Au travail pour la santé du lac d’Argent

 Le lac d’Argent à Eastman.

Chacun à leur façon, ils posent un geste pour l’environnement. À l’occasion du Gala des Prix d’excellence en environnement de l’Estrie qui se déroulera le 26 février, La Tribune trace le portrait de quelques-uns des finalistes.


L’Association des résidents pour la protection de l’environnement du lac d’Argent (ARPELA) ne chôme pas. Après s’être mobilisée pour contrer le myriophylle à épis, elle compte maintenant s’attaquer au phragmite, aussi appelé roseau commun.

« Sur les propriétés des riverains, il commence à y avoir du phragmite qui s’installe. Il y a un endroit en particulier où il y en a beaucoup. On a proposé aux riverains de faire une campagne d’éradication. C’est une plante très envahissante. Elle est très difficile à détruire, parce que ses racines vont en profondeur (…) La meilleure façon, c’est de faucher les plans au ras du sol et d’étendre des toiles. Il faut les laisser un an et demi à deux ans. C’est ce qu’on veut faire au printemps prochain. On a identifié neuf secteurs autour du lac où il commence à y en avoir. On veut agir tout de suite afin d’éviter de perdre le contrôle », explique la présidente de l’ARPELA, Michèle Desrochers. 

Mme Desrochers, qui est biologiste, a fait des recherches dans le domaine, notamment en s’intéressant aux travaux du professeur Claude Lavoie, de l’Université Laval. L’association travaille également en collaboration avec la municipalité d’Eastman. Ce type de plantes aime beaucoup l’eau, et a notamment tendance à s’installer dans les fossés.  

Les membres de l’association qui travaillent au retrait des toiles visant à contrer le myriophylle à épis.  

Une autre bataille

Par ailleurs, pour lutter contre le myriophylle, l’ARPELA souhaite réduire l’ensablement que connaît le lac. 

« Le lac subit beaucoup d’ensablement de la part en particulier du ruisseau Bonnallie qui lui, draine toute la montagne, disons le versant développé résidentiel du mont Orford. À cause du développement, ça a entraîné l’accélération de l’écoulement des eaux lorsqu’il y a de grosses pluies, par exemple, et ça vient gruger les rives du ruisseau Bonnallie. Tout ce sable-là rentre dans le lac. C’est un de nos gros problèmes. On sait que l’ensablement et les sédiments sont des nutriments pour les plantes. C’est comme ça que le myriophylle s’est multiplié : il est nourri, si l’on peut dire, de la masse de sédiments qui entrent dans le lac. Un de nos objectifs est de réduire l’entrée massive de sédiments. On travaille avec la municipalité. » 

Depuis deux ans, l’association pose aussi des toiles dans le plan d’eau afin d’écraser la plante exotique envahissante. 

« On a étudié diverses options et on a vu que ce qui est le plus efficace, c’est d’écraser ces plantes-là avec des toiles. » L’association utilise des toiles synthétiques (plutôt qu’en jute) et les enlève à l’automne. « C’est plus de travail, en partant c’est plus coûteux, par contre ça a l’avantage qu’on peut les réutiliser. »  

« On espère être capable éventuellement de recouvrir toutes les surfaces où il y a du myriophylle. On ne peut pas toutes les éliminer, mais on peut essayer de contrôler la prolifération de manière à ne pas perdre les usages du lac, entre autres. »

L’exercice représente beaucoup de travail. L’association, composée notamment d’ingénieurs, a développé une plateforme motorisée qui lui permet d’épargner beaucoup de temps, raconte Mme Desrochers. Pour 2021, l’association veut acheter environ 40 toiles de plus. « On aimerait poser au moins 100 toiles par année. »  

L’association regroupe environ 250 membres. 

Lors du lavage des toiles.