« Il y a un deuil à faire pour notre communauté, mais il faut passer au travers. Les paroissiens comprennent dans la grande majorité qu’il n’était plus possible de conserver l’église », explique le curé de la paroisse Bon-Pasteur qui regroupe entre autres l’église Sainte-Famille, l’abbé Daniel Gilbert.
Le bâtiment, nécessitant des investissements d’au moins 325 000 $ pour une mise aux normes, dont la réfection d’une toiture qui coulait dans la sacristie à 200 000 $, représentait déjà un casse-tête financier pour la fabrique de la paroisse Sainte-Famille. Les consignes sanitaires liées à la pandémie de la COVID-19 qui ont contraint les églises à d’abord fermer ses portes puis à les ouvrir en restreignant de façon importante le nombre de personnes pouvant y être accueillies ont plombé le bilan financier. La fermeture de la salle paroissiale qui ne pouvait être louée et du bingo Abénaquis qui rapportait des revenus à la fabrique ont accéléré le processus de fermeture de l’église.
« On parle de revenus de près de 100 000 $ au cours de la dernière année. Nous voulions déjà consulter les paroissiens relativement aux travaux de rénovation nécessaires pour le toit avant que la pandémie interdise les rassemblements. Nous avons envoyé des lettres aux 180 personnes qui avaient payé leur CVA au cours des trois dernières années pour obtenir leur avis. Nous avons reçu une quinzaine de réponses. La plupart comprenaient la décision de fermer, mais certains étaient choqués de la décision », signale le curé Daniel Gilbert.
Cette restriction de ne pas se rassembler en communauté pour prendre les décisions est un élément qui rend encore plus difficile cette fermeture, selon l’abbé Gilbert.
« Le processus de deuil est encore plus difficile à faire. Les paroissiens n’ont pas pu exprimer leur déception ensemble. Comme curé, nous voulons être là pour animer les communautés, pas pour fermer des églises. Mais devant le constat financier à Sainte-Famille, nous n’avions pas le choix », mentionne l’abbé Gilbert qui a connu plusieurs fermetures d’églises aux quatre coins du diocèse de Sherbrooke au cours des 30 dernières années.
Un appel d’offres sera publié cette fin de semaine dans La Tribune pour vendre l’église datant de 1965 et le terrain de la rue Papineau.
« Nous avons déjà été approchés par des personnes qui voudraient acquérir le bâtiment et le terrain. L’église Sainte-Famille est située dans un quartier intéressant. Nous aimerions vendre à une personne ou un groupe qui voudrait mettre en place un projet à caractère social. Les personnes intéressées peuvent déposer une offre avant le 28 mai. Nous allons les ouvrir le 1er juin », signale l’abbé Gilbert.
Les paroissiens de Sainte-Famille seront invités à joindre l’un des autres églises de la paroisse du Bon-Pasteur de Sherbrooke, Saint-François-d’Assise, Marie-Reine ou Saint-Jean-Baptiste situées à Sherbrooke. L’église Saint-Philémon de Stoke fait aussi partie de cette paroisse.