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Invitée à réagir aux exemples de jeunes femmes québécoises comme a raconté récemment une finissante de l’UQAM qui récoltent des sommes d’argent impressionnantes sur le site OnlyFans, Marie-Michèle Whitlock du Centre d’aide et de luttes contre les agressions à caractère sexuelles en Estrie (CALACS — Agression Estrie) rappelle qu’il y a un revers à cette médaille.

Sur le plateau de Tout le monde en parle, Hélène Boudreau, l’étudiante poursuivie par l’UQAM pour avoir montré sa poitrine sur sa photo de finissante et l’avoir diffusée en ligne, a affirmé gagner près de 100 000$ sur le site OnlyFans.

« Il faut se questionner sur le consentement de certaines autres femmes. Il y a de nombreuses adolescentes de Sherbrooke et d’ailleurs au Québec qui publient des photos et des vidéos nues d’elles sur ce site », confirme Mme Whitlock qui peut citer des exemples concrets.

Selon le Code criminel, ce type d’image correspond à la définition de la pornographie juvénile tant pour accéder à ces images que pour les produire ou les distribuer, même si la personne mineure est consentante. La peine minimale pour les adultes comporte des peines de prison fermes.

« C’est aussi un important lieu pour le recrutement pour les proxénètes. C’est plus facile d’aller chercher des adolescentes sur ce site alors qu’elles posent déjà nues que d’aller dans les cours d’école. Il y a des recruteurs pour la prostitution dans l’ensemble des réseaux sociaux et particulièrement sur ce type de site », dénonce Marie-Michèle Whitlock.

OnlyFans est un site d’abonnement en ligne où les utilisateurs doivent payer une somme mensuelle et où ceux qui y publient du contenu sont rémunérés en fonction de leur popularité. Le site n’est pas dédié à la pornographie, mais de nombreuses images de nudité y sont publiées.

Marie-Michèle Whitlock du CALACS rappelle que la pandémie de la COVID-19 a modifié le marché de la prostitution.

« Les proxénètes ont vu leurs revenus baisser de façon importante. Des sites comme OnlyFans constituent un endroit où ils peuvent encore faire de l’argent en exploitant les femmes sous leur emprise. Ce site fait bel et bien partie de l’industrie du sexe et de la pornographie. Nous n’entendons jamais parler de celles qui doivent publier des photos et des vidéos sans leur consentement, pas plus des femmes dans les films pornographiques qui se font agresser sexuellement. Il n’est possible de rien valider en ce sens » « signale Marie-Michèle Whitlock.

L’intervenante du CALACS rappelle qu’une fois que les photos et vidéos de femmes nues sont publiés, elles en perdent le contrôle.

«Il se passera quoi avec ces images dans cinq ou dix ans. Il est impossible de revenir en arrière une fois que les photos sont publiées», soulève Marie-Michèle Whitlock du CALACS de l’Estrie.

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