Ces bottes ainsi que 100 000 lacets seront livrés en 2023 aux entrepôts des Forces armées canadiennes à Montréal et Edmonton. Le contrat contient aussi l’option pour le gouvernement de commander jusqu’à 67 500 paires de bottes supplémentaires au cours des cinq prochaines années. Il s’agit d’un changement de cap pour l’armée canadienne qui donnait jusqu’à maintenant un montant aux soldats pour acheter eux-mêmes leurs bottes.
« C’est un retour à un modèle d’approvisionnement qui est important pour l’économie canadienne, indique Simon La Rochelle, président de Royer. Les soldats achetaient directement dans les magasins. Avec tous les intermédiaires, le prix payé est d’environ 300 ou 330 $ alors qu’on peut les fabriquer pour environ 150 $. C’est une économie qui dépasse le double de ce qui est octroyé aux soldats en ce moment. »
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Une botte flexible
La botte de cuir destiné aux militaires aura une hauteur d’environ 8 à 9 pouces.
« Ça ressemble à une botte de travail sauf qu’il n’y a pas d’éléments de sécurité. Sa particularité, c’est que la semelle est fabriquée par un processus d’injection qui permet de faire des bottes très étanches, très légères et très flexibles. À l’époque, les semelles étaient plus lourdes et rigides. C’est un bel hybride. C’est une botte qui a toute la résistance de son histoire et son confort de la nouvelle technologie de semelage qu’on utilise ici à Sherbrooke. »
Les bottes seront optimisées pour être portées dans un climat plutôt chaud entre 0 et 25 degrés Celsius.
« Nos hommes et nos femmes en uniformes sont appelés à intervenir dans des missions de paix par exemple et c’est rarement dans des pays où il fait froid », précise Marie-Claude Bibeau, ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire et députée de Compton-Stanstead.
Royer est établi dans la région des Cantons-de-l’Est depuis 1934. Spécialisée dans la conception et la production de bottes de travail et de bottes militaires, l’entreprise vend ses produits sous la marque ROYER® dans plus d’une vingtaine de pays à travers le monde.
Le projet, qui s’élève à plus de 10 millions de dollars, permettra à ce fabricant de bottes de travail d’entreprendre le virage vers l’industrie 4.0 et de quintupler sa capacité de production.
Grâce à ce projet d’investissement, L.P. Royer pourra aussi rapatrier à Sherbrooke une portion des activités de production qui sont actuellement en sous-traitance en Asie et créer 32 emplois sur une période de trois ans dans la région.
On a procédé à son inauguration lundi avant-midi sur la rue Robert-Boyd. L’usine et son porte-parole Georges St-Pierre sont visibles de l’autoroute 10 depuis plusieurs semaines.
« C’est comme un rêve de petit gars que je vis aujourd’hui », a lancé Simon La Rochelle, président et directeur général de l’entreprise.
« Nous prenons tout un virage à la fine pointe de la technologie. C’est la preuve que si on fait les bonnes choses, on peut décider de le faire entre nous. »
L’usine Royer de Lac-Drolet, celle qui a vu naître la compagnie en 1934, poursuit ses activités. On lui consacrera la production de bottes plus spécialisées.
Celle de Sherbrooke retiendra la production de masse. On y a installé un robot capable d’assembler 620 chaussures de travail à l’heure.
L.P. Royer est en mesure d’attirer de la main-d’œuvre, assure M. La Rochelle. Toutefois, on est toujours à la recherche de candidats pour pourvoir des postes plus spécialisés.
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Le gouvernement du Québec et Investissement Québec attribuent 6 millions de dollars à L.P. Royer pour l’implantation de cette usine et l’acquisition d’équipements à la fine pointe de la technologie.
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Le gouvernement du Québec accorde d’abord un prêt de 3 millions de dollars par le biais du programme ESSOR alors qu’Investissement Québec consent un prêt de 3 millions de dollars.
Le ministre des Transports et ministre responsable de la région de l’Estrie, François Bonnardel, en a fait l’annonce au nom du ministre de l’Économie et de l’Innovation et ministre responsable de la région de Lanaudière, Pierre Fitzgibbon.
« Nous avons la chance, ici en Estrie, de compter sur la présence et le succès de L.P. Royer, un leader dans le secteur de la fabrication de bottes et de souliers de travail de même que de chaussures militaires. Je suis très heureux que notre gouvernement soutienne sa croissance, car c’est grâce à la réussite d’entreprises manufacturières audacieuses et innovantes comme elle que nous pouvons assurer la vitalité et la prospérité économiques de la région de l’Estrie », explique M. Bonnardel.
M. Bonnardel ajoute que Royer peut servir d’exemple à d’autres entreprises pour ce qui est de rapatrier ici de la production habituellement confiée en Asie.
Guylaine Mathieu, directrice régionale Centre-du-Québec chez Investissement Québec, renchérit. Selon elle, l’équipe de la compagnie L.P. Royer a fait preuve d’une détermination certaine. « En espérant que d’autres feront de même », note-t-elle. « Nous serons là pour les aider dans leurs projets. »