Sept des huit joueurs du Phœnix de Sherbrooke testés positifs à la COVID-19 ont participé à un premier entraînement complet lundi matin au Palais des sports, et ce, après 21 jours d’isolement. Le huitième joueur se trouvait encore confiné en raison d’une fatigue persistante.
La semaine dernière, seulement douze joueurs, dont aucun gardien, avaient pu effectuer un retour sur la patinoire après un test au résultat négatif et un confinement de 14 jours.
« Je ne serais pas d’accord de recommencer la saison dès vendredi, a indiqué l’entraîneur et directeur général du Phœnix, Stéphane Julien. J’ai communiqué avec la Ligue pour lui faire savoir que jouer vendredi serait dangereux pour mes joueurs. On ne peut pas effectuer de rappels provenant des autres circuits et j’ai huit joueurs qui ont été isolés durant 21 jours. Ce n’est pas que je ne veux pas jouer. Mais je le vois : le retour sur la glace est très difficile pour les joueurs n’ayant pas pratiqué depuis 21 jours. Les Olympiques, eux, n’ont jamais cessé de s’entraîner sur la glace et ont disputé un week-end d’activités de plus que nous, ça paraît. »
Même si le Phœnix a tenu ses joueurs occupés durant le confinement, Stéphane Julien rappelle qu’il n’y a rien comme une vraie séance d’entraînement à la patinoire.
« Ce n’est pas que mes joueurs ne sont pas en forme. Mais il faut se rendre à l’évidence : les trois dernières semaines ont rentré dans le corps de notre équipe, même si nos joueurs sont restés actifs. »
L’assitant-capitaine Jaxon Bellamy, lui, admet que tous ses coéquipiers se préparent comme s’il y avait un match vendredi :
« On ne peut pas faire autrement. La LHJMQ a suspendu ses activités jusqu’au 28 octobre et on ne sait pas si les activités seront encore suspendues. C’est stressant de rester dans l’incertitude. Mais on y va un jour à la fois. On reste positifs dans le vestiaire sachant très bien que tout ce que l’on peut contrôler, c’est notre attitude et notre entraînement. »
Lundi en début de soirée, le Phœnix attendait encore des nouvelles du circuit.
« J’imagine que la conférence de presse du gouvernement ce soir (lundi) aidera la LHJMQ à prendre une décision », soutient Stéphane Julien.
28 jours de confinement en deux mois
Après avoir quitté le Nouveau-Brunswick à la fin du mois d’août pour revenir à Sherbrooke, le défenseur Jaxon Bellamy a dû rester isolé durant 14 jours à son arrivée au camp contrairement à ses coéquipiers québécois.
Et pour une deuxième fois en deux mois, le joueur du Phœnix a dû demeurer confiné dans sa maison de pension, pour un total de 28 jours d’isolement lors des 60 derniers jours.
« Je comprends les joueurs qui ont obtenu un test positif et qui n’ont pas patiné depuis 21 jours. Ce n’est pas évident. Ça fait du bien de revoir presque tout le monde à l’entraînement. On a encore beaucoup de temps à rattraper. C’est frustrant. J’avais enfin repris une bonne partie de ma force et de ma rapidité juste à temps pour le week-end d’ouverture et tout est à recommencer. Après la fin de saison difficile à accepter, on fait face encore à beaucoup d’adversité et il faut savoir tirer le positif de tout ça. »
Mais parfois, il demeure difficile de ne pas perdre sa motivation.
« Tout est différent. Je dois garder mes distances avec les membres de notre famille de pension. La seule personne que j’ai pu voir lors des deux dernières semaines, c’est Jacob Rabouin, qui est hébergé dans la même famille d’accueil. Je le trouve d’ailleurs très bon de m’avoir enduré pendant tout ce temps! » lance à la blague Jaxon Bellamy.
« On le voit que pour certains de nos jeunes, cette période est difficile. Ils doivent garder leur motivation en ne sachant pas trop ce qui arrivera. Ça leur manque, de pouvoir jouer des matchs de hockey et c’est dur de simplement s’entraîner chaque jour sans savoir quand la saison reprendra et c’est la même chose chez les autres équipes, pour avoir parlé à différents directeurs généraux. Les dernières semaines ont aussi été l’enfer côté gestion et je crois qu’il faudra se montrer encore patients avant de renouer avec l’action », indique Stéphane Julien.