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Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS a fait parvenir au ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec cette semaine le projet d’implantation du centre de crise en Estrie qui nécessiterait des investissements annuels récurrents de 1 165 482 $ pour l’opérer.

« C’est la première fois que le projet est déposé au ministère avec l’appui du CIUSSS de l’Estrie. Plusieurs acteurs du milieu communautaire, mais aussi du réseau de la santé, du service de police, de la Ville de Sherbrooke, mais aussi la population en général sont mobilisés autour de ce projet », signale la députée de Sherbrooke, Christine Labrie.

La députée de Québec solidaire a remis une copie du projet directement au ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux du Québec, Lionel Carmant, mercredi, en lui expliquant que tout le monde est mobilisé autour de ce projet, et à quel point il est nécessaire pour compléter les services en santé mentale dans notre région.

La députée solidaire de Sherbrooke ainsi que le directeur du Service de police de Sherbrooke, Danny McConnell, et le maire de Sherbrooke, Steve Lussier, ont fait des sorties publiques au cours des derniers mois pour rappeler l’importance de mettre en place un centre de crise en santé mentale à Sherbrooke.

« Nous n’inventons pas un nouveau modèle. De tels centres de crise sont implantés dans plusieurs régions du Québec. Nous voulons rattraper le retard de la région en ce sens. Il y a une prévalence plus élevée en Estrie en ce qui a trait à la santé mentale. Le ministre est très sensible à tout ce qui touche la santé mentale », indique Christine Labrie.

C’est le Centre de prévention du suicide – Estrie (JEVI), Entr’elles Halte Crise et Le Passant qui sont les organismes mandataires dans l’actualisation du centre de crise communautaire en Estrie.

Pour le centre de crise à mettre à Sherbrooke, le projet prévoit la mise en place de huit lits. La durée maximale de séjour au centre de crise est de 14 jours.

« Comme vous le constaterez à la lecture du document, le projet ne consiste pas à remplacer des initiatives, mais bien à développer un centre de crise communautaire avec une offre de service unique et inexistante à ce jour. Il s’agit d’un projet en cohérence avec le continuum des services offerts en Estrie », explique le document du projet d’implantation du centre de crise en Estrie dont La Tribune a obtenu copie.

Les services du centre de crise communautaire s’adressent aux hommes et femmes de 18 ans et plus en situation de crise sur une base volontaire. Le document note que 75 pour cent des usagers reçus dans les centres de crise sont à risque de suicide.

Le centre de crise est en quelque sorte un milieu tampon entre la maison et l’hôpital où les personnes ne sont pas assez en sécurité pour rester seules à la maison, mais pas assez en danger pour devoir se retrouver en psychiatrie.

« L’expérience développée en intervention de crise au Québec au cours des dernières années nous démontre que la plus grande efficacité est obtenue lorsque les services d’intervention et d’hébergement de crise sont offerts par une seule équipe, en un même lieu et non dispersés un peu partout sur un territoire donné. Nous croyons que l’efficacité et la viabilité des services de crise passent également par le développement d’une expertise et d’une spécificité qu’un intervenant seul ne peut assumer », explique le document transmis au MSSS par le CIUSSS de l’Estrie-CHUS.

En plus du centre de crise à mettre en place à Sherbrooke, le projet demande qu’un lit pour homme et un lit pour femme soient ajoutés aux deux lits déjà existants, dans les ressources Entr’elles Halte Crise et Le Passant, afin de bien couvrir les demandes de services dans le Réseau local de services de la Haute-Yamaska ainsi que dans celui de la Pommeraie, pour un total de quatre lits dans ce secteur.

« Pour le centre de crise à Sherbrooke, il reste à établir la façon de l’implanter par une nouvelle construction ou un agrandissement à JEVI. Ça reste à établir, mais le projet est maintenant déposé de façon concrète et se trouve entre les mains du ministre », signale Christine Labrie.

Historique

En 1998, les membres du Regroupement des ressources communautaires en santé mentale de l’Estrie (RRCSME) ont déposé le Projet d’intégration et d’hébergement des services d’intervention de crise en Estrie à la Régie régionale de la santé et des services sociaux de l’Estrie. En février 2010, un projet révisé intitulé Projet de centre de crise communautaire a été déposé au Comité d’organisation des services de crise en Estrie.

Une nouvelle version, écrite en 2014, a été déposée au sous-comité Services de crise en santé mentale de l’Agence de la santé et des services sociaux de l’Estrie, sous le nom de Centre de crise en Estrie.

En 2019, le RRCSME a voulu remettre de l’avant ce projet. Un dépôt officiel a été effectué à l’automne 2019 au CIUSSS de l’Estrie — CHUS, appuyé cette fois-ci par de nombreux partenaires du réseau communautaire et du réseau de la santé et des services sociaux, dont les psychiatres du territoire.

« Ça fait 20 ans que ce projet est en discussion, mais la suite est entre les mains du gouvernement. Le projet a obtenu l’appui du CIUSSS pour la première fois au cours de la dernière année. Il faut maintenant aller de l’avant et c’est ce que j’ai manifesté au ministre Carmant. Ce n’est pas normal que pour les personnes en détresse en Estrie il n’y ait pas d’entre-deux entre le soutien des proches et l’urgence psychiatrique », estime la députée de Sherbrooke.

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