Une course qui fait du bien

Fernand Courchesne rappelle que l’objectif du défi était surtout d’être communautaire, festif et convivial.

« Il y a eu deux dames qui n’ont jamais monté la montagne de leur vie. Elle avait les larmes aux yeux, c’était vraiment touchant… J’ai eu envie de pleurer aussi », partage Fernand Courchesne, l’organisateur et coureur du Défi Everest-Orford 2021. Durant toute la longue fin de semaine, plus d’une centaine de participants et bénévoles ont rejoint le mouvement pour permettre à des personnes à mobilité réduite de gravir la montagne dans un Dahu, un fauteuil adapté sportif.


Au départ du défi, 24 équipes de six personnes étaient mobilisées pour l’ascension. Dans les faits, il n’était pas rare de voir des équipes de huit ou neuf personnes se relayer, une bonne chose pour les participants « moins en forme », comme l’explique M. Courchesne puisqu’ils ont pu se relayer. Il rappelle que l’objectif du défi était surtout d’être communautaire, festif et convivial. Grâce à cette initiative, plus d’une vingtaine de personnes à mobilité réduite ont pu accéder au sommet du mont Orford. 

Lundi en milieu d’après-midi, M. Courchesne avait terminé sa 16e ascension du mont Orford sur 19 pour un total de 115 kilomètres. La pluie est venue jouer les trouble-fêtes en retardant le départ de la 17e montée. M. Courchesne et son équipe étaient en attente afin de constater si la météo allait être plus clémente dans les heures à venir. « La décision, si on continue ou pas, se prendra tout le monde ensemble. On est bien équipé pour protéger le participant. Pour les coureurs, c’est moins important, car on s’entraine dans toutes sortes de conditions. C’est beaucoup plus important pour le participant dans le dahu. Ça dépend aussi de l’intensité de la pluie. » 

« J’ai été impressionné par François Bonnardel qui a fait une montée avec Steve Lussier, le maire de Sherbrooke, et le chef de police de Granby, M. Grondin. Il a pris la position la plus difficile toute la montée. Je ne pensais pas que les politiciens avaient le temps de se mettre en forme comme cela ! » confie-t-il à la blague.

L’évènement a aussi permis de faire connaitre la Fondation des sports adaptés de Knowlton qui prête les Dahus, « et la réalité que peuvent vivre les personnes à mobilité réduite ». Fernand Courchesne rappelle qu’il est toujours possible de faire un don jusqu’au 13 septembre, qui pourrait servir à acheter de nouveaux équipements ou à réparer les anciens. « Je me suis fixé un objectif de 10 000$ », annonce-t-il. Au moment d’écrire ces lignes, l’objectif d’amasser 10 000 $ était pratiquement atteint. Fernand Courchesne a souligné lundi en après-midi qu’il manquait environ 250 $. « Je suis convaincu qu’on va l’atteindre, car il y a encore sept jours à la collecte. »

« Je m’étais inscrite à la Fondation des sports adaptés et quand j’ai rencontré Fernand qui m’a parlé de son projet », explique Colette Jean, une dame à mobilité réduite qui a eu l’occasion de participer à l’évènement et de prendre part à l’organisation. 

C’est la première fois que ce défi existe « dans cette forme ». En effet, l’année passée, M. Courchesne avait gravi seul la montagne 19 fois, soit 133 kilomètres, l’équivalent en dénivelé du mont Everest. Si, selon la météo, il est encore possible à des coureurs de se joindre dans la journée du 6 septembre, les autres peuvent prendre de l’avance pour l’année prochaine. « Ce n’est pas confirmé à 100%, mais il y a de très forte que chance que cela recommence l’an prochain ! Alors, si des gens à mobilité réduite ont le goût de vivre l’expérience… » Il souhaite également organiser un évènement cet automne pour les couleurs, se réjouit déjà le sportif.  

Plusieurs objectifs se cachent derrière ce projet. « C’est comme un triple objectif. C’est de permettre aux personnes qui n’ont pas la chance d’aller par eux même sur la montagne d’y accéder, c’est aussi de faire connaître la fondation et sensibiliser la population aux besoins de ces personnes. [...] Ce qui m’a interpellé dans la fondation c’est l’inclusion. On veut vraiment que les personnes à mobilité réduite se sentent incluses dans la société et qu’elles puissent participer à ce type d’activité. C’est de l’inclusion par le sport adapté. » 

« On partage le bonheur ensemble et c’est notre paie le bonheur que cela peut apporter. En plus, cela nous maintient en forme! » affirme Fernand Courchesne, l’organisateur et coureur du Défi Everest-Orford 2021.

« C’est un bel effort physique. C’est vraiment agréable de voir le résultat, quand on donne un accès au sommet à des personnes qui n’ont pas la chance de pouvoir le faire sans cet effort-là. On est assez fier et physiquement on est content de faire cet exercice. Pour la Fondation c’est important, j’invite les gens à contribuer ! » témoigne entre deux souffles, Robert Cyr, l’un des participants de la journée. 

« On partage le bonheur ensemble et c’est notre paie le bonheur que cela peut apporter. En plus, cela nous maintient en forme! » affirme l’organisateur.

M. Courchesne a insisté sur l’importance de l’implication de son partenaire principal, l’enquêteur du Service de police de Granby, Evan Picard. « Il a impliqué la direction et ils ont formé une équipe pour amasser des dons. Ils avaient un objectif de 2500 $. Ils sont en voie de l’atteindre. C’est vraiment une grande part du succès de l’événement. » Evan Picard a réalisé 11 ascensions de la montagne.