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Et les joueurs de l’entraîneur-chef DJ Smith ont amorcé cette saison en force, avec une victoire face à leurs éternels rivaux, les Maple Leafs de Toronto, et ce, même si les Torontois sont parmi les équipes favorites pour terminer au sommet de la division canadienne de la LNH.

C’était le 15 janvier.

Les Sénateurs sont toujours à la recherche de leur deuxième victoire depuis ce temps (avant le match de mardi soir contre Edmonton).

Une victoire, sept défaites, une défaite en prolongation, seulement trois points au classement cumulatif.

Une unité défensive permissive, des gardiens qui peinent à trouver le rythme, DJ Smith doit déjà vivre avec la grogne qui s’installe, dit le directeur des pages sportives du Droit, Sylvain Saint-Laurent, avec qui nous avons discuté.

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Le pauvre. Coincé à Ottawa. Obligé de travailler avec une brigade défensive qui n’est pas toujours digne de la Ligue nationale.

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On lui a consenti un très généreux contrat, mais...

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Les contrats, parfois, sont des cadeaux empoisonnés. Les athlètes qui sont fiers – et c’est son cas – veulent prouver au monde qu’ils méritent les sommes considérables qu’on leur verse, de façon bimensuelle.

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Murray veut gagner. Sauf que pour gagner, en ce moment, il faudrait qu’il réalise de petits miracles.

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Même s’il prie, les miracles tardent à se manifester.

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Pauvre Murray, Prisonnier à Ottawa. Prisonnier de son contrat. Jusqu’en 2024, en plus. Il va trouver ça long...

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Je me suis réveillé, six heures plus tard, en pensant encore à ça.

"},"type":"paragraph"},{"position":7,"text":{"fr":"

C’est à peu près là que j’ai pensé à un type qui a déjà vécu une situation fort semblable, et qui a réussi à s’en sortir.

"},"type":"paragraph"},{"position":8,"text":{"fr":"

Tout ça pour dire que j’ai passé un coup de fil à Ron Tugnutt.

"},"type":"paragraph"},{"position":9,"text":{"fr":"

***

"},"type":"paragraph"},{"position":10,"text":{"fr":"

À l’autre bout du fil, Tugnutt m’écoute poliment, mais il sait fort bien où je veux en venir.

"},"type":"paragraph"},{"position":11,"text":{"fr":"

Il suit avec un grand intérêt le début des Sénateurs. Il a vu, lui aussi, le match de dimanche.

"},"type":"paragraph"},{"position":12,"text":{"fr":"

La situation de Murray lui rappelle bien entendu les premières années de sa carrière, quand il devait défendre la cage des pauvres Nordiques de Québec.

"},"type":"paragraph"},{"position":13,"text":{"fr":"

«Le pire, quand t’es plongé dans une situation comme celle-là... Le pire, c’est que t’as pas le droit de commettre une seule petite erreur. Tu sais, au fond, que chaque erreur peut couler l’équipe. Jouer, chaque jour, avec une telle pression, ça peut devenir très difficile», reconnaît-il.

"},"type":"paragraph"},{"position":14,"text":{"fr":"

Tugnutt s’arrête tout de suite. Il a brièvement côtoyé Murray, lorsqu’il travaillait au sein de Hockey Canada. Il est convaincu de son talent. Il pense que le meilleur est à venir.

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«C’est juste qu’en ce moment, il vit avec la pression d’être parfait, soir après soir, pour donner une chance à son équipe. C’est peut-être trop...

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— C’est justement pour ça que je voulais vous parler. Comment devrait-il réagir?

"},"type":"paragraph"},{"position":17,"text":{"fr":"

— Ce n’est pas simple. Souvent, quand un gardien traverse une période difficile comme celle-là, il lui arrive tout plein de petites mésaventures. Pensez au premier but du match, dimanche. Si la rondelle n’avait pas dévié contre le bâton d’un joueur des Sénateurs, Murray n’aurait pas eu de misère à l’arrêter.

"},"type":"paragraph"},{"position":18,"text":{"fr":"

— Je répète ma question...

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— Et je vous dis que c’est difficile. Dans mon temps, en plus, nous n’avions pas accès aux psychologues sportifs. Moi, j’essayais vraiment d’adopter une attitude positive. Today is the day était devenu mon mantra. Chaque jour, au réveil, je me disais que les choses allaient commencer à se replacer...»

"},"type":"paragraph"},{"position":20,"text":{"fr":"

J’ai ri.

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Il a ri jaune.

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En cinq années à Québec, Tugnutt a effectué 153 présences devant le filet des Nordiques. Il a obtenu seulement 35 victoires.

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Je lui ai dit, en tout respect, qu’il est parfois difficile de savoir où s’arrête l’optimisme et où débute la sottise...

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«En fin de compte, ce que j’essaie de dire, c’est que Murray doit continuer à croire en ses moyens. Il ne doit pas oublier qu’il a gagné la coupe Stanley deux fois. Il a été chanceux d’entreprendre sa carrière à Pittsburgh. Il a quand même fallu qu’il batte des adversaires de qualité, durant les séries!»

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Ron Tugnutt dans l'uniforme des Sénateurs d'Ottawa"},"contentType":"image","credits":{"fr":"Archives, La Presse canadienne"},"position":25,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F60dd652f-f28f-43b1-9150-126cc0dba7d8.jpeg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":26,"text":{"fr":"

«J’avais moins d’expérience que Matt, quand j’étais à Québec. Mon meilleur hockey, je l’ai joué quand j’avais 27 ou 28 ans et que je me suis retrouvé à Ottawa. Il faut dire, aussi, que j’ai eu la chance de jouer pour Jacques Martin, à ce moment-là. Notre système défensif était impeccable. Et je connais d’autres gardiens qui ont été aussi, sinon plus chanceux que moi. Martin Brodeur pouvait jouer plus de 70 matches par année, au New Jersey, parce qu’il ne recevait jamais plus de 20 lancers par soir...»

"},"type":"paragraph"},{"position":27,"text":{"fr":"

***

"},"type":"paragraph"},{"position":28,"text":{"fr":"

Ron Tugnutt a réussi à survivre aux années noires des Nordiques. Il ne représente pas un cas unique.

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Je voulais d’ailleurs lui en glisser un mot.

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Des gens s’inquiètent du sort de Tim Stützle, ces jours-ci.

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Des gens de hockey m’ont dit qu’il ferait mieux de compléter la saison en Allemagne. Grandir dans un environnement perdant pourrait nuire à son développement.

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À Québec, à la fin des années 1980, vivait un jeune centre doué, complètement isolé. Il s’appelait Joe Sakic.

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Rater les séries durant les quatre premières années de sa carrière ne l’a pas empêché de devenir Joe Sakic.

"},"type":"paragraph"},{"position":34,"text":{"fr":"

«Au départ, Joe était un jeune garçon timide qui n’occupait pas beaucoup de place dans le vestiaire. La situation difficile des Nordiques lui a permis de devenir un véritable leader», explique-t-il.

"},"type":"paragraph"},{"position":35,"text":{"fr":"

«Jusqu’à maintenant, quand je regarde Stützle, je vois un jeune homme qui est prêt à jouer. Il est chanceux. Combien d’autres joueurs de 19 ans ont l’occasion de jouer en supériorité numérique?»

"},"type":"paragraph"}],"creationDate":"2021-02-01T23:13:14.396Z","externalIds":{"newscycle":"81096FE2-A995-4A7E-9563-0FB517B0D91D"},"firstPublicationDate":"2021-02-02T04:00:00.000Z","free":false,"id":"33846f3f1c84ea4ae5f9b9da7ae76e3b","lead":"CHRONIQUE / Je suis allé au lit, dans la nuit de dimanche à lundi, en plaignant Matt Murray.","locales":["fr"],"metadata":{},"modificationDate":"2021-02-02T04:00:01.873Z","publications":[{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"chroniques"},{"canonical":false,"organizationKey":"ledroit","sectionKey":"sports"},{"canonical":false,"organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"sports"},{"canonical":false,"organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"sports"},{"canonical":false,"organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"sports"},{"canonical":false,"organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"sports"},{"canonical":false,"organizationKey":"latribune","sectionKey":"sports"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"sports/sylvain-st-laurent"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"sports/sylvain-st-laurent"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"sports/sylvain-st-laurent"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"latribune","sectionKey":"sports/sylvain-st-laurent"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"sports/sylvain-st-laurent"},{"canonical":true,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"chroniques/sylvain-st-laurent"}],"slug":"2021/02/02/comment-ne-pas-trop-se-perdre-33846f3f1c84ea4ae5f9b9da7ae76e3b","tags":[],"templateName":"article_columnist","title":"Comment ne pas trop (se) perdre","type":"article","url":"global/contents/33846f3f1c84ea4ae5f9b9da7ae76e3b.json","visual":{"caption":{"fr":"Matt Murray vit une situation qui n'est pas sans rappeler celle de Ron Tugnutt."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Patrick Woodbury, archives Le Droit"},"position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F0d2f9c1c-e5f3-4a19-9193-22f901753951.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},"color":null,"mainVisual":{"caption":"Matt Murray vit une situation qui n'est pas sans rappeler celle de Ron Tugnutt.","contentType":"image","credits":"Patrick Woodbury, archives Le Droit","position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F0d2f9c1c-e5f3-4a19-9193-22f901753951.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},"thumbnailVisual":{"url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F0d2f9c1c-e5f3-4a19-9193-22f901753951.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}}],"position":1,"type":"content_block","photos":[]},{"position":2,"text":"

Il faudra être patient avec les Sénateurs, dit-il. Mais en même temps, depuis 2007, le tandem Brian Murray/Pierre Dorion a gardé essentiellement la même ligne de développement.

Est-ce que les Sénateurs empruntent la bonne direction?

Bonne écoute!

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Les coops de l'information · Le Balado Mag Sports | Le début de saison des Sénateurs d'Ottawa

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Nos autres balados Mag Sports:

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