Justine Boudreau, Loïc Beaulieu, Marilyne Plante, Flavie Martineau et Daniel Coulombe ne sont que quelques exemples d’escrimeurs estriens ayant brillé sur la scène provinciale et nationale. L’objectif du nouvel entraîneur-chef du Club d’escrime Sher-Lames sera bien simple : inviter les plus jeunes à essayer l’escrime et, si l’occasion se présente, faire d’eux des champions.
« Il y a déjà eu un beau bassin d’escrimeurs ici en Estrie, rappelle Vincent Brazeau. C’est la première fois que la Fédération d’escrime du Québec subventionne le poste d’un entraîneur en ciblant une région précise. La Fédération a décidé d’investir sur le développement en Estrie, une région qui a connu du succès par vague en escrime. »
« Ça fait longtemps qu’on le demandait, indique Daniel Coulombe, l’un des doyens du monde de l’escrime en Estrie. Dans le passé, j’ai souvent espéré cette aide. C’est une très bonne nouvelle. On ne comptait que sur des entraîneurs bénévoles avant l’arrivée de Vincent. Il a toujours été difficile de garder nos athlètes élites en région. Ils doivent souvent aller vers les plus grandes villes, comme Montréal et Vancouver. La venue de Vincent fera en sorte que le potentiel sera encore plus exploité. »
La mission première de Vincent Brazeau : faire voir l’escrime. « Je me promènerai pour suggérer des initiations au sport, dit-il. Plus on fera voir l’escrime, plus les jeunes seront tentés d’essayer cette discipline et plus les chances seront élevées de développer des athlètes élites. J’irai dans les écoles primaires et secondaires pour parler d’escrime. Je crois sincèrement que la promotion du sport et le développement d’athlètes élites sont interreliés. »
En acceptant un contrat d’un an avec possibilité de renouvellement, Vincent Brazeau espère bien occuper ce poste pendant au moins deux ans, sachant surtout que les compétitions d’escrime ont été mises sur pause étant donné la pandémie de la COVID-19.
« Le moment était bien choisi pour moi de quitter Toronto, admet l’entraîneur de 31 ans. Tout est arrêté depuis plusieurs mois à Toronto et les règles étaient différentes ici au Québec. Je suis arrivé en Estrie alors que la région était en zone orange, en septembre. Maintenant, en zone rouge, on peut seulement s’entraîner de façon individuelle. »
« Le développement est souvent un travail de longue haleine, estime Daniel Coulombe du Club Calimacil. Dans cinq ans, on verra les premiers effets. On aura les Jeux du Québec d’hiver en 2024 à Sherbrooke et le travail réalisé portera peut-être déjà ses fruits. On deviendra peut-être une force comme ça ne s’est jamais vu en Estrie. Si tu veux occuper une place de haut niveau, ça prend des entraîneurs qualifiés comme Vincent. On est heureux que ce ne soit pas Montréal ou Québec qui bénéficie de cette ressource. »
En attente d’un centre d’entraînement
Le Club Sher-Lames compte une quarantaine de membres et occupe présentement les locaux du Salésien. Une vingtaine d’autres escrimeurs s’entraînent également à l’école Calimacil.
Le sous-sol de la Cathédrale Saint-Michel et le gymnase de l’école secondaire du Mont-Notre-Dame ont souvent été empruntés pour les entraînements dans le passé.
Le souhait de Daniel Coulombe : la présence d’un lieu d’entraînement permanent à Sherbrooke.
Rappelons qu’une demande de subvention de 3 M$ a été adressée au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur dans le cadre du Programme de soutien aux installations sportives et récréatives en 2008.
Les travaux devaient permettre de rénover l’édifice Céras pour répondre aux besoins du club de gymnastique SherGym, du club de cheerleading Impakt, du judo et de l’escrime. « On n’a plus jamais entendu parler du projet. Ça prend un local permanent. Depuis 15 ans, on le demande. Je suis conscient que ce n’est pas évident. Une piste mesure 14 mètres de long, ce qui nécessite un espace d’au moins 60 pieds par 50, donc la moitié d’un gymnase normal. Maintenant que les athlètes peuvent compter sur un entraîneur qui n’est pas bénévole, il ne manque qu’un local permanent », résume Daniel Coulombe.