Favoriser l’achat local avec la mobilité durable

En utilisant des transports durables, les citoyens pourraient obtenir des récompenses dans des commerces locaux.

Le Centre de mobilité durable de Sherbrooke (CMDS) lance une initiative de fidélisation qui pourrait inciter ses usagers à consommer localement. La plateforme collaborative serait lancée pour la rentrée 2021 et coûterait 30 127 $ à la Ville de Sherbrooke.


« Un des enjeux est de mettre en place une façon de récompenser les gens qui sont passés d’un mode de transport de la voiture solo au transport actif. Comment pourrait-on récompenser les gens en ayant un impact au point de vue économique? » a lancé le président du CMDS, Marc Denault. 

Louis-André Nault, directeur du marketing, de la qualité des services et des partenariats à la Société de transport de Sherbrooke explique que la solution proposée est novatrice. « L’objectif est d’inciter les citoyens à opter pour les modes de transport durable et d’améliorer l’attractivité des commerçants locaux. Nous pourrions aussi recueillir des données d’origine et de destination qui seraient anonymisées. Ça nous permettrait d’apporter des améliorations sur l’ensemble du territoire pour le transport durable. »

Concrètement, en utilisant des transports durables, les citoyens pourraient obtenir des récompenses dans des commerces locaux. « Plus des deux tiers des répondants à notre étude de faisabilité souhaitent que les récompenses proviennent seulement des commerçants locaux. Les trois quarts des répondants sont en accord pour qu’on utilise leurs données de géolocalisation et 71 % sont intéressés à relever des défis pour accumuler des points. Plus de la moitié des répondants pensent que ce programme les inciterait davantage à se déplacer avec un transport durable. »

« Résultats probants »

La présidente du conseil, Nicole Bergeron, a expliqué que cette application a été testée dans d’autres marchés. « Effectivement, un des résultats probants est que ça augmente la participation des citoyens pour l’utilisation du transport en commun. »

Louis-André Nault indique que le projet pourrait être admissible à une subvention du Fonds municipal vert pour une valeur atteignant 50 % du budget total. Pour un projet pilote de deux ans, le budget est estimé à 301 275 $. La contribution minimale de la Ville doit être de 10 % alors que les partenaires financeraient 120 510 $. 

Selon Marc Denault, on compte près de 40 000 utilisateurs de la carte Vermeilleuse, autant de clients potentiels pour des récompenses dans les commerces locaux.

Alors que le maire Steve Lussier a qualifié l’initiative de projet de rassembleur, il se dit convaincu qu’il contribuera à relancer l’économie locale. « Il y aura aussi des effets bénéfiques sur l’environnement. »

Alors que Paul Gingues y voit un exemple du dédoublement administratif et une lourdeur, alors que le projet a transité par le CMDS et le bureau de développement économique, Annie Godbout plaide l’inverse. « C’est un projet qui implique des changements de culture. Si on peut donner une récompense aux gens et accélérer cette transformation, ce sera intéressant, parce qu’en environnement, chaque geste compte. »

Karine Godbout, présidente du comité de l’environnement, juge le projet stimulant, comme Danielle Berthold, qui rapporte que l’idée fait son chemin depuis plusieurs années au CMDS.