La journée a débuté sous le soleil à la Ferme Ste-Catherine de Sherbrooke, où on a parcouru l’histoire de l’entreprise familiale et les défis auxquels elle fait face. L’attention s’est ensuite dirigée vers la Ferme Les 3 pouces verts, à Cookshire-Eaton, ainsi que vers Le Petit Mas, à Martinville, pour finalement se terminer à la Ferme piscicole des Bobines, à East-Hereford.
Les réflexions se sont enchaînées durant cette journée haute en découvertes pour l’artiste, qui a même eu l’occasion de s’initier à l’apiculture ; le copropriétaire de la Ferme Les 3 pouces verts, Yves Vaillancourt, l’a invité à désoperculer un cadre [retirer la cire pour en libérer le miel] et verser son propre pot de miel.
Si l’ambassadeur estrien de la campagne « Mangeons local plus que jamais ! » a déjà son fermier de famille depuis plusieurs années et s’est déjà bien familiarisé avec la réalité agricole durant ses années de travail social, celui-ci espère qu’il pourra aider à instaurer de plus solides liens entre la population et les producteurs du coin grâce à cette initiative.
« J’ai fait des recherches pour me préparer, et ce qui m’a le plus troublé, c’est quand j’ai découvert que la nourriture est l’une des sphères pour laquelle nous sommes les plus résistants au changement. [...] On paie beaucoup plus cher pour à peu près tout ce qu’on consomme, mais pour la nourriture on est très résistants.
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Si on paie notre casseau de fraises une piastre plus chère que l’année d’avant, on a un grand sentiment de révolte, alors que dans les faits, c’est quelque chose qu’on se met dans le corps trois fois par jour. Il n’y a pas grand-chose de plus intime dans la vie que de se nourrir. Moi, j’ai envie de savoir qui le prépare, et si ça me coute un peu plus cher parce que les méthodes utilisées sont plus écologiques, parce que ça réinjecte dans une économie pour ma région, parce qu’il y a tout simplement de vrais humains que je connais derrière, allons-y ! »
« À partir du moment où on va réaliser que ce sont nos voisins, nos amis, les jeunes de nos communautés qui travaillent pour nous nourrir sainement, on va être beaucoup plus à l’aise dans notre rapport à ce monde de l’agriculture et dans notre volonté à manger local », ajoute celui qui a également signifié qu’il poursuivrait la réflexion jeudi soir, en tant qu’invité à l’émission Bonsoir, bonsoir ! sur les ondes de Radio-Canada.
![David Goudreault s’est prêté au jeu et a lui-même désoperculé un cadre [retirer la cire pour en libérer le miel] pour ensuite verser son propre pot de miel à la ferme Les 3 pouces verts.](https://lescoopsdelinformation-latribune-prod.web.arc-cdn.net/resizer/cwXc2b9xxP9yaF8VHjDfYLPyOV0=/1440x0/filters:format(jpg):quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/SQJHL6HN3BCT7O5YD4QAIJCEAU.jpg)
Sauvé par les consommateurs
Depuis qu’il a lancé son projet en 2012, Yves Vaillancourt a non seulement compris le travail qui se cache derrière chaque fruit, lui qui vivait en Floride depuis 20 ans et ne provenait pas du milieu agricole, mais il a aussi bien constaté la différence que peuvent faire de fidèles consommateurs. En présentant sa production de petits fruits, de miel, d’œufs de poules en liberté et de cochons rustiques, l’agriculteur a relaté une situation bien particulière que lui et sa conjointe Nathalie Laplante ont vécue.
« Nous, on fait de l’agriculture écoresponsable. On engage des agronomes du Club agroenvironnemental de l’Estrie pour faire le dépistage des insectes et maladies fongiques, mais même s’ils nous font des recommandations, on ne va pas nécessairement les appliquer. Pendant une certaine période, il n’a pas plu et les champs étaient en fraises. Un agronome est venu et nous a dit qu’il annonçait beaucoup de pluie pendant les prochains jours, et qu’il faudrait appliquer un fongicide pour éviter que la moisissure ne se développe. Mais on n’aime pas ça, arroser nos fruits, alors plutôt, on a décidé de faire un appel à tous. On a fait une vidéo sur Facebook pour dire aux gens qu’on allait rester ouverts jusqu’à 20 h, qu’on tenterait de cueillir le plus de fraises qu’on pouvait. Et ça a marché. On a pas eu à arroser. On est très proche de notre clientèle, on a atteint 2000 personnes qui nous suivent sur Facebook ! » a raconté celui qui s’implique comme président du Conseil de l’industrie bioalimentaire de l’Estrie (derrière Créateurs de saveurs Cantons-de-l’Est).
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Entretenir le lien
Le président de l’UPA-Estrie, François Bourassa, a également profité la journée festive de mardi, qui remplaçait les habituelles portes ouvertes de l’UPA, pour lancer un message à la population au nom des quelque 2700 fermes qui évoluent dans la région. « L’achat local, c’est drôlement important pour l’économie régionale, c’est drôlement important pour l’environnement aussi. Le circuit court, c’est à privilégier en tout temps. On parle des produits locaux, mais on privilégie beaucoup aussi les commerces qui sont locaux et de propriété familiale, plutôt que de faire des achats dans des grands centres de distribution. L’argent que vous allez dépenser chez un commerce local, il va être réinvesti dans la communauté, alors que dans les grands centres de distribution, ce sont les actionnaires qui en bénéficient », a lancé le producteur laitier et acéricole de Valcourt.
« On trouve que c’est super important de garder ce lien entre l’agriculture et le consommateur, parce qu’autrefois, tout le monde avait un lien de parenté avec un producteur quelque part. Maintenant, on est à moins de 2 % de la population qui a un lien direct avec l’agriculture », a-t-il ajouté.
Rappelons que l’UPA a lancé l’an dernier l’application « Mangeons local plus que jamais ! » qui permet d’identifier et de localiser les producteurs agricoles qui vendent à la ferme. Cette année, elle permet également de bénéficier de circuits thématiques et de repérer des restaurants participant au programme Aliments du Québec au menu.
David Goudreault compte parmi les 16 vedettes québécoises choisies pour représenter l’achat local dans chacune des régions du Québec dans le cadre de cette initiative.
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