Passion, engagement et... mathématiques !

Sur les œuvres créées par les élèves de M. Beauchesne, chaque carré représente une boîte de denrées alimentaires remises à Moisson Estrie.

David Beauchesne est enseignant depuis près de 23 ans en Estrie. Cette vocation n’est toutefois qu’un « prétexte » pour offrir tout ce qu’il a à offrir.


Grâce à l’aide des jeunes filles du Collège Mont Notre-Dame, endroit où il enseigne les mathématiques depuis maintenant 16 ans, David Beauchesne a remis cette année 401 boîtes de denrées alimentaires ainsi qu’un montant record de 10 500 $ à l’organisme Moisson Estrie.

Depuis plus de dix ans, l’enseignant a l’habitude de cuisiner des desserts avec ses élèves pour amasser des fonds. La pandémie ne l’a pas arrêté cette année alors qu’il a eu l’idée de combiner, cette fois-ci, les mathématiques et l’implication sociale.

« C’est une grosse année pour Moisson Estrie. Je ne voulais pas rester les bras croisés sous prétexte qu’on est en zone rouge. C’était un projet assez fou, mais on peut dire que j’ai le sentiment du devoir accompli », raconte fièrement l’enseignant d’une quarantaine d’années.

Le projet en question constituait à reproduire trois œuvres à l’aide des 401 boîtes amassées en les transformant en pixels de couleurs. Dans le cadre de leurs cours, les élèves de deuxième secondaire de la classe de M. Beauchesne ont préparé lesdites boîtes selon des coordonnées X et Y dans un plan cartésien.

« Il faut dire que les mathématiques, pour moi, c’est un prétexte. Je pense qu’au-delà de l’algèbre, il y a la vraie vie. C’est important aussi de partager des valeurs telles que l’entraide et la solidarité et je pense que si tu arrives à développer un lien de confiance avec tes élèves, tu peux leur apprendre n’importe quoi. Je me considère davantage comme un éducateur que comme un professeur de maths », confie-t-il.

Depuis 2012, tous les deux ans, David Beauchesne organise par ailleurs des voyages humanitaires au Nicaragua ou au Guatemala dans le but de sensibiliser les élèves à la pauvreté dans le monde. « C’est selon moi le plus beau voyage qu’elles feront de toute leur vie », avoue-t-il.

« C’est un voyage qui se passe d’abord à l’intérieur de soi. Je leur demande toujours de tenir un journal intime et elles n’ont pas de cellulaire ni écouteurs. Je leur demande de décrocher et de vivre la vie comme les gens là-bas. Évidemment, des liens de confiance se créent et ça nous transforme tous », raconte David Beauchesne.

1001 projets

Outre l’enseignement et les voyages, David Beauchesne affirme être passionné par le développement web. Après avoir fait d’abord un baccalauréat en éducation physique à l’Université de Sherbrooke dans les années 90, il a prolongé ses études supérieures en informatique avant de conclure avec les mathématiques.

Depuis cinq ans, il est notamment propriétaire de sa propre entreprise Fast123. « Je me suis levé un matin avec l’envie de travailler pour Google. J’ai donc commencé à programmer et développer des modules complémentaires qui se greffent à des applications Google déjà existantes. Il y en a pour les professeurs et les élèves », explique celui pour qui les différents modules comptent bientôt un million d’utilisateurs, principalement en Amérique latine.

« Il arrive que les gens ne me croient pas », admet celui qui, par exemple, génère les horaires des élèves du Salésien à Sherbrooke. « J’aime quand c’est rapide et simple. Il faut que tout soit efficace. »

Et où trouve-t-il toute cette énergie? « C’est avant tout de la passion », croit l’enseignant et père de deux enfants. « J’admets que je suis un personnage. J’ai parfois l’impression d’être un humoriste qui donne trois spectacles par jour. Les gens pensent que je suis fou, mais je suis heureux », rigole-t-il.

David Beauchesne trouve toutefois toujours le temps de se retrouver dans le calme. Ces jours-ci, il indique prendre le temps de photographier tous les jours le coucher du soleil. « J’ai voyagé partout dans le monde en oubliant qu’à un kilomètre de chez nous, je peux voir un magnifique coucher de soleil. Je travaille donc sur un projet personnel où l’on pourrait voir l’évolution de celui-ci au même endroit sur une période de 365 jours. »

L’enseignant mentionne comprendre que 2020 puisse être difficile à traverser pour certaines personnes. Pour sa part, le bilan est plutôt positif : « C’est une année d’innovations, d’adaptation et de changements », reconnaît-il.

« C’est ma meilleure année à vie. »

Repères

  • Originaire de Victoriaville
  • Études universitaires en éducation physique, en informatique et en mathématique
  • Professeur depuis 23 ans en Estrie
  • Enseignant de mathématiques au Collège Mont Notre-Dame depuis 16 ans
  • Propriétaire et programmeur web de l’entreprise Fast 123
  • Amateur de vélo, de voyages et de simplicité volontaire

Le plan de l'une des trois œuvres reproduites à l’aide des 401 boîtes de denrées amassées.