Selon la Ville, en date du 15 octobre, 278 demandes avaient été exécutées en 2020, alors qu’à pareille date l’an dernier, Sherbrooke en avait subventionné 401. Le montant de l’enveloppe dédiée aux subventions de ces bornes est passée cette année de 156 000 $ à 321 000 $.
Et la subvention municipale pour la borne de recharge, qui était de 500 $ l’an dernier, est passée à 300 $ cette année. Mais le président d’Hydro-Sherbrooke, Julien Lachance, doute que la réduction de ce programme ait eu des répercussions sur l’achat de véhicules électriques en région. « C’est un soutien. [Un tel véhicule] est un achat de 50 000 $ et on était l’une des villes qui contribuaient le plus. (...) On prévoyait avoir beaucoup plus de demandes cette année que l’an passé. Et nous sommes en deçà. Il faut se questionner », dit le conseiller municipal, affirmant qu’il ne pense pas que le conseil reviendra en arrière pour offrir 500 $ à nouveau.
Le président de l’association des véhicules électriques, Simon-Pierre Rioux, pense la même chose que le conseiller municipal. « Sherbrooke a fait un effort supplémentaire pour offrir un incitatif, analyse-t-il. On les salue, c’est vraiment génial. Seulement quelques villes du Québec le font. Les gens qui achètent une borne avec installation ont droit à 600 $ plus les 300 $ de la Ville, ce qui couvre presque tout l’achat de la borne et de son installation. Je ne pense pas que d’avoir baissé cette subvention ait eu des effets. »
M. Lachance qualifie toutefois ces chiffres de « malheureux ». « Ce qu’on vise, c’est d’avoir le plus d’autos électriques sur les chemins. Quand on encourage l’auto électrique, on encourage notre économie provinciale et locale », assure le président d’Hydro-Sherbrooke.
En effet, selon M. Lachance, un véhicule qui ne fonctionne qu’à l’électricité peut représenter un revenu d’environ 300 $ par année pour Hydro-Sherbrooke. « Ça ne demande pas plus d’investissement, sauf la borne qu’on subventionne. La ligne électrique est déjà rendue chez le client, alors c’est seulement le client qui consomme plus. C’est intéressant pour un distributeur d’électricité », exprime-t-il.
Le président d’Hydro-Sherbrooke rappelle que peu de véhicules se sont vendus durant les premiers mois de la pandémie de COVID-19. « Il y a beaucoup de véhicules qu’on n’est pas capable d’avoir. Pour certains véhicules, on me disait qu’il fallait attendre deux ans avant d’en avoir un. Que les fabricants peinent à répondre à la demande, j’ai un peu de difficulté avec ça. »
Au Québec
Le président de l’Association des véhicules électriques, Simon-Pierre Rioux, remarque une baisse de 21 % des ventes des véhicules électriques par rapport à l'an dernier, selon ses chiffres. Cependant, celui-ci fait remarquer que les ventes de véhicules en général ont baissé de 40 à 50 % chez les concessionnaires, toujours selon lui.
« C’est extraordinaire, car habituellement on constate une augmentation [de la vente de véhicules électriques] d’entre 50 et 60 % annuellement, car ils sont de plus en plus populaires au Québec », commente le président fondateur de l’association.
Malgré cette baisse, il n’y a pas d’inquiétudes à y avoir pour le moment. « On sait qu’on va atteindre notre objectif [d'enregistrer 100 000 véhicules sur les routes du Québec d’ici le 31 décembre 2020]. On a d’autres objectifs pour 2025 et 2030. C’est une transition que la population fait vers les véhicules électriques, ce n’est pas une mode », résume-t-il.
Selon le magazine Automédia, entre janvier et juin 2020, « les ventes de véhicules neufs au Québec avaient atteint 149 056 unités, soit une baisse de 34 % par rapport à pareille date en 2019 (225 367) ».
Semaine nationale
Malgré la pandémie, des activités sont organisées pour la Semaine nationale du véhicule électrique. Des webinaires, des kiosques d’information virtuels, une table ronde et une tournée de concessionnaires, entre autres, ont actuellement lieu au roulonselectrique.ca.