L’implication comme moteur de changements

Sherbrooke — En jetant un coup d’œil aux parcours personnel et professionnel de Raymond Fillion, la question s’impose d’elle-même : comment réussit-on à s’impliquer dans autant de causes et d’organismes depuis près de 40 ans?


La réponse est peut-être devenue un cliché pour plusieurs au fil du temps, mais pour Raymond Fillion, c’est encore celle qui décrit le mieux sa motivation.

« Au fond, c’est de donner au suivant, dit-il lorsqu’on lui demande ce qui l’a motivé tout au long de son parcours. La plus belle récompense, quand on s’implique, c’est de sentir qu’on fait du bien aux autres. Les sourires qu’on reçoit, les remerciements, etc. Tout ça, ça vaut beaucoup d’argent. »

Raymond Fillion a donc fait du bien à beaucoup de gens. Que ce soit dans le domaine du textile, où il a œuvré pendant 32 ans, ou encore au sein du Mouvement Desjardins où il s’est investi à plusieurs niveaux, son sens du devoir a été reconnu partout où il est passé.

Son implication syndicale remonte au milieu des années 1960 alors que l’industrie traverse des heures difficiles. La grève qui a paralysé les usines de Dominion Textile du Québec, en 1966, l’a convaincu de la nécessité de s’impliquer activement pour la défense des travailleurs.

« Ç’a été une grève très dure. Les conditions de travail étaient difficiles, les salaires étaient bas et il a fallu se battre jusqu’à la fin », se rappelle-t-il.

« Finalement, ça s’est réglé dans le bureau du président de la Dominion Textile. Même si ce qu’on a obtenu était de l’ordre de quelques cents de l’heure, ç’a été un point tournant pour beaucoup de travailleurs. Plusieurs s’en souviennent encore aujourd’hui… »

Après avoir occupé les fonctions de président de son syndicat, Raymond Fillion s’est vu confier le poste de conseiller syndical à la négociation au sein de la Fédération des syndicats du textile et du vêtement affilié à la Centrale des syndicats démocratiques (CSD).

Pour lui, le mouvement syndical est d’abord et avant tout un acteur de changements au service des travailleurs. Un rôle que l’on est porté à oublier, dit-il.

« Peu de gens savent que ce sont les syndicats qui ont amené les gouvernements à adopter des lois en faveur des travailleurs. Qu’on pense à l’assurance-chômage, à l’équité salariale ou encore à la Loi sur la santé et la sécurité au travail. Aujourd’hui, beaucoup de gens tiennent ces services pour acquis, mais il a fallu beaucoup de travail pour en arriver là », rappelle celui qui a terminé sa carrière comme directeur général de la Fédération des Syndicats du Textile et du Vêtement en 2004.

Mouvement Desjardins

 De fil en aiguille, son implication se tourne vers les finances, et en particulier vers les caisses populaires Desjardins qui donneront naissance à la plus grande coopérative financière en Amérique du Nord, soit le Mouvement Desjardins.

Dès les années 1980, il fait partie du conseil de surveillance de la Caisse populaire Ste-Jeanne-d’Arc et se fait ensuite élire à titre de dirigeant des caisses régionales, fonctions qu’il occupera durant plus de 30 ans.

De président de la table sectorielle des Caisses Desjardins du Sherbrooke métro il en vient à représenter les présidents et présidentes des Caisses Desjardins de l’Estrie au conseil d’administration de l’association des présidents et présidentes de Caisses Desjardins du Québec et de l’Ontario.

Il participe également à la fusion qui mènera à la création de la Caisse Desjardins des Deux-Rivières dont il occupera les fonctions de secrétaire et de vice-président.

Malgré toutes les critiques que le Mouvement Desjardins a pu subir à travers les fusions et les fermetures de caisses, il considère que le mouvement joue encore un rôle essentiel dans toutes les communautés à travers le Québec.

« Je ne crois pas que Desjardins soit devenu une “banque”, comme certains se plaisent à le dire. Il y a eu des débats importants au cours des dernières années, mais le Mouvement est resté très près des gens. Il a été à l’écoute des gens, notamment sur la question des ristournes. Le mouvement a écouté ses membres. Ce qui n’est pas toujours le cas des banques. »

Motocycliste

Certains disent que la retraite n’est que le prolongement de la vie active… à travers ses passions. 

Grand amateur de motos, Raymond Fillion ne s’est pas contenté de sillonner les routes sur sa monture une fois à la retraite.

Il s’est impliqué à titre de trésorier, secrétaire et président de l’Association motocycliste de Sherbrooke pour ensuite devenir secrétaire-trésorier du Rassemblement des associations motocyclistes des Cantons-de-l’Est (RAMCE). 

Quelques années plus tard, il participait en tant que trésorier et secrétaire à la création de la Fédération des motocyclistes du Québec qui regroupe 72 associations de motos à travers la province. 

Aujourd’hui, la Fédération est reconnue pour avoir amélioré le bilan des accidents de motos, notamment grâce à ses programmes de formation ainsi que par ses interventions auprès de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).


Repères

•    Né le 29 avril 1943 à St-Ludger (Beauce Sud)

•    Déménage à Sherbrooke à l’âge de 16 ans

•    Études secondaires à l’école St-François (école de la Montée)

•    Débute dans le monde du travail à la Banque Canadienne Nationale (aujourd’hui la Banque Nationale)

•    A travaillé à la Paton Manufacturing (coin King et Belvédère) pendant plusieurs années

•     Amateur de golf et de moto