« 360 » sur le mieux-être à la Fromagerie La Station [PHOTOS ET VIDÉO]

La Fromagerie La Station, qui rassemble un érablière, un ferme laitière biologique et une fromagerie, est l’entreprise familiale de la famille Bolduc. Sur la photo : Vincent, Martin, Simon-Pierre et leur père, Pierre.

Arrivant au terme d’un projet d’expansion amorcé il y a cinq ans, la Fromagerie La Station achèvera bientôt la construction de sa nouvelle étable pour sa production de lait biologique. Bien que cette installation dernier cri permettra l’ajout d’une cinquantaine de vaches au troupeau, les propriétaires y voient surtout un important virage pour le confort de leurs animaux... et de leurs travailleurs.


Des lits d’eau, des tapis de caoutchouc qui tapissent l’ensemble des surfaces bétonnées, de la lumière naturelle plein les murs et surtout, de l’espace pour circuler librement : la nouvelle étable de la ferme Pierre Bolduc, l’exploitation qui fournit exclusivement la Fromagerie La Station, offrira un tout autre environnement à ses vaches. Durant les périodes moins propices aux sorties aux pâturages, celles-ci étaient jusqu’à aujourd’hui gardées en stabulation entravée.

« Attacher des vaches en bio, ce n’est plus vraiment ce qu’il faut faire », commente Simon-Pierre Bolduc, qui est issu de la quatrième génération de propriétaires de l’entreprise familiale.

Mais attention, l’exercice à l’extérieur, même en hiver, a toujours été — et restera — de mise pour les vaches, précise le producteur. « En hiver, on le fait au moins une fois par semaine. Pas besoin de les inciter à courir, elles le font toutes seules! Elles adorent! » 

L’étable de près de 32 000 pi2 voudra aussi dire plus de confort pour l’équipe, notamment via l’espace additionnel et la ventilation améliorée, mais aussi grâce à l’ajout de systèmes automatisés. 

« On va pouvoir conserver la même équipe, mais travailler à autre chose, avance Simon-Pierre Bolduc. Par exemple, on n’aura pas besoin d’aller porter la litière, un robot va le faire. On aura aussi des stations d’alimentation automatiques. C’est vraiment un 360 sur le confort et la façon de travailler à la ferme. Tout le monde est fébrile dans l’équipe. »

(Photo La Tribune, Jessica Garneau)
Simon-Pierre Bolduc, copropriétaire et responsable de la fabrication du fromage à la Fromagerie La Station.

Traite par l’humain

Un salon de traite, relié au système de colliers d’activités du troupeau, fait également partie des nouveautés phares du nouveau bâtiment. 

« Avant on avait une trayeuse qu’on déplaçait, explique Simon-Pierre Bolduc. C’est encore nous qui posons la trayeuse, c’est encore un humain qui va laver le trayon de la vache, mais on aura accès à plus de données. Quand la vache arrive à son poste, elle est automatiquement identifiée. On sait quelle quantité de lait elle donne. C’est relié aux stations d’alimentation aussi, parce que c’est géré en fonction de sa santé, qui est déterminée par plusieurs marqueurs. On a aussi des données globales par exemple pour voir si le troupeau mastique moins. C’est vraiment du préventif. »

Et pourquoi pas de robot de traite? « Pour le fromage! On se fie aux appellations d’origine contrôlée en Europe, comme pour le Gruyère, qui ont banni ce type de robot. Il y a des enjeux au niveau du nettoyage des trayons. Ici, on demande un niveau vraiment particulier. Notre lait n’est pas pasteurisé, alors l’attention qu’on doit porter lors de la traite n’est pas la même », note M. Bolduc.

Le « déménagement » de la centaine de vaches de la ferme, qui s’effectuera de façon progressive pour éviter toute source de stress, devrait se faire à la mi-janvier. La vieille étable sera quant à elle conservée et réaménagée pour ressembler davantage à la nouvelle installation. 

Les vaches de La Station profiteront bientôt de lits d’eau, de stations d’alimentation automatisées, d’une meilleure ventilation et surtout de beaucoup d’espace dans leur nouvelle et lumineuse étable.

Bon fourrage, bon fromage

Les dadas de fromager sont pris au sérieux, à La Station. Autre ajout récent à la ferme : un immense et « merveilleux » séchoir à foin chauffé à l’énergie solaire. 

Cette nouvelle installation, qui est directement reliée à la nouvelle étable par un rail, permet d’entreposer des fourrages qui ont été fauchés bien verts et bien humides, sans qu’ils n’aient été complètement séchés au champ. Un aspect important pour la qualité des fromages qui naîtront à la fin de la chaîne. 

« C’est parce qu’on ne veut pas donner d’aliments fermentés aux vaches. On a également augmenté de beaucoup la qualité du foin, comme on le récolte humide. On réussit à avoir les petites feuilles et les têtes qui casseraient normalement, et on n’a plus besoin d’extraire de l’eau et des éléments nutritifs comme on le faisait pour accélérer le séchage au champ. On a aussi moins de machinerie à passer. Au final, le temps de récolte est réduit et le stress des producteurs aussi est réduit. » 

Pour laisser plus de place à la créativité, des nouvelles caves d’affinage pouvant servir à entreposer 30 000 meules de fromage ont aussi été annexée à la fromagerie dans la dernière année. Les meules, qui doivent être soignées entre 1 et 3 fois par semaine, sont maintenant lavées et retournées par un robot capable de traiter 600 fromages à l’heure. Un grand soulagement pour l’équipe, qui accumulait tension et efforts importants pour tenter d’atteindre ses objectifs. 

Des nouvelles caves d’affinage pouvant servir à entreposer 30 000 meules de fromage ont aussi été annexée à la fromagerie dans la dernière année. Les meules, qui doivent être soignées entre 1 et 3 fois par semaine, sont maintenant lavées et retournées par un robot capable de traiter 600 fromages à l’heure.
Le nouveau séchoir à foin à l’énergie solaire, qui est directement relié à la nouvelle étable par un rail, permet d’entreposer des fourrages qui ont été fauchés bien verts et bien humides, sans qu’ils n’aient été complètement séchés au champ. Un aspect important pour la qualité des fromages qui naîtront à la fin de la chaîne.