et que des éléments « modulaires à échelle réelle » pourront commencer à être construits dès l’an prochain.
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Plusieurs avantages
D’après le professeur Yahia et son équipe, les avantages de cette nouvelle méthode de construction sont nombreux.
« On vise une rapidité exemplaire en termes de durée de construction. […] Aussi, on simplifie et on facilite le chantier. L’autre avantage, c’est qu’on élimine les déchets », note le professeur, en ajoutant que la réduction des coûts de construction est quelque chose à considérer.
De son côté, le doctorant en génie civil à l’UdeS Mohammad Amin Moeini croit que les interventions humaines inexistantes dans le processus permettront de réduire les blessures sur les chantiers de construction.
« C’est nous qui contrôlons les robots, mais ce sont les robots qui font le travail, donc ça peut aider au niveau des conditions de travail », pointe-t-il.
M. Moeini soutient par ailleurs que cette technologie pourra, dans le futur, permettre à des gens de se loger plus facilement dans des pays où l’accès à un toit est plus difficile.
MM. Moeini et Yahia se disent tous deux très fiers du chemin parcouru, mais surtout de pouvoir faire une différence dans la vie de plusieurs personnes grâce à cette technologie dans un futur proche.