Tout d’abord, il faut savoir qu’il existe deux sortes de magnésium métallique. Le magnésium primaire provient de résidus miniers désamiantés et transformés pour produire des lingots de magnésium pur. Tandis que le magnésium recyclé comme son nom l’indique est fabriqué à partir d’alliages de retailles de magnésium.
Les qualités de ce métal
Le magnésium possède de nombreuses qualités qui en font un matériau de plus en plus recherché. Ce métal de faible densité offre une excellente résistance à la traction d’où son importance dans l’alliage avec l’aluminium. Il est également malléable, ce qui permet de bien le mouler en plus de réduire la transmission des vibrations. Ses utilités sont donc multiples. On l’emploie dans la fabrication entre autres des autos, avions, vélos, canettes et ordinateurs. Puisqu’il est plus léger que l’aluminium et d’autres métaux, il diminue le poids des objets. Par exemple, lorsqu’il est employé dans la fabrication de véhicules électriques, il rend ces derniers plus légers, ce qui permet d’augmenter l’autonomie des batteries.
Un métal d’avenir
Avec ses anciennes installations minières, Val-des-Sources possède une grande quantité de la base première pour la fabrication de ce métal de l’avenir. Elle présente donc un avantage intéressant pour les entreprises du domaine du magnésium telles que Alliance Magnesium et Magnesium Technologies Recycles (MTR). Ces deux entreprises innovantes ont vu le plein potentiel de Val-des-Sources pour la production de ce métal en forte croissance partout à travers le monde.
Dans le cas de MTR, l’entreprise a choisi de s’installer à Val-des-Sources pour les infrastructures de l’ancienne mine Jeffrey. « L’endroit est parfait pour une fonderie comme la nôtre et nous avons l’espace nécessaire pour nos phases 2 et 3 », explique le président Patrick Houle. Aujourd’hui, MTR est l’une des rares entreprises à se spécialiser dans le recyclage complet du magnésium. En fait, selon Patrick Houle, c’est 95 % de la matière qui est récupérée des rebus de magnésium des fabricants d’autos grâce à un procédé novateur, ce qui en fait une nouvelle technologie encore moins polluante et plus efficace. « Avec cette nouvelle technologie et le développement de nos fours, ça vaut la peine d’investir dans le recyclage du magnésium. Les coûts de production sont moins élevés que par le passé et ce métal est de plus en plus recherché, surtout dans le domaine automobile où les besoins sont grands », précise M. Houle. MTR désire également devenir un levier pour la création de nouvelles entreprises qui ont besoin de magnésium comme matière première. « Par exemple, lors de la troisième phase de mon projet, je veux mettre en place une compagnie qui fabriquera des pièces d’équipement sportif. Nous sommes installés à Val-des-Sources et nous voulons créer de l’emploi pour les gens de la région », mentionne celui qui fut métallurgiste et qui a effectué 15 ans de recherche dans le domaine avant de démarrer son entreprise.
Du côté d’Alliance Magnesium, c’est surtout la proximité des serpentins de résidus miniers qui a décidé l’entreprise à choisir la région. Elle vient d’entamer sa phase de démonstration commerciale de fabrication de magnésium à partir de pièces de magnésium recyclé. Dans un avenir rapproché, elle devrait démarrer la fabrication de magnésium primaire à partir de résidus miniers qu’elle possède en grande quantité grâce aux sites industriels miniers qu’elle a acquis. Si tout se déroule comme prévu, Alliance Magnésium prévoit également entreprendre sa phase de production commerciale destinée principalement aux marchés des transports et de l’aéronautique au cours de l’année 2022.
Comme on peut le constater, les entreprises du domaine du magnésium contribuent déjà au dynamisme de Val-des-Sources avec la création de nombreux emplois. Le succès de MTR et d’Alliance Magnésium permettra assurément d’attirer de nouvelles entreprises et faire de Val-des-Sources la technopole du magnésium.
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