L'UdeS veut apprendre pour mieux soigner les maladies rares

Les systèmes de santé apprenants permettront d’analyser sécuritairement les données des dossiers cliniques, les images médicales et l’information physiologique mesurée à même les malades dans leur vie quotidienne.

Comprendre les maladies rares pour mieux les diagnostiquer et les traiter pose un défi particulier aux équipes médicales. En effet, la multiplicité des différents syndromes et du faible nombre de gens atteints pour chaque maladie rend la tâche compliquée. La solution? Les systèmes de santé apprenants, une approche mariant médecine, informatique et intelligence artificielle qui pourrait bien révolutionner la médecine et la prise en charge des patients.


Les systèmes de santé apprenants permettront d’analyser sécuritairement les données des dossiers cliniques, les images médicales et l’information physiologique mesurée à même les malades dans leur vie quotidienne. Les médecins auront ainsi l’occasion de comparer les profils médicaux afin d’accélérer la prise de décision quant au diagnostic et pour optimiser les traitements, et ce, sans devoir toujours se rencontrer dans un centre spécialisé pour le suivi. Cela permettrait de répondre à des enjeux de diagnostics tardifs et d’accélérer l’accès aux médicaments pour ces patients.

Pour le doyen de la Faculté de médecine et des sciences de santé (FMSS), le professeur Dominique Dorion, ce projet arrive à point nommé : « Au cours des 30 dernières années, les systèmes de santé ont accumulé des quantités incroyables de données médicales en format électronique. Il nous manquait la technologie nous permettant d’explorer cet océan d’information. Nous avons désormais l’informatique et l’intelligence artificielle. La Chaire nous apprendra justement à pêcher dans cet océan, de manière responsable. »

La professeure Anita Burgun et la chercheuse hristina Khnaisser

Une collaboration Sherbrooke-Paris

L’Université de Sherbrooke fera partie de cette solution grâce aux travaux de la Chaire de recherche en numérique de la santé, financée par le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI). C’est une sommité française de l’informatique biomédicale, la professeure Anita Burgun, qui codirigera cette nouvelle chaire dite « junior-sénior ». Pour ce faire, elle occupera un poste à la FMSS à l’Université de Sherbrooke, tout en conservant ses fonctions à l’Université de Paris.  

L’autre cotitulaire est Christina Khnaisser, une jeune chercheuse de la relève en informatique de la santé et future professeure à la FMSS et à la Faculté des sciences.

Elles seront ainsi deux titulaires à tenir les rênes de ce programme de recherche unique et ambitieux qui s’appuiera sur un vaste réseau de collaborations France-Québec réunissant notamment des hôpitaux et centres de recherche pédiatriques.

Pour y arriver, les deux titulaires s’appuieront sur PARS3, une plateforme numérique puissante née d’une collaboration France-Québec et développée à l’UdeS par le Groupe interdisciplinaire de recherche en informatique de la santé (GRIIS).

L’UdeS veut se positionner

Cette chaire favorisera le partage de connaissances entre les universités. Elle engendrera également une offre accrue de formations conjointes et une meilleure préparation de la relève en numérique de la santé, tout en procurant un appui à la participation des femmes dans ce domaine.

Mais surtout, elle permettra au Québec, et précisément à l’Université de Sherbrooke, de se positionner de manière ferme en ce domaine, et ce, à l’échelle internationale. Selon le professeur Jean-Pierre Perreault, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures : « L’Université de Sherbrooke a une longue tradition d’expertise en informatique de la santé et vise maintenant à être le chef de file au Québec pour le développement d’un système de santé apprenant. La mise en place de cette chaire de recherche permettra entre autres la formation d’un grand nombre d’étudiantes et étudiants, qui deviendront des experts du numérique de la santé. » 

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation et ministre responsable du Développement économique régional, ajoute : « En misant sur l’intégration de l’intelligence artificielle, le transfert de connaissances et l’amélioration des soins offerts aux patients, la nouvelle chaire de recherche et son programme innovateur amèneront le Québec à réaliser des avancées porteuses en santé numérique. »