Des solutions nature pour contrer les changements climatiques

Nature Québec et la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) ont lancé jeudi le projet En mode Solutions nature. Ci-dessus, la directrice générale de Nature Québec, Alice-Anne Simard, Diego Creimer, responsable du programme Solutions nature pour le climat à la SNAP Québec et le maire de Saint-Camille, Philippe Pagé.

Saint-Camille, à l’instar de huit autres municipalités et une MRC de la province, mettra en œuvre un projet pilote mettant en valeur les écosystèmes dans la lutte aux changements climatiques. À l’échelle mondiale, plus de 30 % des efforts de lutte aux changements climatiques pourraient être fournis par les écosystèmes, avance la directrice générale de Nature Québec, Alice-Anne Simard. « Pourtant, les solutions nature sont quasi absentes des discours et des plans climatiques. »


Pour y remédier, Nature Québec et la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) ont lancé jeudi le projet En mode Solutions nature, qui permettra aux neuf municipalités et MRC de bénéficier d’un mentorat tout au long de l’exercice.

À Saint-Camille, par exemple, les entreprises agricoles seront accompagnées afin d’améliorer leurs pratiques. Les projets, qui n’ont pas encore été tous déterminés, varient d’une municipalité à une autre. Ils visent notamment à restaurer des milieux naturels et touchent tant la gestion des eaux que la foresterie.  

L’initiative vise à faire connaître le potentiel des écosystèmes comme outils de lutte aux changements climatiques, en faisant mieux connaître le rôle des milieux naturels dans les efforts de captation du carbone et d’adaptation aux changements climatiques.

À terme, on aimerait que l’ensemble des 1108 municipalités de la province en fasse partie, note Diego Creimer, responsable du programme Solutions nature pour le climat à la SNAP Québec. 

« Le pouvoir des municipalités de toute taille est parfois inexploré, mais il est énorme… » a fait valoir M. Creimer, en rappelant l’obligation de résultat devant l’urgence climatique.  

Le maire de Saint-Camille, Philippe Pagé, dit être heureux que la municipalité ait été approchée. « On a plusieurs responsabilités à s’occuper, et l’environnement et les changements climatiques sont des dossiers escamotés », souligne-t-il en rappelant que les municipalités et les villes n’ont souvent pas l’expertise pour se pencher sur ce type de dossiers.

Séquestrer le gaz carbonique

« La lutte aux changements climatiques, on réussira à y arriver de deux façons, d’abord en réduisant nos émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’un autre côté, en étant capable de séquestrer la trop grande quantité de gaz carbonique dans l’atmosphère. Dans cette deuxième option de séquestration, il y a diverses solutions qui s’offrent à nous. Il y a des solutions technologiques, comme l’efficacité énergétique et l’électrification des transports. On a beaucoup misé et investi sur ces solutions, mais il y a aussi les solutions nature », a rappelé virtuellement Jérôme Dupras, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) et membre du comité scientifique du projet.  

Avec des solutions nature, on souhaite protéger, restaurer et aménager et les écosystèmes. 

« Ce que ça veut dire concrètement ici au Québec, quand on parle de protection, on parle par exemple de développer le réseau d’aires protégées, de stimuler la conservation en milieu privé, a donné en exemple Jérôme Dupras, musicien bien connu des Cowboys Fringants. « Une longue liste de solutions (nature) s’offre à nous et leur potentiel est tout à fait hallucinant (…) Au niveau canadien, une étude a été publiée cet été et elle montre que 78 mégatonnes pourraient être séquestrées d’ici l’horizon 2030 et au Québec, on parle de 17 mégatonnes. »

L’initiative regroupe également Victoriaville, Chelsea, Mascouche, Nicolet, Preissac, Rivière-du-Loup, Tadoussac, Varennes et la MRC de Papineau. Nature Québec et SNAP Québec lanceront parallèlement une campagne d’information grand public sur le rôle des écosystèmes québécois dans la lutte aux changements climatiques. 

L’initiative se déroulera jusqu’au printemps 2024 et bénéficie d’une aide financière du gouvernement du Québec, dans le cadre du programme Action Climat.