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Les salariés ­méritent d’être mieux respectés, dit la CSN

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Encore cet automne, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) jonglera avec de multiples dossiers, tant dans les domaines publics qu’au sein des grandes organisations. Renouvellement de conventions collectives, conditions de travail, embauches, salaires, etc.: les réalités de chacun sont certes différentes, mais un point commun unit tous les travailleurs, celui de vouloir être respecté, martèle la nouvelle présidente Caroline Senneville.  


Élue à la tête de la CSN en juin, Caroline Senneville soutient que la pénurie de main-d’œuvre est l’une des conséquences de plusieurs années de mauvaises conditions de travail et salariale. «Regardez les conditions de travail des travailleuses et des travailleurs dans l’hôtellerie, les centres d’hébergement privés, les résidences privées pour aîné-es, les CPE, la construction, le commerce de détail, les abattoirs, la restauration, le système préhospitalier, le système de santé, en éducation… Que l’on soit dans le secteur privé ou le secteur public et parapublic, une bonne partie des gens quittent leur emploi en raison des mauvaises conditions de travail. Est-ce que Messieurs Boulet, Legault, Dubé ou encore le PDG du Conseil du patronat iraient travailler ne serait-ce qu’une journée dans ces conditions? Si les patrons et les ministres écoutaient les travailleuses et les travailleurs ainsi que leurs syndicats, ce serait autre chose», déclare-t-elle.

Caroline Senneville, présidente de la CSN

De bonnes conditions permettent non seulement de recruter des travailleurs expérimentés et motivés, mais surtout de les retenir à l’emploi, poursuit-elle. «Il est temps, plus que jamais, de valoriser les emplois dans les services publics.»

Son arrivée en poste a été marquée par plusieurs conflits de travail, dont celui qui a été largement médiatisé et qui vient de se résoudre chez Olymel. «En 2007, les salarié-es se sont fait imposer une baisse totale de près de 40% de leurs revenus sous la menace d’une fermeture totale de l’usine. Ils gagnaient moins aujourd’hui qu’il y a 15 ans, pour un travail excessivement exigeant», explique la présidente qui se dit satisfaite du dénouement. 

Que l’on soit dans le secteur privé ou le secteur public et parapublic, une bonne partie des gens quittent leur emploi en raison des mauvaises conditions de travail. Est-ce que Messieurs Boulet, Legault, Dubé ou encore le PDG du Conseil du patronat iraient travailler ne serait-ce qu’une journée dans ces conditions? 

Un long parcours de syndicaliste féministe 

Ce n’est pas d’hier que la présidente milite au sein de la CSN. Enseignante en littérature au Cégep Limoilou à ses débuts de carrière, elle joint rapidement son syndicat local et en a assumé la présidence pendant quatre ans. 

En 2017, elle a été élue vice--présidente de la CSN et a assumé la responsabilité du dossier de la condition féminine. Aujourd’hui, ce sont les habits de présidente qu’elle revêt. C’est à titre de deuxième femme à la présidence en 100 ans d’histoire de la CSN qu’elle se lance avec enthousiasme dans son mandat. «Être à la tête d’une grande centrale syndicale brise un certain plafond de verre pour les femmes syndicalistes. Et j’en suis très fière», affirme-t-elle.

Sur le terrain

Pour Caroline Senneville, son rôle de présidente doit servir certes à défendre les membres de la CSN, mais aussi à améliorer les conditions de vie du plus grand nombre de travailleuses et de travailleurs possible, qu’ils soient syndiqués ou non.

C’est pourquoi elle multiplie les sorties et les rencontres avec les syndicats et les travailleurs. «Je veux être proche des membres, les soutenir et leur donner une voix sur la place publique», dit celle qui promet d’être plus souvent sur le terrain. «Je veux que les gens puissent se dire: “Elle, elle travaille pour nous”», conclut-elle. 

LA CSN A 100 ANS

Le saviez-vous? La Confédération des syndicats nationaux (CSN) célèbre ses 100 ans. C’est le 24 septembre 1921 que la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (le CTCC est l’ancêtre de la CSN) a vu le jour à Hull. À partir des années 1940, la CTCC commence à se déconfessionnaliser et à s’éloigner de l’Église pour devenir officiellement la CSN en 1960. 

Aujourd’hui, la CSN réunit plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité, dont plus de 150000 travaillent dans les réseaux de l’éducation et de la santé et des services sociaux ainsi que dans les organismes gouvernementaux.

Rédaction : Annie Lafrance