« On est épuisés! » a lancé Claudelle Cyr, du Regroupement des organismes communautaires de l’Estrie au terme d’une journée de ressourcement qui a réuni, mercredi, en mode virtuel, plusieurs regroupement régionaux communautaires des quatre coins du Québec.
Tous ces organismes ont voulu dénoncer haut et fort le sous-financement chronique et la non-reconnaissance de leur expertise, à l’heure où le filet social du Québec s’effrite de partout.
En Estrie seulement, « le taux d’épuisement dans les organismes se situe toujours en haut de 70% depuis septembre et ce malgré le congé des Fêtes, a illustré Claudelle Cyr. C’est alarmant! »
Depuis le début de la crise sanitaire, les organismes communautaires disent continuer de remplir leur part du contrat social. Qu’il s’agisse de logements sociaux, de lutte à la pauvreté, de problématiques liées à la santé mentale, les organismes communautaires continuent d’offrir des services. Et ce, malgré des consignes sanitaires changeantes et des exigences bureaucratiques qui ne cessent de s’alourdir, déplorent-ils.
Récemment, le délestage dans le réseau de la santé et des services sociaux est venu s’ajouter au fardeau vécu par le milieu communautaire depuis près d’un an.
« Au-delà des fonds d'urgence, nous nous attendons à un soutien du gouvernement et cela passe par nous faciliter la tâche avec l'approvisionnement en masques et l’accès à la vaccination, par exemple. Or, depuis le début de la pandémie, nous avons l'impression de toujours devoir nous battre, comme si nous quêtions. Ceci participe grandement à l’épuisement vécu par nos travailleuses et nos travailleurs », a souligné Claudelle Cyr.
« Les gouvernements doivent financer les services publics et les organismes communautaires adéquatement afin de renforcer notre filet social fragilisé. Ils doivent aussi s’assurer du respect des droits humains fondamentaux », a pour sa part ajouté Marilou Lépine-Gougeon de la Table ronde des organismes volontaires d’éducation populaire de l’Estrie. La crise actuelle démontre les faiblesses de notre filet social québécois. Une chance que le mouvement d’action communautaire autonome est présent et qu’il a su s’adapter rapidement! »
Les organismes communautaires estiment que leurs interventions sont plus nécessaires que jamais afin de réduire les inégalités sociales.
« Il n’est pas vrai que nous sommes égaux face à la pandémie, a insisté Claudelle Cyr. Il est pas mal plus facile de s’isoler quand on vit dans un bungalow avec un terrain que dans un appartement surpeuplé! Ou encore pire, dans un milieu violent. Les travailleurs et travailleuses des organismes communautaires autonomes connaissent les enjeux qui touchent la population. Le gouvernement a le devoir de reconnaître leurs expertises