Un joyau devient un espace vert à Stanstead-Est

La conseillère municipale Pamela B. Steen et le maire de Stanstead-Est, Gilbert Ferland

Pour ceux qui ne le connaissent pas, l’endroit passe facilement inaperçu. Or, une fois qu’on a franchi la clôture, on découvre les chutes Burroughs, aux abords de la rivière Niger à Stanstead-Est, et l’ancienne centrale d’Hydro-Québec. La petite municipalité vient d’acquérir un terrain d’une quarantaine d’acres où elles se trouvent, et prévoit en faire un espace vert.


La Tribune a visité les lieux, mercredi, en compagnie du maire de Stanstead-Est, Gilbert Ferland, et de la conseillère municipale Pamela B. Steen.

L’occasion d’acquérir ce vaste terrain s’est présentée alors qu’Hydro-Québec voulait s’en départir, raconte le maire.

Stanstead-Est l’a acheté pour 90 000 $. Des consultations ont été menées cet automne. Le projet de parc des chutes Burroughs (un nom qui n’est pas encore officiel) est encore embryonnaire, précise Pamela B. Steen, qui préside le comité qui se penchera sur son développement. Le comité est composé du maire, de conseillers et de citoyens. Seule certitude pour le moment, c’est qu’on souhaite aménager des sentiers et qu’on veut protéger certaines espèces de la faune et de la flore, dont la vergerette de Provancher, une petite plante menacée, et une sorte de salamandre. 

« Corridor appalachien est venu faire un portrait de tout ce qui était sur le terrain à protéger. On est rendu là, voir la mission, les valeurs, ce qu’on veut protéger et comment. »

La forêt est extrêmement riche, décrit Mme B. Steen. On retrouve notamment des grands pins, une cédrière, une érablière. Même s’il n’est pas accessible en ce moment, l’endroit est bien connu dans le secteur : des gens venaient s’y baigner dans leur jeunesse. Des traces montrent aussi qu’il est encore fréquenté, même s’il n’est pas encore officiellement ouvert au public. 

« C’était une place qui était quand même un peu utilisée. On a trouvé que la centrale avait du potentiel. On veut garder l’accès et toute la richesse du territoire », note la conseillère. « On a fait faire des fouilles archéologiques sommaires pour voir ce qu’il y avait sur le territoire des Abénaquis. On a trouvé un percuteur qui date de plusieurs milliers d’années. On a aussi trouvé du quartz du mont Pinacle », raconte-t-elle en soulignant que ce type de minerai a fait l’objet de troc. 

Sise tout près d’Ayer’s Cliff, Stanstead-Est compte un peu plus de 600 citoyens habitant en milieu rural. La petite municipalité, qui regroupe 40 % d’anglophones, est presque à cheval entre deux MRC, soit celle de Memphrémagog et celle de Coaticook, où elle se trouve.

« Notre municipalité n’a pas de parc, pas de cœur villageois pour se rassembler », note la conseillère en soulignant l’attrait pour l’endroit.

Celui-ci sera accessible à la population, mais aussi aux gens de l’extérieur. Le comité aimerait qu’il le soit à l’été 2021, mais comme on souhaite aménager des sentiers avant l’ouverture, celle-ci pourrait bien avoir lieu à l’été 2022. Tout est encore à décider, note la présidente du comité, autant pour la vocation de la centrale que l’usage du site.

L’ancienne centrale hydroélectrique d’Hydro-Québec n’est pas visible de la route 143, mais elle se dresse fièrement aux abords de la rivière Niger.

Un projet en développement

Au Canton de Hatley, le projet de développement de la Vallée Massawippi se poursuit. 

« On a 4 à 5 km de fait pour le vélo de montagne et les sentiers pédestres. Il faut se rappeler qu’on était propriétaire de (la station) Montjoie, à l’époque, avec Sherbrooke et Waterville. Quand ça a été dissous, on a fait l’acquisition de plus de 250 acres de chaque côté de la rivière Massawippi. Ce sont des terrains qui appartenaient au parc Montjoie. On a commencé à faire les sentiers de vélo de montagne et pédestres », rappelle le maire du Canton de Hatley, Martin Primeau.

Cet été, la municipalité veut construire un pont permettant d’enjamber la rivière Massawippi. Une demande de subvention a été faite. « Environ 80 % du territoire qu’on a acquis est de l’autre côté de la rivière. On a trouvé l’endroit propice. » 

Le terrain est très prisé par les ornithologues amateurs et professionnels, souligne M. Primeau, et les sentiers permettront d’y avoir un meilleur accès.

(La Tribune, Jessica Garneau)

Saviez-vous que...

Les chutes Burroughs portent le nom d’un criminel notoire, Stephen Burroughs, également un auteur? Selon le Répertoire du patrimoine culturel du Québec, vers la fin du 18e siècle, l’aventurier américain construit un moulin à l’endroit qui porte le nom de « Burrough’s Falls » en son honneur. « Ces chutes constituent le moteur économique du hameau en permettant le transport et la transformation de marchandises. C’est en 1929 qu’une centrale hydroélectrique est mise en place », peut-on lire.