Le principe est simple : les intéressés peuvent consulter le catalogue de semences disponibles et remplir un formulaire de demande. Entre 5 et 10 graines de chaque variété seront envoyées gratuitement, pour un maximum de 3 différentes variétés par jardinier. On peut prendre les arrangements pour récupérer ses semences ou les recevoir par la poste si cette première option est impossible.
« La personne s’engage à laisser monter un ou deux plants en graines dans son jardin et à nous renvoyer des semences, explique Mme Thomassin-Demers. Ça permet de renouveler le stock de graines et de s’assurer qu’on en a pour les prochains. Ça aide à prévenir la perte de semences ancestrales et ça aide les gens à se lancer dans le jardinage. C’est plus accessible, comme ils n’ont pas à payer. Sur la page Facebook de la Bibliothèque, j’essaie aussi de partager des informations en lien avec le jardinage et la conservation de semences pour leur donner des outils. »
L’idée est venue à l’étudiante à son retour d’un stage en milieu agricole sur l’île de Vancouver. Son cours intitulé « Projet intégration », à l’automne dernier, lui demandait de mettre sur pied une initiative qui sensibiliserait les gens ou créerait un changement en lien avec un enjeu environnemental.
« Là où je travaillais, ils avaient une banque de semences avec leur municipalité. Ça fonctionnait bien, alors je me suis dit que je pourrais faire ça moi aussi ici. En le mettant en ligne, ça me permet de couvrir tout le Québec. Personnellement, je suis juste vraiment passionnée par la nourriture, soit manger santé et varié, et par la protection de l’environnement, alors c’est un moyen de relier les deux.
« Ça nous rassemble »
Et je pense qu’il y a un intérêt pour ce genre de choses. Le but, c’est vraiment que ce soit un service pour la communauté : protéger l’environnement d’une façon positive et sensibiliser les gens. Je suis sûre que ça amène un sentiment de communauté d’avoir ça. Ça nous rassemble. »
En quoi la préservation de variétés ancestrales est-elle importante? Mme Thomassin-Demers sait bien le vulgariser. « La perte de variété dans les semences, ça amène aussi une perte dans la variété des gènes. C’est un peu comme les races de chien; les pur-race vont avoir plus souvent des problèmes de santé qui se développent, chose qu’on voit moins dans les chiens mélangés. C’est un peu ça pour l’agriculture aussi. »
Pour son démarrage, la Bibliothèque de Semences a jusque-là bénéficié de dons provenant des Jardins de l’Écoumène, du Jardin collectif de l’Udes et de la Ferme coopérative Tourne-Sol, en plus d’une subvention de l’Association générale étudiante en sciences de l’UdeS. On y retrouve actuellement des graines de plantes herbacées comme l’échinacée, la camomille ou la calendule, mais aussi des légumes comme les pois Cascadia ou le concombre Marketmore 76.
« J’aimerais être assez occupée avec ça. Je suis en session de stage alors j’ai du temps. J’ai aussi des possibilités de partenariats avec des organismes quand le projet sera plus concret », dit celle qui aimerait voir son projet grandir.
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