Une vingtaine de personnes se sont donc rassemblées devant le Centre local d’emploi de Sherbrooke, sur la rue King Ouest, vers midi jeudi.
« On sait qu’au Québec, en ce moment, c’est un enjeu qui est crucial, pense la coordonnatrice de la Table d’action contre l’appauvrissement de l’Estrie, Rosalie Dupont. On espérait mieux de la part du gouvernement. Malheureusement, on n’a pas eu grand-chose. »
« C’est vraiment décevant, poursuit-elle. On s’attendait à quelques petits gains, mais on n’a pratiquement rien eu. En relation avec la pauvreté, on a eu quelques logements sociaux, mais ce n’est même pas près du nombre dont on a besoin au Québec pour loger les familles à faible revenu. On a eu des indexations de frais pour les personnes qui bénéficient de l’aide sociale, qui n’avait pas été indexée depuis 2006 ».
« Saupoudrage »
La coordonnatrice d’Illusion Emploi de l’Estrie, Manon Brunelle, pense qu’il y a eu du « saupoudrage dans des endroits où le gouvernement n’avait pas le choix [d’investir] ». « L’opinion publique l’aurait passé aux pileries s’il ne l’avait pas fait, estime-t-elle. Au-delà de ça, on a suivi de près les intentions gouvernementales concernant les primes. On réalise qu’encore une fois, la prime ne sera pas octroyée sur une base universelle. Uniquement pour les personnes donnant les services, mais plein de monde gravitent dans le monde de la santé et des services sociaux qui ne donnent pas un service, mais qui sont quand même à risque. »
Mme Brunelle pense qu’implicitement, ces primes insinuent que « le gouvernement trouve le salaire minimum trop bas ». « Il est prêt à verser une prime, mais n’est pas prêt à donner le coup de barre », déplore-t-elle.
Impôts
Certains Québécois pourraient avoir de mauvaises surprises lorsqu’ils effectueront leurs déclarations fiscales. « On va voir des gens qui ont perdu leur emploi et qui ne les auront pas retrouvés. On parle de femmes, de jeunes et de personnes qui ne sont pas qualifiées. On parle d’emplois plus précaires. Ces personnes ne retrouveront pas leurs emplois de sitôt », analyse Rosalie Dupont.
« La période d’impôts sera très difficile pour bien des gens qui se retrouvent parfois face à une double réclamation du fédéral qui va réclamer les sommes de la PCU et du provincial qui va réclamer les sommes de l’aide sociale, par exemple, décrit-elle. On a une grosse lutte qui s’en vient là-dessus. »
Et ces luttes, Rosalie Dupont et son équipe les poursuivront. « Le communautaire est en colère, tout comme les associations étudiantes. On a eu un budget qui n’était pas à la hauteur des attentes. On voulait un budget juste, féministe et vert, ce n’est pas ce qu’on a eu », martèle-t-elle.